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David Hendler une histoire d'amour

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, The Epoch Times
24.03.2012
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  • Un paysage typiquement Hendlerien: deux ânes, trois arbres, quelques maisons, un enfant avec sa mère et… la vibration de l'espace.(攝影: / 大紀元)

Alors que Georges Méliès sort de l’oubli, grâce au dernier film de Scorsese racontant l'histoire d'un jeune garçon courageux et d'un chercheur de cinéma dévoué qui réhabilitent le père du cinéma fantastique, dans une petite galerie d'art à Tel Aviv s’ouvrait une exposition sur un des pères de la peinture israélienne: David Hendler.

Deux géants menacés par les roues du temps et du modernisme ont eu un renouveau, grâce à un geste d'amour. Amour pour le cinéma, amour pour la peinture, amour pour deux maestros qui ne se souciaient pas des modes éphémères, mais qui se consacraient entièrement à leur art et qui ont beaucoup influencé leurs contemporains. D’ailleurs, le titre de l'exposition à Tel Aviv est: David Hendler une histoire d’amour.

Boaz Arad, lui-même artiste, expose dans la Galerie «Hamidrasha» les dessins de Hendler de sa collection privée. Comme le jeune garçon courageux et le chercheur dévoué du long métrage de Scorsese, l’ambition d’Arad était de rendre au peintre la reconnaissance dont – comme beaucoup d’autres avant lui – il n’avait pu jouir en son temps.  Hendler, autodidacte et virtuose du dessin à l’encre de Chine, a influencé toute une génération de peintres israéliens et est resté, contre toute logique, comme une absence, comme un trou béant dans l’histoire de l’art. L'exposition ne prétend pas être exhaustive. Non seulement parce que son œuvre est foisonnante et variée – aucun tableau ne ressemble à un autre – mais surtout parce qu’une grande partie des œuvres n’a pas été exposée depuis des années. Ainsi les peintures classiques ayant sa femme Malka pour modèle, les peintures dans lesquelles il capte des moments intenses et des expressions intimes de sa famille, les œuvres réalisées durant son séjour à Paris et bien d’autres encore, n’ont pu figurer dans l’exposition.

Hendler a immigré de la Russie blanche en Israël, au début des années vingt. Il est passé par Prague où il a pris des cours de dessins avec le professeur Pichel de l’Académie des Beaux-Arts de Prague et c’est là que, selon la légende, il rencontra Franz Kafka. Comme ses contemporains pionniers, en arrivant en Israël il a participé à la construction du pays. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait beaucoup peint des ouvriers, des artisans, des porteurs, des ânes. Hendler est surtout le chroniqueur d’une époque, celle de la création d’un État, d’une vision d’un pays où régneraient enfin la justice, la morale et le respect de l’autre. Hendler est aussi le peintre par excellence de Tel Aviv. Il a été inspiré par la promenade, les pêcheurs, les femmes arabes de Jaffa avec leurs enfants, les bâtiments en cours de construction avec leurs échafaudages, mais aussi par la nature lorsqu’il peignait des paysages désertiques ou des animaux comme dans ce magnifique dessin d’une famille de grues buvant à une source trouvée un jour au hasard d’une promenade. «C’est un dessin qui dégage la sérénité et la confiance lié à la famille», nous dit Arad qui a découvert ce jour-là dans ce dessin que les encres de Hendler «n’étaient pas que décoratives mais contenaient un esprit bien plus profond au-delà du décor de salon». C'est ce jour-là qu’il a commencé sa collection.

Arad a grandi avec les dessins de Hendler pendus dans le salon de son grand-père. «Un jour à la fin des années 40, Hendler est entré dans le bureau de mon grand-père et lui a vendu un dessin et un autre à son associé. Quand l'associé est rentré chez lui, sa femme n’était pas contente et ainsi mon grand-père a pu lui racheter le dessin. Je me souviens de ces deux dessins: un arbre, une maison, une colline et quelques personnages en chemin».

Ces dessins figurent aujourd’hui sur les murs du salon de la mère d’Arad. «Ils nous rappellent une époque perdue, quand la relation humaine était simple, basée sur la confiance, quand on pouvait encore laisser l'argent dehors pour le laitier».

Hendler a vendu beaucoup et bon marché. Il souhaitait que l’art touche tout le monde, les pauvres comme les riches. «Je veux que chaque maison ait un dessin» disait Hendler.  Peut être était-ce aussi une excuse pour sortir dans la rue étudier l’humain en action, avec ses espoirs, ses désespoirs, sa solitude et sa sérénité.

«Il y a quelque chose qui se rapproche de la photographie dans ses dessins. Comme le photographe, il capte un moment et l’immortalise. Ses personnages sont toujours en action, il les fige dans leur mouvement».

Quand la mode a changé et ses collègues ont commencé à peindre l’abstrait et à être accueillis à bras ouverts par les institutions, Hendler s’est écarté de cette «clique» et a continué à faire ses aquarelles, ses huiles et ses dessins figuratifs. Il les a peints en abondance.

«Aujourd’hui, je comprends qu’il est juste de montrer l’œuvre de David Hendler en grande quantité. C’est un peintre important et la quantité joue un rôle dans son œuvre. Ce n'était pas un peintre d'une seule œuvre, il faut voir toutes ses œuvres pour les comprendre. A-t-il produit beaucoup parce qu’il avait besoin de gagner sa vie ou bien parce qu’il créait son œuvre par  fragment, comme des atomes forment finalement une entité, un sens? Je crois que c'est un peintre important et que toutes ses œuvres ensemble forment un seul texte».

Arad a l’espoir que son exposition marquera le début d’un grand projet et qu’enfin, un jour, un commissaire fera une recherche sérieuse pour combler ce manque.

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