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Samos, naturellement belle

Écrit par Christiane Goor, The Epoch Times
12.07.2012
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  • À Olmos ou à Agios Konstantinos, les volets colorés des maisons s’ouvrent directement sur la plage de galets et sur les humbles barques bleues et blanches d’authentiques pêcheurs. (Mahaux Photography)

L’île la plus orientale de l’archipel grec est une heureuse escale pour celui qui, comme Ulysse, veut faire un beau voyage. Au-delà de Kokkari et de Pythagorion, deux séduisantes cités balnéaires festives, Samos offre aussi le charme des chemins de traverse, loin de la cohue touristique. Une île encore authentique où les Samiotes attablés dans l’ombre d’un kafénéion, ne se laissent guère distraire par les touristes qui s’égarent dans l’arrière-pays.

Étroite et sinueuse, la route en terre battue serpente entre les pins et les oliviers, découpant entre les feuillages des carrés de ciel bleu qui se noie dans la mer encore plus bleue. Au détour d’une dernière épingle à cheveux, la piste débouche sur une petite crique de galets où les vagues s’écrasent dans un clapotis paresseux. Une seule habitation, une auberge, surplombe le site. Longue et basse, la maison, dont la terrasse est ombragée par une vigne, accueille le touriste de passage. La tenancière, vêtue de noir et les cheveux gris ramassés dans un chignon, ne semble pas impressionnée par les seins nus et dorés d’une de ses clientes  : deux mondes étrangers qui se côtoient dans la simplicité et le sourire.

Multiples facettes

À l’image de cette rencontre insolite, Samos multiplie les contrastes. Quoique modeste par sa taille (470 km2 de superficie), l’île offre une vaste palette de paysages.

L’arrière-pays, surmonté par un ancien volcan assoupi, cache dans les replis de la montagne, des villages de pierre, cernés de vignes et d’oliveraies. Les venelles en escalier épousent les saillies de la roche, menant toujours plus haut vers une chapelle étincelante de blancheur. Les aspérités des ruelles sont soulignées d’un trait de chaux blanche, visible même dans la pénombre du soir. La vue est saisissante  : l’horizon s’élargit sur un vaste paysage vallonné où croissent des oliviers cultivés en terrasses, retenues par de lourdes pierres. Ailleurs, ce sont des petits lopins de vigne cernés par des murets trapus. Quelques cyprès, tels des coups de pinceau, ordonnent un paysage riant de verdure.

Perché dans les collines, Vorlioutes ressemble à un nid d’aigle. Ici, la vie est rythmée par la culture de la vigne. Tout y est de guingois, les venelles qui s’enroulent autour des maisons chaulées mais aussi les murs des anciennes demeures aux encorbellements ottomans, héritage d’une longue domination turque. La place centrale, ombragée de platanes et envahie de terrasses garnies de chaises colorées, offre une halte bienvenue pour les courageux qui choisissent de grimper jusqu’au village en vélo depuis la côte.

  • Quelques bateaux de plaisance se balancent sur l’eau. (Mahaux Photography)

Plus haut encore, une piste poussiéreuse d’une dizaine de kilomètres mène à Manolates, en se frayant un chemin entre les murets de pierre sèche qui abritent les ceps de vigne chargés de lourdes grappes dorées. Quelques familles, chapeaux de paille vissés sur la tête, s’activent à récolter les fruits mûrs dans des cageots colorés. Moins industrieuse et authentique que sa voisine, Manolates se veut artisane et séduisante. Elle rassemble des boutiques chatoyantes d’articles en tout genre  : pâte à papier, bijoux, céramique, jouets en bois, etc. installés dans de jolies maisonnettes peintes et fleuries.

La mer n’est jamais loin

D’un bleu intense, hésitant entre l’azur et le turquoise, la mer Égée lèche les criques de galets et les falaises de craie qui décrivent d’un port à l’autre une côte dentelée. Kokkari, infiniment touristique, accroche son petit débarcadère autour d’une crique qui s’ouvre sur la mer en dessinant une presqu’île rocheuse. Quelques bateaux de plaisance se balancent sur l’eau. Ici, il n’y a plus guère de pêcheurs, mais des badauds qui accostent pour le seul plaisir de s’offrir un milk shake à la banane ou un souper de calamars frits, les pieds dans l’eau. Ailleurs, à Olmos ou à Agios Konstantinos, les volets colorés des maisons s’ouvrent directement sur la plage de galets et sur les humbles barques bleues et blanches d’authentiques pêcheurs. Des filets, entassés sur le quai, attendent la prochaine sortie et, sous la treille, les hommes se retrouvent pour bavarder autour d’un café ou d’un ouzo.

 

Trois ports plus importants balisent la côte. Au nord-ouest  apparaît Karlovasi dont les tanneries firent la fortune au siècle dernier. Les hautes églises et les belles demeures néoclassiques bordées de platanes rappellent cette époque révolue. Plus à l’est, Vathy, l’actuelle capitale de l’île, se déploie en amphithéâtre autour d’une large baie, sur les pentes d’une cuvette naturelle. Les ruelles descendent presque à pic vers les quais où il fait bon flâner, le regard accroché par le va-et-vient des bateaux. Le port devient un lieu de rencontres, d’impressions échangées avec les pêcheurs qui y ravaudent leurs filets étalés sur les môles.

