Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Plan de restructuration de Peugeot: Vive réaction du chef de l’État français

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
26.07.2012
| A-/A+

Les festivités du 14 Juillet ont été de courte durée. Sitôt la fin du défilé militaire, François Hollande a profité de son interview télévisée pour annoncer qu’il s’opposait au plan de restructuration annoncé par Philippe Warin, le président du directoire du groupe PSA Peugeot-Citröen, qui prévoit la suppression de 8.000 emplois directs en France et la fermeture de l’usine d’Aulnay sous Bois en 2014.

25.000 emplois directs et indirects concernés

En cette période de crise et de perte de compétitivité de l’industrie française, l’annonce du plan de PSA est en effet comparable à un séisme dans le pays. Bernard Thibaut, le secrétaire général de la CGT, rappelait ainsi ce vendredi: «Dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8.000 à 10.000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l’impact en terme d’emploi pour l’ensemble du pays». Avec les sous-traitants, ce sont donc plutôt 25.000 emplois qui seraient concernés.

«Inacceptable»,… «l’État ne laissera pas faire»: c’est donc par ces mots que le chef de l’État, très virulent vis à vis de la direction du groupe, a réagi aux questions posées par les journalistes Claire Chazal (TF1) et Nicolas Delahousse (Antenne 2) au sujet du plan de PSA. L’accusant d’en avoir reporté l’annonce après l’élection présidentielle il a déclaré: «ce plan était déjà une rumeur... il y a quelques mois, la direction de Peugeot a nié qu’elle était déjà dans la réflexion de ce plan», il a aussi réfuté l’argument du coût du travail mis en avant par Philippe Varin, et évoqué d’autres explications aux problèmes financiers de PSA: «des choix stratégiques qui n’ont pas été bons », « le souci de reporter des décisions difficiles » et « aussi des comportements d’actionnaires qui se sont distribué des dividendes». Il a enfin confirmé que le gouvernement proposerait le 25 juillet prochain un plan de redressement de l’ensemble du secteur automobile, qui représente près de 10% de l’emploi en France.

Le groupe PSA dans une situation alarmante

Dès ce jeudi 12 juillet, le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, avait déclaré devant le Sénat que «l’État n’acceptait pas le plan de PSA en l’état» et nommé un expert, Emmanuel Sartorius, chargé d’examiner la situation financière du groupe. Avec un taux d’utilisation de ses usines européennes tombé à 76% à fin juin, une perte opérationnelle de 1,2 milliard d’euros au premier semestre, et une perte de liquidités de 200 millions d’euros par mois depuis un an, le groupe PSA Peugeot-Citröen est dans une situation très difficile et ne peut faire autrement que de réduire ses effectifs de façon importante.

Les annonces du gouvernement et l’opposition des syndicats ont donc logiquement accentué la chute du cours de l’action PSA Peugeot-Citroën ce vendredi à la Bourse de Paris: le titre a perdu 7,65% à 6,48 euros, signant ainsi la plus forte baisse du CAC 40. À ce jour, le titre affiche une perte de 46% depuis le début de l’année et de 78% depuis un an. Sa capitalisation boursière n’est plus que de 2,3 milliards d’euros, et ce n’est, semble-t-il, pas terminé. Moody’s a placé le constructeur automobile sous surveillance, les analystes de Société Générale et Commerzbank ont abaissé leurs objectifs de cours et Barclays Capital allait jusqu’à prédire une baisse à 5 euros, au motif que les décisions annoncées par PSA risquaient de ne pas améliorer la situation financière du groupe avant 2014. L’État n’étant pas actionnaire de PSA, on imagine donc mal comment il pourrait faire interdire la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois.

Les populations indiennes opposées à la construction d’une usine Michelin

Alors que le groupe automobile PSA Peugeot-Citröen se voit contraint de fermer certaines de ses usines en France,  d’autres groupes commencent à subir des difficultés dans leurs projets industriels à l’étranger. Il en est ainsi du groupe Michelin, contre lequel cinq organisations indiennes et françaises viennent de porter plainte auprès du Point de Contact National de l’OCDE, pour non respect des droits sociaux, environnementaux et humains, à l’occasion du projet de construction d’une usine de pneus dans l’État du Tamil Nadu au sud de l’Inde.

Le projet industriel de Michelin, qui est prévu pour 2013, nécessite en effet la destruction de 456 hectares de forêts collectives entourant plusieurs villages, et risque de détruire le mode de vie traditionnel de l’ensemble de la région, ce qui menacerait leur mode de subsistance. Par ailleurs, les ONG soutenant ces populations dans leur combat contre Michelin, craignent une pollution des terres et sources souterraines, alors que les ressources en eau sont déjà très faibles.

Ces deux affaires, pourtant situées en deux points très éloignés de la planète, illustrent l’émergence croissante des questions liées à la responsabilité sociale des entreprises. Tout comme l’économie et la finance, ce sujet se globalise rapidement. L’ignorer, comme on l’a trop souvent fait jusqu’à maintenant, devient très imprudent.

Epoch Times est publié dans 35 pays et en 19 langues. Inscrivez-vous à notre newsletter

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.