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La maltraitance infantile modifie la régulation des gènes

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
11.02.2012
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  • enfant(攝影: Hemera Technologies / (c) Hemera Technologies)

Selon une étude récente menée par la Faculté de médecine de l’université de Genève et les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), les enfants maltraités ou abusés souffrent d’une dérégulation du gène récepteur des glucocorticoïdes (NR3C1). Cela peut déclencher diverses psychopathologies.

On sait depuis longtemps que la maltraitance infantile peut entraîner des troubles psychiques à l’âge adulte. L’équipe genevoise du professeur Alain Malafosse a démontré que ces troubles sont provoqués par une modification des mécanismes de régulation des gènes (ou modification épigénétique) impliqués dans la gestion du stress, suite à la situation de maltraitance. 

101 sujets adultes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, ou état limite, ont participé à l’étude. L’observation révèle un pourcentage sensiblement plus élevé de modifications épigénétiques sur l’ADN prélevé à partir de cellules sanguines, chez les sujets qui ont été maltraités dans leur enfance (abus physique, sexuel et émotionnel, carences affectives), par rapport à ceux n’ayant pas subi de tels abus.

Cette modification génétique induite par le stress susmentionné agit sur l’axe hypothalamique-pituitaire-adrénal. C’est à l’âge adulte que peuvent se développer des troubles psychiques tels que le trouble de la personnalité borderline. En cas de maltraitances répétées dans l’enfance, les mécanismes de régulation du stress cérébral peuvent être perturbés de manière durable. «Nous avons par ailleurs relevé que plus la sévérité de l’abus était importante, plus la méthylation du gène était considérable», précise Ariane Giacobino, du Département de médecine génétique et de développement de l’UNIGE.

«Si notre étude était centrée sur le lien entre la maltraitance infantile et certaines psychopathologies, il est important de noter que la causalité d’autres traumatismes violents, tels que l’expérience d’une catastrophe naturelle ou d’un crash aérien, pourrait être étudiée et mener à des conclusions similaires. En outre, le résultat de ces recherches met en avant l’utilité de l’étude du génome pour mieux comprendre et soigner les troubles psychiatriques», explique Nader Perroud, chef de clinique scientifique au Département de psychiatrie de l’UNIGE et premier auteur de l’étude.

Cette étude permet de mieux comprendre les mécanismes physiques qui amènent une personne à avoir des troubles psychiatriques. Néanmoins, beaucoup d’enfants ayant subi des traumatismes, des abus et de la maltraitance auront la capacité de gérer cet état de fait. Une thérapie préventive, ou tout du moins un travail sur soi, permettra à la personne d’évacuer les émotions destructrices comme la culpabilité ou la violence pour vivre sereinement avec elle-même et les autres.

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