La direction annonce n’avoir aucune intention de lever ses fonds propres

New York – Le Crédit Suisse, la deuxième banque suisse, appartenant au groupe AG, est confrontée à des critiques de plus en plus importantes de la part des analystes et des actionnaires concernant le rejet des appels de la Banque Centrale Suisse pour augmenter ses fonds propres.

Selon un rapport datant du 14 juin, la Banque Nationale Suisse (BNS) a exhorté le Crédit Suisse à lever ses capitaux et couper les dividendes qui ont pris la banque par surprise. Selon la Banque Centrale le ratio Bâle III du Crédit Suisse, dans le cadre du nouvel accord de Bâle (norme mondiale de réglementation concernant le ration de fonds propres), se situe autour de 5,9%, ce qui comprend les capitaux propres et les obligations convertibles subordonnées.

Ce même ratio chez le principal concurrent du Crédit Suisse, à savoir la banque UBS, se situe autour de 7,9%.

Le 14 juin, ces nouvelles ont fait plonger le Crédit Suisse à son plus bas niveau depuis 20 ans. Cependant Brady Dougan l'actuel directeur du Crédit Suisse a déclaré qu’une augmentation de capital n’était pas prévue.

La semaine dernière Dougan a critiqué la méthodologie de calcul de la Banque Centrale, anticipant une évolution pessimiste de la crise de la dette européenne. En outre le Crédit Suisse travaille en étroite collaboration avec la FINMA, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers en Suisse, en matière de contrôle des exigences règlementaires sur les fonds propres. 

Le 17 juin, Dougan aurait déclaré dans une interview pour le journal suisse Sonntags Zeitung. «Nous pensons que nous allons générer suffisamment de profits durant les trimestres à venir pour créer des fonds propres supplémentaires», et aurait ajouté, soulignant que les révélations récentes ont affecté la confiance des investisseurs et des clients: «ce n’est pas seulement mauvais pour nous mais pour toute la place financière».

Malgré les déclarations de Dougan les investisseurs ont vendu leurs actions du Crédit Suisse et la vigueur inhabituelle du conflit avec le régulateur remettent en cause l’autorité de Dougan.

Selon un rapport du Wall Street Journal certains banquiers du Crédit Suisse ont protesté contre le récent comportement de Dougan en tant que directeur général du Crédit Suisse. 

Ces récents événements constituent une rupture dans l’histoire contemporaine de la banque. Celle-ci s’est largement remise de la crise financière de 2008 et a réussi à éviter la tourmente qui a affecté UBS à cette époque, ce qui a été globalement mis au crédit de Dougan.

Dimanche dernier le conseil d'administration du crédit suisse a soutenu Dougan déclarant que la banque était tout à fait à l'aise au niveau des capitaux  et au niveau des progrès réalisés pour remplir les exigences de Bâle III.

Version anglaise: Credit Suisse on the Defensive

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