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La France reste-t-elle une valeur sûre pour investir?

Écrit par Lauren Smith, Epoch Times
01.12.2012
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  • Moody's logo affiché au siège de la compagnie à New-York. (Emmanuel Dunand/AFP/Getty Images)

L’agence de notation financière Moody’s a abaissé la note de la France d’un cran de Aaa à Aa1 dans la soirée du 19 novembre dernier. Après Standard & Poor’s en janvier 2012, il s’agit de la seconde agence de rating qui fait perdre la notation de AAA à la France. Moody’s a reconduit la perspective négative sur la note française déjà en vigueur depuis le 13 février dernier. Seule l’agence Fitch continue d’attribuer une note AAA à la France, mais cette note est également assortie d’une perspective négative. Fitch pourrait s’aligner sur les deux autres agences, mais Fitch a évoqué début novembre qu’il statuera sur la note française courant 2013 et qu’actuellement il y a une chance sur deux de maintien du AAA.

La notation des agences a pour objectif d’évaluer la capacité d’un emprunteur à rembourser sa dette. La perte du AAA, et spécialement quand il y a deux agences qui prennent la même trajectoire, indique que la dette souveraine française n’est plus considérée comme de «première qualité» et l’attribution de la note AA signale que la probabilité de non remboursement n’est pas nulle, mais elle reste encore de «haute qualité». À l’échelle mondiale, il y a douze pays qui bénéficient de la notation AAA par les trois principales agences, dont cinq en Europe: l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, le Luxembourg et le Royaume-Uni. 

La dégradation limitée par les engagements du gouvernement

Les raisons avancées par Moody’s pour justifier le déclassement de la note de la France sont multiples. Parmi les arguments, on peut noter les risques sur la croissance à long terme du pays liés à sa «perte graduelle et soutenue de compétitivité» et aux «rigidités anciennes au niveaux de ses marchés du travail, des biens et des services». L’agence de notation souligne aussi «l’incertitude élevée en termes de perspectives budgétaires» dans un contexte de croissance atone et la forte «exposition» aux pays périphériques «via les liens commerciaux et le système bancaire». Moody’s évoque également le manque de réel levier pour résister à des nouveaux chocs en provenance des pays de la zone euro, notamment en cas de plans de soutien.

Moody’s considère aussi que «l’engagement fort pris par le gouvernement pour la mise en place de réformes structurelles» avec des mesures annoncées pour restaurer la compétitivité de la France ont permis de limiter l’ampleur de déclassement de la notation du pays de seulement un cran. L’agence de notation s’interroge, en effet, sur la détermination du gouvernement à mettre en œuvre les réformes nécessaires et avertit que s’il y a des «difficultés à conduire les réformes» la nouvelle dégradation de la note du pays sera possible.

Sans grandes conséquences sur les marchés

Sur les marchés, la décision de Moody’s a été sans grandes conséquences sur les niveaux de taux d’intérêt avec un impact limité pour l’instant: à la clôture du 19 novembre, le taux de rendement du 10 ans français s’affichait à 2,07%, tandis que sur la journée du 20 novembre, le rendement du 10 ans s’étendait à 2,15%.

La dette française sera-t-elle délaissée par les investisseurs à cause des contraintes de notations de leurs placements? Probablement pas, car les alternatives d’investissement se font rares si l’on considère les facteurs tels que la sécurité, la liquidité et le rendement. Toutefois, en 2013, la France sera l’un des plus gros émetteurs de dettes à long et moyen terme en euros avec un objectif d’émission de 170 milliards d’euros annoncé par l’Agence France Trésor lors de la présentation de la loi de Finance. À long terme, la hausse des taux français pourra être plus marquée, tout dépendra de la capacité de la France à mettre en place des réformes soutenant la compétitivité, à réduire le déficit public et à retrouver la croissance.

 

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