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Premier bilan pour l’action de François Hollande

Écrit par David Vives, Epoch Times   
31.07.2012
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  • Le président François Hollande. (AFP PHOTO/Bertrand Langlois)

À l’approche des cent jours de gouvernance socialiste, le président garde une bonne popularité, avec 56% de Français satisfaits. Jean-Marc Ayrault est à 61% d’opinion favorable. Le cap donné sur une présidence «normale», François Hollande impose avec sobriété une politique de rupture et n’hésite pas à détruire l’héritage de son prédécesseur pour reconstruire. Le changement, symbolique dans le traitement de certaines questions, est loin d’être évident dans l’équilibre global des mesures et leurs conséquences pour les ménages. De plus, dans un contexte européen sur fond de crise où il faudra bien redresser les comptes publics et trouver des marges de manœuvre, certains observateurs s’inquiètent de la «tranquillité» présidentielle qui pourrait cacher une dissimulation, voire un reniement des conséquences que supporteraient les Français à long terme: baisse du pouvoir d’achat des ménages, redressement des comptes publics, hausse du chômage… Manque de réalisme? Prudence politique? En tout cas, après l’ère survoltée du sarkozysme, une majorité des Français approuvent la modération de François Hollande dans son incarnation de la fonction présidentielle. Lors de sa visite en Corrèze, ancien fief politique, il a déclaré aux journalistes: «J'ai voulu garder cette simplicité qui est un vrai plaisir, […] montrer que je n'oublie rien», avant d’ajouter: «Je sais qu'il y aura des temps qui seront plus délicats, des moments où il y aura des colères».

Premières décisions, premières réactions

Les premiers pas de Jean-Marc Ayrault dans le «redressement de la France, dans la justice» ont été accompagnés de vives critiques de l’UMP qui ont vu dans sa politique générale un détricotage des mesures phares de Sarkozy. En effet, le gouvernement a décidé entre autre, l’abolition de la TVA sociale, un rehaussement de l’ISF, l’alourdissement de la fiscalité sur les droits de succession. La volonté de «justice sociale» défendue par le président, ainsi que la «contribution exceptionnelle» demandée aux plus riches, sous couvert de «patriotisme économique», n’a pas manqué de provoquer des ruminements côté UMP, allant jusqu’à décrire le comportement et les décisions gouvernementales comme une «vengeance» et des «insultes permanentes » à leur encontre. Selon l’opposition, ces mesures entraîneraient une «rigidité» du marché du travail, accompagnée de hausse de chômage et de baisse d’investissement de la part des entreprises. D’autre part, la hausse de la CSG et le retour à la fiscalisation des heures supplémentaires pourraient peser sur le pouvoir d’achat des ménages à revenu moyen. 

Au niveau de l’action gouvernementale, on remarque des mesures parfois innovatrices, parfois symboliques. Arnaud Montebourg, dont la fougueuse sortie dans le délicat dossier PSA a fait grincer quelques dents, a proposé un plan de soutien à l’industrie automobile. Pour favoriser l’industrie «made in France» et la pérennisation des emplois automobiles, il a évoqué un budget de 120 millions et un certain nombre de mesures, comme la mutualisation de certaines actions de la filière, l’accroissement du parc électrique français et le soutien des mesures déjà en place.  Dans le domaine de l’Éducation nationale, l’une des priorités du gouvernement, certaines pistes comme une augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, le recrutement de 1.000 professeurs d’école et de personnel accompagnant, ainsi que la valorisation de la formation et de l’encadrement dans ce secteur seront mises en place pour répondre aux difficultés les plus sévères. Du côté du ministre des Sports, les salaires des joueurs de foot – suivant l’exemple des ministres – ont été revus à la baisse. En ce qui concerne la ministre déléguée de l'Économie numérique Fleur Pellerin, elle va présenter à la rentrée une feuille de route concernant le déploiement de l'internet à très haut débit par fibre optique, pour mieux répondre aux «attentes des Français».

Une image maîtrisée à l’intérieur comme à l’extérieur

C’est dans le traitement des questions de société que le président de la République impose sa griffe, comme lors de son très commenté discours sur la rafle du Vélodrome d’Hiver, où il a su dénoncer le rôle de la France dans la déportation de la population juive: «Ce crime s'est déroulé ici, dans notre capitale, dans nos rues, dans nos cours d'immeuble, dans nos cages d'escalier, sous nos préaux d'école. […] Ces femmes, ces hommes, ces enfants ne pouvaient pas s'attendre au sort qui leur avait été réservé. Ils ne pouvaient pas même l'imaginer. Ils avaient confiance dans la France.» Le président insiste sur la justice, sociale ou économique, comme pour le dossier PSA où il affirme: «Il faut répondre à l'urgence avec l'esprit de justice». Il a également pris position pour la légalisation du mariage homosexuel, la pénalisation accrue des violences faites aux femmes.

Sur le plan extérieur, d’une position défavorable, il a pu, dans les premiers instants, faire preuve de caractère et de fermeté, tout comme dans sa réponse au Premier ministre britannique qui critiquait la politique fiscale française, à qui il a répondu: «Chacun doit être responsable de ce qu'il dit, je le suis. À une période où la cohésion des Européens doit être forte, je ne ferai rien qui puisse l'ébrécher». François Hollande a fort à faire avec une Europe en crise, majoritairement à droite. Au G20, sa position pour un plan de relance de la croissance a été approuvée. Il a également été décidé, après le récent plongeon de l’économie espagnole, d’un rôle accru de la Banque Centrale Européenne, qui pourrait être impliquée dans l’adoption d’un mécanisme de supervision pour les décisions concernant les banques européennes. Dit autrement, la stabilité financière doit être renforcée. Récemment, François Hollande a recommandé l’accélération de l’application de ces mesures. «Le message du président de la République a été de dire que les États devaient avoir une réactivité à peu près équivalente à celle des marchés», a récemment déclaré la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

La rentrée s’annonce serrée pour le président. Celui-ci devra prendre les mesures nécessaires pour rééquilibrer les dépenses publiques. Dans la situation actuelle, les quelques efforts demandés aux ministres ne seront pas suffisants. Une partie de la population française pourrait faire face à une forte diminution de son pouvoir d’achat. De même, le niveau de vie des retraités et des fonctionnaires pourrait être touché par la rigueur nécessaire dans l’application de certaines décisions. Et ces mesures sont rarement populaires.

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