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Passez par Liège, n’attendez pas 2017!

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
10.08.2012
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  • L’âme ardente de Liège trouve sa source dans le fleuve, la Meuse, qui trace son large sillon au cœur de la ville. (Mahaux Photography)

Passez par Liège, n’attendez pas 2017! D’un bout à l’autre de la planète Terre, le tourbillon des expositions internationales invite au voyage autour d’une thématique porteuse de sens. Après Shanghai en 2010, la Corée du Sud cette année, Milan en 2015, c’est au tour de Liège d’inviter le monde en Belgique en 2017. Un projet ambitieux qui ne doit pas faire oublier que Liège n’a pas attendu cet évènement pour mériter le label de la ville des amoureux de la vie.

Liège 2017, une entreprise de grande envergure qui viendra couronner une stratégie de reconversion ambitieuse mise en place depuis une dizaine d’années déjà. Les inaugurations se succèdent en ce qui concerne les restaurations de sites ou les transformations complètes du patrimoine bâti : l’hôtel étoilé Crowne Plaza, le musée du Grand Curtius, la nouvelle gare TGV signée par Calatrava, le pôle de loisirs Mediacité dessiné par Ron Aarad et bientôt l’Opéra Royal de Wallonie. Les impacts de cette politique sont déjà visibles : la ville de Liège, fille de Meuse, est devenue la première destination touristique de Wallonie!

Liège ardente et turbulente

Titre d’un beau livre, il faut y voir bien plus qu’un slogan ou une étiquette. Le Liégeois a toujours eu la réputation d’avoir la tête dure, mais généreuse, et un verbe haut et joyeux, symbolisé par une marionnette haute en couleur, Tchantchès, dont la légende en a fait le contemporain de Charlemagne. Esprit frondeur qui sait lever le coude, mais honnête homme qui n’a pas la langue dans sa poche pour se moquer des grands de ce monde. Tel est le Liégeois, chaleureux et convivial, festif et quelque peu rétif à tout ce qui est trop rigoureux.

C’est en Outremeuse, dans cet îlot cerné d’un côté par la Meuse et de l’autre par sa dérivation, que Tchantchès naquit entre deux pavés, préférant d’emblée l’alcool au lait maternel, c’est là aussi que se sont enracinés les souvenirs d’enfance et de jeunesse de Georges Simenon, tellement présents dans son œuvre. Sans doute l’esprit de Liège est-il partout dans la ville, mais son cœur bat en Outremeuse, dans le labyrinthe de venelles et de placettes, dans les courettes et les jardinets, le long des quais et des anciennes maisons bourgeoises et à l’ombre des potales, ces menues chapelles bleues et blanches aux couleurs de la Vierge.

Bienvenue amon nos-ôtes, c’est-à-dire «chez nous», comme on dit ici en wallon, le dialecte local encore d’usage malgré la mosaïque culturelle et colorée du quartier. Un quartier qui se met à vibrer lors des festivités du 15 août, une fête si joyeuse qu’elle est devenue une attraction internationale avec la présence de groupes folkloriques qui viennent d’horizons lointains pour participer à la célébration. Marché aux puces, spectacles de marionnettes, danses folkloriques, procession, messe en plein air en wallon, tirs de gros pétards disposés en chapelets, cortèges de géants, jeux populaires, concerts, tout un ensemble de traditions plaisantes qui font courir les foules.

Les coulisses de la ville

  • Le mont Saint-Martin, un lieu où l’on marche sur les pas de ceux qui ont fait ou défait l’histoire de Liège. (Mahaux Photography)

Cité épiscopale millénaire, Liège a conservé de nombreux vestiges de sa gloire passée : un spectaculaire palais des Princes-Évêques, un chef d’œuvre de fonds baptismaux, la glorieuse maison Curtius, plusieurs collégiales abritant de paisibles cloîtres… Liège n’a cependant rien d’une ville-musée figée dans son passé historique. De quartier en quartier, elle n’offre pas un visage unique. Bien au contraire. Et le joyeux désordre de sa façade urbaine déroute plus d’un visiteur. Pourtant, celui qui prend le temps de s’y attarder, guidé par sa seule intuition, risque bien d’y revenir encore, séduit par son magnétisme.

