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Ai Weiwei: «Le Parti doit comprendre que le peuple est la fondation»

Écrit par David Vives, Epoch Times
16.12.2012
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  • Ai Weiwei a été emprisonné 81 jours pour u00abfraude fiscale», puis relâché par les autorités. Il est actuellement surveillé dans sa résidence. L’artiste, dont la communauté s’élève à plus de 100.000 personnes sur twitter, est très soutenu en Chine et en dehors. u00abJe n’ai jamais vu mon soi-disant u00abactivisme» comme un u00abactivisme politique». Je suis un artiste et la liberté d’expression est une partie de mon travail», déclare-t-il. (AFP PHOTO/Mark Ralston)

Dans sa maison surveillée par la police, en compagnie de ses 23 chats, Ai Weiwei résiste encore et toujours à l’envahisseur. Même réduit au silence et à la «non existence médiatique», l’homme n’en finit plus d’exaspérer les autorités communistes. Lors d’un concert à Pékin, le chanteur britannique Elton John a annoncé dédier son concert à son «ami, Ai Weiwei».

Résultat, le lendemain, un journal d’État, le Global Times, s’égosillait contre le chanteur, poussant les spectateurs de ses concerts à le «mettre dehors». «Il a imposé l’ajout d’un contenu politique à son concert qui n’aurait dû être qu’un simple spectacle», accusait le journal. Car aux yeux des autorités communistes, Ai Weiwei est un «contenu politique» à lui tout seul.

Engagé dans ce qu’il appelle lui-même une «partie d’échecs» avec le Parti communiste chinois, l’artiste calcule ses coups. Récemment, on présentait une de ses expositions dans un musée new-yorkais. Dans une interview donnée à France24,  l’artiste, à qui l’on a interdit de quitter le pays, explique sa situation. «Il y a d’autres façons de communiquer», déclare-t-il.

Sur twitter, par exemple. Ai Weiwei communique et reste en contact avec ses nombreux amis. «Si quelqu’un mentionne mon nom en Chine, son message est effacé. Je suis une personne qui n’existe pas. Vous ne pouvez même pas me critiquer car vous ne pouvez pas mentionner mon nom. Nous devons passer par des technologies spéciales pour aller sur Internet et passer par des sites étrangers», déclare-t-il.

Après avoir été emprisonné pendant près de trois mois, l’année dernière à la suite d’accusation de fraude fiscale, l’artiste s’interroge sur la réaction irréelle de son gouvernement. «Comme ils l’ont dit, ma situation est celle d’un homme libre. Ils ont annulé les charges à mon encontre et ils font comme si rien ne s’était passé. C’est une situation très étrange pour moi, vous savez. Voyez par vous-même: je suis passé par des moments bien difficiles. Mais alors qu’ils vous plongent dans une situation aussi dramatique, en même temps ils vous disent “rien ne s’est produit”».

Dans le fond, rien n’a changé en Chine

Le cas d’Ai Weiwei n’est pas isolé. D’autres personnalités chinoises ont, un jour, eu le malheur de connaître le même sort, voire pire. Certains sont jetés en prison, d’autres sont assignés à résidence, d’autres encore meurent dans des circonstances mystérieuses. L’avocat Gao Zhisheng dont on est sans nouvelles depuis mars 2012, reste toujours derrière les barreaux d’une prison du Xinjiang. Ce dernier avait défendu des chrétiens «dissidents», des mineurs de charbon et des pratiquants de Falun Gong. Il a été emprisonné pour «incitation à la subversion». L’avocat Chen Guanchen a également été assigné à résidence, puis s’est enfui vers les États-Unis. À la suite de quoi son frère a été jeté en prison pour «rébellion contre policiers» alors que ces derniers intervenaient illégalement chez lui.

Alors que beaucoup se sont posé la question de l’ouverture du régime chinois après la passation de pouvoir en novembre dernier, Ai Weiwei répond: «Je ne le pense pas. Cela apparaît peut-être comme un nouveau gouvernement aux yeux du monde, mais pour moi ou pour les Chinois, rien n’a changé. Vous savez, nous avons interverti des dirigeants pendants des décennies, encore et encore. Et chaque fois, il s’est révélé qu’ici, rien ne changeait. Je ne pense pas qu’il y ait un avenir pour un «activisme politique», mais il y a un avenir pour les gens qui aiment la liberté et la justice. Je pense qu’il y a toujours un futur car ces droits appartiennent à la vie elle-même. Et cela, vous savez, tout le monde doit le protéger. C’est là que réside un futur brillant […] Je n’attends rien du nouveau gouvernement».

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.