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Zarafa

Voyage au centre du cœur

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
10.08.2012
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  • Dans Zarafa, plusieurs personnages, dont Hassan, prince du désert, viennent prêter main-forte à Maki, persistant à vouloir prendre soin de sa nouvelle amie girafe. (Les Films Séville)

On a tendance à croire que le progrès en matière de cinéma d'animation doit passer par l'adoption de la 3D (trois dimensions). Paradoxalement, le retour aux sources d'une animation plus traditionnelle peut tout aussi être synonyme d'évolution à notre époque. «Un road-movie d'aventure pour enfants», voilà comment est présenté Zarafa par un des réalisateurs, Jean-Christophe Lie (L'homme à la Gordini). Ce nouveau long métrage familial est coréalisé avec Rémi Bezançon (Ma vie en l'air). Pour ce faire, leur choix ne laissait aucune place à l'incertitude : ils n'opteraient pas pour le 3D.

Maki, un jeune garçon de 10 ans, fait la rencontre d'une jeune girafe orpheline. Le fait d'avoir juré de protéger sa nouvelle amie le forcera à voyager du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées et il sera aidé par quelques alliés marquants qu'il trouvera sur son chemin.

 

Bezançon et Lie ont su faire jaillir toute la fermeté du style, de l'esprit et de la pensée derrière l'animation 2D. Chaque dessin granuleux de Zarafa, presque palpable, fascine. Cela est vrai autant pour les personnages que pour les décors qui les soutiennent, décors atteignant un point de raffinement singulièrement élevé. La qualité de chacun des personnages est tout aussi définie par leurs répliques épurées que par les traits de crayon. L'énorme décalage entre le style de dessin de la cour du roi Charles X et celle du pacha d'Égypte démontre l'ardeur vertigineuse de l'équipe d'animation classant en un éclair Zarafa dans la catégorie des classiques d'envergure internationale. Bien que surgissent immanquablement quelques souvenirs d'Aladdin (de Disney) à la vue de certaines séquences, Zarafa n'a clairement rien à voir avec ce dernier. Il rappelle davantage Kirikou, mais se distingue par son budget nettement plus important. L'esthétisme global de Zarafa n'est pas pompeux, mais oscille entre le style naïf et léché.

Au-delà d'un onirisme bien tapé, Zarafa possède, au cœur de son scénario, une précieuse relation avec la réalité. Par exemple, certains personnages détiennent des traits de personnalité que l'on pourrait sortir de films dramatiques destinés aux adultes. Les sujets traités ne sont pas écrémés : on y traite d'esclavagisme, de détresse humaine et d'immoralité. Zarafa a donc eu une pensée pour tous les membres de la famille, qu'il soit cinéphile ou bon public. Il pourrait même être intéressant que l'enfant puisse, à travers son développement, revoir Zarafa pour découvrir les différents niveaux de compréhension et de beauté qui le tiendront encore et encore sous le charme.

Le scénario surprend à plusieurs reprises par ses revirements et ses actions peu communes pour les films d'animation qui souvent sont écrits pour être prévisibles. Le compositeur de la trame sonore, Laurent Perez Del Mar, propose un croisement sonore doublement accrocheur : d'abord ethnique, mais principalement symphonique. À souligner les quelques passages d'une voix prenante qui ressemble beaucoup à celle de Lisa Gerrard (Mission Impossible 2, Gladiator, Man on Fire). La profondeur philosophique et spirituelle que Zarafa contient ne peut faire autrement qu'enrichir toutes les couches de succulences cinématographiques qu'on y retrouve. On peut déduire que le tandem de réalisateurs a pris au sérieux autant son jeune public que celui plus mature, en plus d'avoir un grand sens de l'éthique en proposant un divertissement sain plutôt qu'un film ayant comme premier objectif de rapporter des millions de dollars sur le dos des enfants.

 

 

 

   

 

     

 

       

 

         

 

           

 

             

 

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