Liège regorge de petits espaces secrets qu’il faut apprendre à débusquer. C’est le cas des nombreuses impasses de la rue Hors-Château, au pied de la colline de la Citadelle. Annoncée par un porche ou une porte cochère, chacune ouvre sur une venelle étroite qui se faufile entre d’anciennes maisons ouvrières dont la modestie contraste avec le prestige des maisons bourgeoises du quartier. La plupart sont de briques et de colombages, mais des restaurations à l’identique en côtoient d’autres, beaucoup plus contemporaines, qui se manifestent, entre autres, par de larges fenêtres, ouvertes sur une courette fleurie.

L’impasse de l’Ange, qui tire son nom de l’enseigne sculptée sur la travée centrale du premier étage de la maison sous laquelle s’engage la ruelle, mène à un espace dégagé depuis la destruction de quelques maisonnettes. La petite place arborée, ainsi créée et enjolivée de parterres fleuris, permet de rejoindre l’impasse de la Couronne. Ce jardinet intérieur partagé entre les familles des deux venelles offre un agréable espace de jeux et de détente, tellement inattendu qu’il donne l’impression au visiteur de passage de s’être égaré dans l’intimité des habitants.

L’impasse de la Vignette rappelle que le site était autrefois dédié à l’activité viticole. Les coteaux étaient couverts de vignes et la maison qui ouvre l’impasse était un pressoir. La ruelle débouche sur un jardin bordé de façades pimpantes, envahies par des glycines chargées de lourdes grappes mauves odorantes. Un chat s’étire paresseusement sur une chaise cannée. Des socles de pierre servent de support à d’autres jardinières, envahies d’hortensias bleus et de lauriers roses. Magie du patio qui explose de couleurs délicatement parfumées et qui crée le miracle de la quiétude au cœur de la ville.

Un cachet campagnard

À quelques jets de pierres de la place du Marché et de l’hôtel de ville, s’étire un incroyable mélange d’habitations au cœur de jardins cachés, de hauts murs percés de portes closes ou grillagées ouvrant sur des terrasses herbeuses, le tout accroché au versant de la vallée, véritable paysage oblique à apprivoiser à la force des mollets. Les ruelles sont si abruptes qu’on y a taillé des escaliers, des thiers dit-on à Liège, qui permettent de relier les coteaux de la citadelle au cœur de la cité. Autrefois, les botteresses y descendaient chaque jour avec leurs cargaisons de fruits et de légumes frais. Aujourd’hui, de nombreux vergers et potagers ont été abandonnés, les talus trop raides ne permettant pas aux voitures d’y accéder. Le vieux faubourg perché sur la crête des coteaux a laissé la nature reprendre ses droits. Les ronces ont grignoté les vieux murs, les bois ont envahi la colline et l’esplanade Saint-Léonard est couronnée d’une épaisse verdure.

Pour prendre un peu de hauteur et s’offrir une vue imprenable sur la cité et son fleuve, il suffit de gravir les 374 marches des escaliers de Bueren. Mais il n’est pas nécessaire de monter si haut pour profiter des coteaux et de leur charme. Une promenade balisée qui porte le nom de «Sentier des coteaux» permet de découvrir un monde clos et paisible où les pépiements des oiseaux l’emportent sur les rumeurs assourdies du centre-ville.

