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Poulet aux prunes

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, The Epoch Times
12.06.2012
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  • Nasser-Ali Khan (Mathieu Amalric) et Faringuisse (Maria de Medeiros) vivent un mariage fort malheureux(攝影: / 大紀元)

Après l'acclamé Persepolis (2007), les réalisateurs Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi étaient prêts pour leur prochain long métrage intitulé Poulet aux prunes. Une nouvelle fois au plein cœur de l'Iran, Paronnaud et Satrapi ont décidé de viser un public plus large, avec une matière moins engagée, mais sans pour autant faire dans la berceuse.

Le plus grand violoniste de la fin des années 1950, Nasser Ali Khan (Mathieu Amalric), semble avoir eu une vie consternante et insignifiante. Lorsque les souvenirs deviennent plus clairs, une période glorieuse refait surface dans son esprit et fait jaillir ce qu'il a vécu de plus merveilleux.

Poulet aux prunes est un casse-tête de scènes simples où les pièces sont quelque peu dans le désordre. Chaque morceau est cependant unique. Et l’ensemble du film a une esthétique de dessin d'animation (rappelant bien sûr le dernier film des réalisateurs) : décors cartonnés, effets spéciaux volontairement naïfs, roman-savon américain et contrastes tranchants de différentes couleurs, etc. Le tout se prête bien à la vie et à la personnalité du protagoniste, mais rappelle trop hâtivement quelques succès français des dernières années comme Jeux d'enfants ou encore Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.

Faire connaissance du personnage principal, Nasser-Ali, pourrait résumer Poulet aux prunes. L'espoir de voir un peu de vitalité à travers sa vie difficile tient aussi le cinéphile en haleine le temps de la projection. Bien sûr, le tout connaît une cadence trépidante, jonchée de retours dans le passé et de projections vers l'avenir. Le personnage de Mathieu Amalric (Le scaphandre et le papillon, Quantum of Solace) passe d'antipathique à un être souffrant pour lequel on ne peut que compatir. Son histoire d'amour, développée à la sauvette, est aussi magnifique que lourde. Sa vie conjugale avec Faringuisse (Maria de Medeiros – Henry & June, The Saddest Music in the World) est aussi pesante et prend définitivement trop de place.

  • La principale source d'inspiration du musicien Nasser-Ali Khan (Mathieu Amalric) : Irâne (Golshifteh Farahani)(攝影: / 大紀元)

Poulet aux prunes est un poème sombre, composé de couches et de couches de mélancolie, coupant à peu près toute lumière. En conséquence, la beauté se fait continuellement attendre, tout comme les extraits de musique classique et la présence à l'écran de l'éblouissante grâce de l'actrice Golshifteh Farahani interprétant le personnage d'Irâne. Il serait une méprise d'aller voir Poulet aux prunes en souhaitant rire, même si la bande-annonce est à saveur humoristique. Il s'agit sans conteste d'un drame qui tombe dans le fond du ventre, ayant tout de même quelques traits tirés de comédie.

Avec son regard perturbant qu'il traîne de film en film, l'acteur principal Mathieu Amalric a saisi un rôle qui lui va à ravir. Il est bon qu'il ait eu la chance de prouver qu'il sait autant manier la corde de la tragédie que celle du comique. Il était à la hauteur de l'énorme charge émotionnelle qu'on lui a proposé de soulever. Il a su rendre à la fois un personnage exécrable et touchant, ce qui n'est pas une mince affaire dans le domaine du jeu.

À voir avec l'esprit léger et un cœur tranquille. Également, pour les yeux raffinés friands de décors : la représentation de Téhéran de 1958 est fameuse.

 

 

 

   

 

       

 

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