Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Brescia, un musée vivant de voitures de collection

Écrit par Christiane Goor
05.05.2012
| A-/A+

  • Le lac de Garde, le plus grand du Nord de l’Italie, est un lac de montagne ensoleillé qui invite à se ressourcer entre nature et culture.(攝影: charles Mahaux / Mahaux Photography Gelivaux 11 B-4877 OLNE BELGIUM)

Du 17 au 20 mai 2012, Brescia, deuxième ville de Lombardie après Milan, accueille la Mille Miglia, une prestigieuse course automobile qui rassemble près de 400 ancêtres. L’objectif est de parcourir un circuit en boucle de près de 1.600 kilomètres en deux jours et deux nuits, de Brescia à Rome en passant par Ferrare.

L’histoire des Mille Miglia commence en 1921 quand l’automobile club de Brescia crée le premier Grand Prix italien. Le succès de la compétition est tel que Milan se hâte de construire le circuit de Monza pour y accueillir les Grands Prix dès l’année suivante. Dépités par ce détournement de leur produit, les habi- tants de Brescia conçoivent en 1927 une nouvelle épreuve de 1.000 miles, sur des routes publiques fermées pour l’occasion entre Brescia et Rome. La popularité de l’événement, qui attire le long de son parcours un attroupement de badauds, est telle qu’il se répète d’année en année. Les pilotes italiens, dont le célèbre Enzo Ferrari, dominent l’épreuve jusqu’à ce qu’en 1955, Mercedes emporte la palme avec dans le team allemand des pilotes de renom comme Fangio et Stirling Moss. La course de 1957 est malheureusement la dernière car elle fut abandonnée après l’accident d’Alfonso de Portago qui se tua dans une sortie de route,    emmenant dans la mort son coéquipier et dix spectateurs.

Il faut attendre 1982 pour que la Mille Miglia ressuscite sous sa forme actuelle, soit une épreuve routière réservée aux voitures de collection construites entre 1927 et 1957, qui correspond à la période du classique et défunt Mille Miglia. En 1982, elles sont 150 présentes au départ. Aujourd’hui, le jury accepte d’en accueillir 400, avec une préférence pour les voitures qui ont une histoire en matière de compétition ou encore les voitures qui ont déjà participé à la prestigieuse course historique de la Mille Miglia. C’est le cas entre autres de la prestigieuse 300SLR qui a gagné l’épreuve en 1955 et que Mercedes sort de son musée pour l’occasion.

Un événement incontournable

  • Cette HRG 1500 de 1939 est un attachant petit roadster typiquement britannique.(攝影: charles Mahaux 146 / Mahaux Photography Gelivaux 11 B-4877 OLNE BELGIUM)

Durant une semaine, Brescia s’anime pour accueillir les superbes voitures de collection qui paradent dans la ville la veille du départ mais encore au retour lors de la distribution des prix. Les plus grands pilotes comme Stirling Moss, Jacky Ickx, Clay  Regazzoni  ou  encore  Olivier  Gendebien, viennent pour le seul plaisir de piloter les plus belles aïeules dans cette ville immortelle.

Pourtant, quand on arrive à Brescia, la première impression est négative car, comme toujours en Italie, à l’approche des grandes villes, on se laisse impressionner par la ceinture de béton des quartiers industriels qui se sont développés autour des centres historiques. Au loin, perché au sommet du col Cidneo, une forteresse, surnommée ici le «faucon d’Italie», attire le regard. Une légende raconte que Hercule fut le premier à tomber amoureux des beautés de la colline sur laquelle surgit le château et il l’entoura de remparts fortifiés «herculéens».

Magie de la rencontre entre le cœur historique de Brescia et ces véhicules de rêve, dont les lignes rondes et les accessoires d’époque évoquent à la fois le faste et l’aventure. Brescia est la gardienne d’un riche patrimoine qui s’étend de l’époque romaine à nos jours. Les ruines du Forum romain sont harmonieusement intégrées dans le quartier, à tel point que tout un chacun peut contempler depuis une fenêtre ou une terrasse de café le fronton du Temple Capitolin, témoin d’une histoire longue de deux siècles. Le centre de la ville n’est qu’un entrelacs de venelles pavées qui, d’une arcade à l’autre, se croisent sur l’une ou l’autre des trois places importantes de Brescia. La piazza Paolo VI aligne côte à côte trois monuments imposants: le Broletto, siège de l’hôtel de ville, le majestueux Duomo Nuevo du XVIIIe siècle avec sa haute façade en marbre blanc et le Duomo Vecchio, une des rares églises à forme circulaire du XIIIe. La piazza della Loggia affiche tous les symboles de la Renaissance vénitienne avec une loggia surmontée d’une très belle coupole et une gracieuse tour de l’Horloge. Enfin la piazza della Vittoria, inaugurée en 1932, reflète le style monumental et néoclassique de l’époque fasciste.