Au-delà de l’impasse des Ursulines, une porte étroite percée dans un haut mur de brique découvre le sentier qui longe, sous les frondaisons, les jardins des maisons perchées au-dessus de la cour des Mineurs. Plus loin, à nos pieds, l’ancien palais des Princes-Évêques déploie ses immenses toitures d’ardoise et aligne ses deux cours intérieures. Des petits escaliers aux marches de pierre lissées par les ans, des patios et des vieux murs sertis de glycines, des portes basses qu’il faut pousser, des ruelles agrestes, des cours cachées, la tour des Vieux Joncs qui rappelle la présence à Liège d’une maison de l’ordre teutonique, la cour des Minimes, véritable enclos ombragé de marronniers, autant de lieux qui respirent une atmosphère hors du temps et qui racontent la campagne à la ville.

L’escapade s’achève en rue Pierreuse, sur l’ancienne Porterie de ce qui fut le couvent des Minimes. Rue populeuse et cosmopolite dont les habitations ouvrent leurs portes dès que le temps le permet. Les trottoirs, même étroits, sont envahis par les jeux des enfants, des séances de bricolage et des barbecues qui attirent les voisins pour de longues conversations, assis sur le seuil de la maison. Une fois de plus, on se croirait dans un village insolite, suspendu au-dessus du centre de Liège et complètement indifférent à l’agitation qui y règne.

Infos pratiques

Infos : www.liege.be  

Les bureaux de la Maison de Tourisme du pays de Liège (04-2379292) sont installés place Saint-Lambert, toute proche de la rue Pierreuse, ou encore l’Office du Tourisme de la ville de Liège (04-2219221), en Féronstrée 92, à deux pas de la place Saint-Barthélémy et de la rue Hors-Château. On peut y obtenir le plan des promenades sur les coteaux.

Une association sans but lucratif regroupe des partenaires, des associations et des particuliers habitant sur le site. Elle est responsable, entre autres, de la féerique «Nocturne des Coteaux de la Citadelle». En effet, chaque premier samedi d’octobre, les coteaux ouvrent pour un soir toutes leurs portes. Ruelles, cours, escaliers, terrasses, sentiers, prairies, vergers, tous exceptionnellement accessibles et illuminés de milliers de bougies, autant de feux follets qui créent une joyeuse atmosphère de fête dans les coulisses de Liège: www.lanocturnedescoteaux.be 

D'autres promenades sont également organisées comme celles intitulées «Jardins et Coins secrets» qui se déroulent dans des jardins privés habituellement inaccessibles (fin juin).

Liège 2017 : «Connecter le Monde, relier les Gens et mieux vivre Ensemble», ou plus simplement «Comment les moyens mis en œuvre pour connecter la planète peuvent-ils servir cette solidarité?» Une question posée dans des domaines qui touchent l’homme : la santé, les transports durables, l’environnement, la culture et l’éducation. À l’issue de l’Expo, un écoquartier verra le jour sur le site de Coronmeuse, là où déjà eut lieu l’Expo de 1939 consacrée au thème de l’Eau. www.liege-expo2017.com

Y manger

Lors d’une visite à Liège, il faut se laisser séduire par des spécialités locales : une salade liégeoise, des boulets-frites, le lapin servi avec une sauce au sirop de Liège, les rognons préparés au pékèt, un alcool de genièvre. Liège regorge de petits restaurants sympathiques, à prix divers. À retenir pourtant le Café Lequet, sur le quai de la Batte, une véritable et vénérable institution de la culture liégeoise, L’Industrie au pied de la rue Saint-Gilles ou encore Chez Philippe dans le haut de la rue Haute-Sauvenière, qui concoctent tous les deux les meilleures frites de la ville pour accompagner des moules ou un vol-au-vent maison.

Y boire

Le Café Randaxhe sur la grand-place d’Outremeuse est un incontournable pour les habitués du quartier. La Taverne St-Paul, au coin de la rue du même nom, est la plus vieille de Liège à offrir un vaste choix de bières dans un décor convivial. La Place du Marché face au très bel hôtel de ville du XVIIIe siècle regroupe quelques terrasses de cafés typées où le flâneur nocturne aura du plaisir à étirer sa soirée.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.