Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Je n’ai rien oublié

Mémoire dangereuse

Écrit par Sabrina Ait Akil, Epoch Times
21.08.2012
| A-/A+
  • Elvira, la matriarche, est sur le point de vivre une chute violente, car les secrets de famille refont surface dans Je n’ai rien oublié. (REZO FILMS)

Dans Je n’ai rien oublié, Bruno Chiche (Barnie et ses petites contrariétés, Hell) nous transporte dans un univers qui explore les vertus de la défaillance mémorielle. C’est en s’inspirant du roman Small World de Martin Suter que le réalisateur français décide de sublimer à l’écran Gérard Depardieu dans le rôle de Conrad Lang.

Cette histoire quelque peu troublante révèle les déboires d’un homme laissé-pour-compte par une riche famille menée par une matriarche diabétique et à la santé fragile, Elvira, incarnée par Françoise Fabian (Un homme et son chien, Rapt). Elvira a une emprise totale sur les affaires familiales depuis la mort de son mari. Elle célèbre, lors d’un bal, le mariage de son petit-fils Philippe interprété par l’acteur belge Yannick Renier (Nés en 68, Welcome). Il semble régner un bonheur absolu, mais on sent dès les premiers plans qu’un malheur guette la quiétude familiale. Conrad, interrompt brusquement le bal en renversant du champagne sur Simone, la mariée, délicieusement jouée par l’actrice allemande Alexandra Maria Lara (La Chute, Youth Without Youth) et à partir de là l’histoire s’enchaîne.

Conrad n’était pas là par hasard. Il semble avoir complètement perdu toute notion de temps. Il parle et raconte des histoires qu’il est le seul à comprendre. Par contre, le regard d’Elvira en dit long, un immense mystère plane autour de cette riche famille bourgeoise.

  • Simone aide tant bien que mal Conrad à retrouver les pièces manquantes de sa quête de vérité dans Je n’ai rien oublié. (Métropole Films)

À travers la caméra de Bruno Chiche, on découvre une rivalité cachée qui refait surface avec les épisodes psychotiques de Conrad. Il souffre d’Alzheimer, mais la maladie n’atteint pas ses souvenirs lointains qui refont surface. Simone s’attache vite à Conrad qui déclenche de vives passions notamment chez son ami d’enfance Thomas, qui est aussi le père de Philippe, interprété par le sulfureux Niels Arestrup (Un prophète, Tu seras mon fils), qui refuse de le fréquenter. Simone devient alors son adjuvant. Elle l’aide à reconstruire ses souvenirs, car elle a compris qu’Elvira vivait dans le secret le plus noir qui soit.

La réalisation de ce long métrage est caractérisée par le rapport aux décors naturels filmés par Chiche. On assiste, par exemple, à l’évolution du personnage de Conrad en plein air. Les souvenirs qu’il évoque sont intimement liés à la neige et au décor hivernal. Le froid devient presque un personnage à part entière. Le froid des souvenirs de Conrad est dissipé par sa bonté naturelle et Depardieu réussit à donner une touche de bonhomie inouïe à Conrad. La mémoire peut aussi être considérée comme un personnage. Elle devient la rivale d’Elvira qui la redoute, car elle est en mesure de révéler un secret qui aura le potentiel de détruire toute une dynastie.

Chiche a donc fait un travail d’artisan en mariant les décors naturels, qui reflétaient la mélancolie de Conrad, aux souvenirs retraçant la genèse d’une famille hors normes. Je n’ai rien oublié est aussi un film qui révèle Arestrup dans toute sa méchanceté. Son caractère est mis de l’avant par son visage parfois renfrogné et son regard perçant. Notons aussi la participation de Nathalie Baye (Les Bureaux de Dieu, Mon fils à moi) qui ne tient pas un grand rôle, mais qui toutefois apporte une touche d’amour à Conrad. C’est avec cette aquarelle d’acteurs que Chiche donne de la personnalité au film pour le plus grand plaisir des amoureux du cinéma français.

 

 

 

   

 

     

 

       

 

         

 

           

 

             

 

               

 

                 

 

                   

 

                     

 

                       

 

                         

 

                           

 

                             

 

                               

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.