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Maisons écologiques et certification LEED

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
11.08.2012
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  • Cette maison écologique possède un toit vert et des murs de bois cordés. Des maisons plus conventionnelles peuvent aussi être certifiées LEED. (Nathalie Dieul/Époque Times)

Comment construire une maison écologique qui se qualifie pour une certification LEED? Il faut respecter les critères des cinq catégories principales : l’énergie, l’aménagement écologique du site, les matériaux, la qualité des environnements intérieurs et la gestion de l’eau. À cela s’ajoute une dernière catégorie qui donne des points pour la conception et l’innovation du bâtiment. Résultat : une maison saine et confortable, qui consomme moins d’énergie, d’eau et de ressources naturelles, et qui aura une meilleure valeur de revente. L’entrepreneur Robin Gautier-Ouellet, d’Écohabitations Boréales, spécialiste de la construction de bâtiments écologiques certifiés LEED, nous explique les critères à respecter.

LEED, qui signifie Leadership in Energy and Environmental Design, est un système nord-américain qui permet de certifier les bâtiments qui répondent à des critères de haute qualité environnementale.

1. Énergie et atmosphère

La catégorie la plus importante est celle de l’énergie et de l’atmosphère : c’est celle qui donne le plus de points. La performance énergétique est en effet un défi mondial qui est retranscrit dans le système LEED. «Une maison très performante du point de vue énergétique, c’est avant tout une maison qui est très bien isolée», explique le directeur d’Écohabitations Boréales, soulignant l’importance d’une bonne isolation ici au Québec. Pour qu’une maison soit performante, il faut avant tout qu’elle résiste aux infiltrations d’air, puisque c’est ce qui fait perdre le plus d’énergie.

2. Aménagements écologiques des sites

Cette catégorie regroupe tout ce qui touche aux moyens de transport de remplacement, comme de mettre en place des stationnements pour bicyclettes ou l’accès aux transports en commun, mais aussi l’environnement immédiat du site et son aménagement. Il faut penser à tout ce qui peut réduire les îlots de chaleur et la pollution lumineuse, et évidemment prévenir la pollution pendant la construction.

3. Matériaux et ressources

Choisir des matériaux fabriqués localement plutôt que ceux fabriqués à 15 000 km permet d’éviter une grande quantité de pollution liée au transport de ces matériaux. Chez Écohabitations Boréales, il s’agit du premier critère quand il s’agit de choisir un matériau. Quelque 95 % des matériaux utilisés sont produits ici au Québec. M. Gautier-Ouellet donne un exemple : faire un sol en ardoise québécoise est un choix écologique reconnu par LEED, au lieu de le faire en céramique italienne qui vient de l’autre bout de la planète après avoir été cuite dans des fourneaux à très haute chaleur, ce qui coûte beaucoup d’énergie.

Une autre façon d’obtenir des points dans cette catégorie est d’utiliser des matériaux recyclés, que ce soit pour la finition, la structure ou bien l’isolation. L’entreprise de M. Gautier-Ouellet en utilise énormément, et ça n’a pas d’incidence sur l’aspect de la maison.

  • L’isolation est l’élément le plus important pour obtenir une certification LEED. Bien isoler sa maison est payant et permet de faire de grosses économies d’énergie chaque mois. (Écohabitations Boréales)

4. Qualité des environnements intérieurs

«Lorsqu’on isole très bien une maison, il faut la ventiler parce que ce sont des maisons qui ne respirent pas du tout naturellement», explique-t-il.

Il faut donc installer des systèmes de ventilation qui permettent par exemple d’alimenter en air sain les pièces de vie, de mettre des minuteries pour ventiler les salles de bain, ou encore de mettre des filtres à haute performance pour filtrer les particules présentes dans l’air. Il est également important d’installer des appareils de combustion conçus de manière à ne pas envoyer de polluants dans la maison.

5. Gestion efficace de l’eau

Pour le président d’Écohabitations Boréales, «au Québec, c’est un petit peu moins pertinent parce qu’on a beaucoup d’eau, mais le système LEED est fait pour l’Amérique du Nord au complet. Dans d’autres parties de l’Amérique du Nord, la gestion de l’eau est tout un défi, ils manquent d’eau. Donc, cet aspect de gestion de l’eau est très important».

Ainsi, il faut penser à «l’émission et à la quantité d’eau émise par le bâtiment, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur». À l’intérieur, il est très simple d’installer des robinets à faible débit, des toilettes à double chasse d’eau, des douches à faible débit. Mais à l’extérieur aussi, il est possible de mettre en place des systèmes pour diminuer la quantité d’eau utilisée par le bâtiment. On peut par exemple prévoir un aménagement paysager économe en eau.

Innovation et processus de design

Cette dernière catégorie donne un peu moins de points que les autres. «Un bâtiment écologique qui va avoir une bonne performance environnementale, ça se passe énormément à l’étape de la conception. Une fois que la maison est construite, ça devient beaucoup plus compliqué de mettre en place des mesures écologiques», souligne Robin Gautier-Ouellet.

Par exemple, on peut réunir plusieurs fois, avant et pendant la construction, toute l’équipe du projet (l’architecte, le client, le constructeur, le plombier, l’entrepreneur responsable de la ventilation, etc.) pour que chacun puisse donner ses idées sur les mesures à mettre en place pour augmenter la performance environnementale de la maison.

«LEED nous incite à faire une conception intégrée du projet, et innover en mettant en place différentes choses qui n’ont jamais été faites avant.»

Les critères d’Écohabitations Boréales, quant à eux, dépassent ceux de LEED dans la section matériaux et ressources par exemple. LEED leur donne donc un point de plus pour cette catégorie, considérant qu’ils innovent dans leur façon de construire les maisons, ce qui leur fait un total de… 9 points sur 8!

LEED et Novoclimat

Il est parfois difficile de s’y retrouver : LEED, Novoclimat… Quelle est la différence entre ces deux certifications? Tout d’abord, Novoclimat est un programme de certification québécois, alors que LEED a une portée plus internationale, visant toute l’Amérique du Nord.

Novoclimat est le programme de l’efficacité énergétique. Si on le suit, on peut construire une maison très bien isolée, ce qui offre une excellente base pour la section énergie et atmosphère de LEED. Dans cette catégorie, en effet, les exigences de LEED sont très proches de Novoclimat. «Mais Novoclimat ne touche pas du tout à la gestion de l’eau ou à l’utilisation de matériaux écologiques», ajoute M. Gautier-Ouellet.

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