L’occasion d’une escapade

  • Elégance des détails qui signalent les sigles des voitures et leur appartenance.(攝影: charles Mahaux 148 / Mahaux Photography Gelivaux 11 B-4877 OLNE BELGIUM)

Et en attendant le retour des belles aïeules, pourquoi ne pas s’offrir une escapade à l’intérieur des terres? En route pour le nord de la province, le Val Camonica, qui s’étire sur plus de 80 kilomètres, une des vallées les plus encaissées des Alpes. Pourtant, malgré cet environnement abrupt, il a été habité dès l’époque néolithique comme en témoignent les dizaines de milliers de gravures rupestres tracées sur des plaques rocheuses polies par les glaces. Les plus anciens de ces graffitis retrouvés à Capodel Ponteremontent au troisième millénaire avant J.-C., les plus récents à la colonisation romaine. Au cœur de ce cirque montagneux, les villages ont préservé leur authenticité. Les maisons de pierre curieusement imbriquées les unes dans les autres sont couvertes de tuiles rouges. Ici la vie se vit au rythme des heures égrenées par le clocher des églises dont les portes restent toujours ouvertes pour accueillir la ferveur d’une prière admirative devant les fresques et les statues en bois qui décorent les lieux. Des sentiers de randonnée le long d’anciens chemins muletiers permettent d’atteindre les pâturages alpins envahis par les renoncules et les fraisiers sauvages.

À l’est de Brescia, la Franciacorta offre ses douces collines plantées de vignes et parsemées de riches demeures domaniales, de villas patriciennes et d’abbayes austères. Le nom de la région rappelle les monastères qui, au Moyen-Age, commencèrent à cultiver les terres. Comme ils mettaient en valeur des terres en friche et qu’ils protégeaient Brescia des attaques, ils furent exemptés d’impôts, corte franca. Aujourd’hui, le nom de Franciacorta est reconnu comme le label d’un vin mousseux de haute qualité, le roi des bulles en Italie.

  • Face à face insolite entre deux ancêtres, le Duomo Nuovo du XVIIIe siècle et une Bugatti rutilante.(攝影: charles Mahaux 147 / Mahaux Photography Gelivaux 11 B-4877 OLNE BELGIUM)

Plus au nord, enserré dans des montagnes couvertes de forêts alpestres, le lac d’Iseoestun paradis pour les amateurs de tranquillité. En son milieu, émerge des eaux bleues la verte Monte Isola, véritable montagne posée sur l’eau, la plus grande île lacustre d’Europe. La circulation automobile y est interdite et les rares villages de pêcheus ont gardé leurs anciennes   structures de maisons  adossées les unes aux autres et reliées par des escaliers qui grimpent entre les oliveraies.

 La Gardasena qui longe le lac de Garde sur toute sa frange occidentale est sans aucun doute une des routes les plus spectaculaires et grandioses de la Lombardie. Au Nord, les falaises calcaires tombent à pic dans les eaux bleues, d’un bleu si intense que Churchill l’a baptisé «azur madone». La route étroite qui serpente en dessinant de raides épingles à cheveux surplombe le lac et découpe des panoramas extraordinaires. Les hauts plateaux verdoyants sont cultivés d’oliviers et de vergers piqués de villages perchés sur des terrasses ensoleillées. Au Sud, le lac s’étale en une large nappe que le vent d’est anime de vagues propices à la pratique des sports de voile. La route, creusée dans la roche, trace son chemin d’un tunnel à l’autre, d’une station élégante à l’autre. Ici, sur les rives du lac, résidences et demeures historiques se succèdent, magnifiquement intégrées dans un environnement presque méditerranéen qui contraste avec l’âpreté des montagnes alentour. Les oliviers et les citronniers, les palmiers et les bougainvillées servent de décor aux villas cossues.

Une pause idyllique avant de plonger dans le roulement de moteur pétaradant des voitures quand elles font leur entrée triomphante à Brescia après avoir parcouru d’une traite la route depuis Rome.

Infos pratiques  

Infos:

Bresciatourism (www.bres-ciatourism.it) et www.1000miglia.eu

Où loger:

Hotel Ambasciatori www.ambasciatori.net. Le directeur, Alessandro Fantini, connaît bien la région et ses conseils sont avisés. De plus il héberge des pilotes du Mille Miglia depuis des années. Pour celui qui préfère la tranquillité absolue, rien de tel que le Relais Mirabella à Iseo (www.relaismirabella.it) qui offre une vue imprenable sur le lac. La cuisine y est excellente.

Où manger:

La cuisine lombarde dont les ingrédients sont simples ne manquent pas de créativité. Il faut absolument goûter les surprenantes petites lasagnes au fromage de montagne et farcies de ragoût d’agneau du Ristorante San Marco à Ponte di Legna (www.ristorante-sanmarco.it) ou encore les savoureuses pâtes aux fruits de mer servies sur la terrasse du Ristorante L’Arcimboldo à Sirmione (www.ristoran-tearcimboldo.com).

 

À Brescia, n’hésitez pas à quitter le centre pour franchir la porte d’une maison bien connue par les gens du pays, la Trattoria G.A.Porteri, via Trento 52. La table est dressée dans la cave à vin qui fleure bon le jambon du pays et les herbes fraîches.

Le Franciacorte. Ne boudons pas notre plaisir, le champagne italien vaut le détour. Plusieurs caves ouvrent leurs portes et proposent même des chambres d’hôtes avec à la disposition des curieux des vélos et un pique-nique à découvrir au fil de la balade dans les vignobles.

 

Essayez les Cave Il Mosnel à Camignone (www.ilmosnel.com), le plaisir de vivre dans une demeure domaniale de caractère, tout comme le vin qu’elle propose.

 

 

 

   

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.