Au sud, Pythagorion, la festive, repose toujours sur une digue construite au VIe siècle av. J.-C. sous le règne éclairé de Polycrate. Un ruban ininterrompu de terrasses garnies de fauteuils confortables occupe les quais où sont amarrées des barques de pêcheurs, des caïques et des bateaux de plaisance. On y célèbre joyeusement les vacances au soleil durant tout l’été. Bien qu’il fût un tyran redoutable, Polycrate a marqué son règne de son génie créateur, faisant de Samos la reine des mers. Afin d’alimenter en eau douce sa capitale Tigani (l’actuelle Pythagorion en souvenir de l’inventeur du carré de l’hypoténuse et de la trigonométrie qui naquit ici), il fit creuser un extraordinaire aqueduc souterrain de 1350 mètres, fantastique exploit de génie civil pour l’époque. On lui doit aussi le sanctuaire de la déesse Héra, épouse de Zeus, le plus riche et le plus vaste des temples de l’époque. Le site installé sur un cap et partiellement détruit reste d’une beauté rare.

Archipel de Fourni

Deux heures de bateau de Samos, une quinzaine d’îlots sauvages, qui ne totalisent pas 30 km2, accueillent des voyageurs en mal d’insularité et de quiétude. Ni routes asphaltées ni voitures ici. La moto ou la marche sont les seuls moyens de locomotion pour ceux qui veulent s’aventurer sur l’île principale, un gros rocher parsemé de chapelles bleues et blanches et piqueté de troupeaux de chèvres et de moutons sous la bonne garde d’un berger. La vie se concentre autour du port, assoupi durant les heures chaudes de la journée. La chaleur sèche, balayée par la brise de mer, souffle par rafales, soulevant des nuages de sable. Quelques nageuses, affublées d’un chapeau de paille, ont plongé avec leurs vêtements dans la mer. Leur bavardage trouble à peine le silence de l’après-midi.

  • La nourriture typiquement grecque comprend des calamars frits, des épinards sauvages arrosés de jus de citron vert, des pieuvres au vin, des salades de thon et bien d'autres plats à découvrir. (Mahaux Photograph)

Par contre, au coucher du soleil, la nuit s’éclaire des réverbères qui encadrent la petite baie. Le crépuscule installe une accalmie tiède, le vent s’apaise et la lumière du soir détend les visages. L’unique ruelle du village mène à la place où, sous les platanes, sont attablés quelques vieux. Des femmes, vêtues de noir et les cheveux sous un foulard, ont tiré une chaise sur le trottoir, devant leurs boutiques ouvertes en soirée. Chaque porte offre une échappée sur un invraisemblable capharnaüm  : des draps de bain, des cartes postales, des frigos, des jouets en plastique, des carpettes, de la vaisselle, des boîtes de poudre à lessiver, des journaux, etc. Les quelques restaurants qui envahissent le quai sont accaparés par des familles joyeuses qui dégustent crabes et langoustes, la spécialité de l’archipel. Tout le monde se connaît et se reconnaît. Ceux qui sont installés aux terrasses regardent passer ceux qui vont et viennent, et ceux qui déambulent saluent ceux qui sont assis. C’est cela, le grand théâtre des places grecques, il y a spectacle tous les soirs pour le plus grand plaisir des touristes qui découvrent le charme indicible des soirées douces et conviviales au clair de lune, les pieds dans le sable, bercés par le clapotis des vagues qui s’écrasent sur les barques.

Bon à savoir 

Y aller  : Bruxelles et Paris sont desservis par la ligne grecque Aegean Airlines qui permet de joindre Samos comme d’autres points de chute en Grèce via Athènes. http://fr.aegeanair.com

Y loger  : Pour un confort total à deux pas de Pythagorion, l’hôtel-village Doryssa Seaside Resort (www.doryssabay.gr) est un havre de tranquillité luxueux au bord d’une longue plage ombragée. Toutefois, il est aisé de trouver à se loger à bon compte, que ce soit dans de petites auberges ou des hôtels plus organisés pour le plaisir des touristes.

Y manger  : Pour déguster une nourriture typiquement grecque (des calamars frits, des épinards sauvages arrosés de jus de citron vert, des pieuvres au vin, des salades de thon, etc.) à un prix juste, il faut éviter les centres touristiques et préférer des petites tavernes qui vivent au service des Samiotes. À retenir, le restaurant Bella Vista à Pefkos qui fabrique, entre autres, son propre ouzo, un délicieux nectar à déguster sur les terrasses qui surplombent la mer, ou encore le restaurant Kaduna, à Klima, dont la terrasse en pilotis au-dessus de l’eau permet d’observer des crabes et des poissons de roche. Les villages de montagne ont tous leur taverne installée sur la place, à l’ombre d’un platane et on peut y manger un repas complet pour moins de 15 $ par personne. Attention, les cartes de crédit sont peu usitées à Samos.

Y circuler  : L’île regorge de bureaux habilités à louer des véhicules et des motos, à la journée ou à la semaine. Pour éviter des mésaventures fâcheuses, préférez un 4x4, ou même un quad, pour les incursions dans l’arrière-pays. En effet, les véhicules de tourisme ne sont pas autorisés à s’engager sur les pistes ou alors sous la responsabilité exclusive du conducteeur.

Infos complémentaires : Le site de l’Office national hellénique du tourisme www.gnto.gr

 

 

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