J’ai toujours aimé les bijoux, je ne sais pas pourquoi, peut-être ai-je été une princesse égyptienne dans une vie antérieure. N’ayant pas souvent les moyens de m’acheter de vrais bijoux, les bijoux à la mode qui vont avec chaque tenue m’ont littéralement sidérée et ont donné une idée de cadeau à mes enfants pour chaque anniversaire et Noël. J’ai donc accumulé une quantité infinie de bijoux. Cependant, beaucoup de ces bijoux sont de mauvaise qualité et surtout leurs chaînes de production chinoises ou indiennes sont éthiquement douteuses.

Style et qualité

Après une overdose de camelote et de culpabilité, j’ai développé un goût pour le style et la qualité des bijoux rétro et vintage et j’ai progressivement récupéré de belles pièces. J’ai été poussée à remarquer le charme des perles vaseline, des perles pastel rétro ou de couleurs opalescentes ainsi que des perles en jais français et en marcassite. J’ai commencé à apprécier ces articles fait main de toutes formes, les marques et les facettes inégales, signe de leur fabrication artisanale.

Contrairement à l’anonymat froid de leurs équivalents fabriqués en série, ils semblent porter la marque de la main de l’homme, le romantisme et le mystère d’une histoire, palpable quand je les manipule. Je me demande qui dans les années 1930 à 1960 pouvait les avoir portés avant moi.

Élégance et glamour

J’avais toujours admiré le glamour, la prestance et l’élégance des stars hollywoodiennes comme Greta Garbo et Audrey Hepburn. J’ai même une fois acheté un collier en étain qui a été porté dans un film d’époque. Je l’ai acheté avec un certificat d’authenticité, il se compose d’une myriade de roses en étain avec des grenats et a été fabriqué pour le film Autant en emporte le vent. Je l’ai réparé une ou deux fois au fil du temps avec la ferme intention de le faire revivre une fois de plus en suivant le courant et la culture vintage.

Un collier de perles des années 1940 m’a rappelé une histoire que ma mère, âgée de 93 ans maintenant, me racontait. À cette époque, elle était jeune et apprentie modiste du prestigieux Royal Leamington Spa. Elle explique que les dames aisées venaient arranger leur chapeau sur mesure en harmonie avec leur tailleur à l’allure impeccable et leurs chaussures sur mesure tout en cuir avec des boucles en écaille de tortue. Elles s’entouraient de fourrures de renard et de perles naturellement belles et intemporelles.

Quelle histoire romantique ma mère m’avait-elle racontée de ces temps d’avant la mondialisation, quand les tailleurs faisaient des vêtements sur mesure. La couture était reine et le statut d’une dame s’évaluait à la coupe de ses vêtements !

Après avoir entendu le récit de ma mère, j’ai bien sûr rapidement ajouté des perles (fausses mais de bonne qualité), le dernier chic, à mon humble collection. J’ai constaté que ces babioles plus vieilles étaient de meilleure qualité. Produites à petite échelle, elles avaient beaucoup plus à nous offrir et mes amis me complimentent encore sur ma broche favorite en marcassite rehaussant le style d’un simple cardigan, ou celle qui représente une robe en bakélite mise sur une redingote sur mesure.

Je me rends compte que les gens apprécient toujours ce style.

Ma collection a grandi, mais le problème avec l’achat de bijoux des années 1930-1950, c’est que l’on prend le risque que, malgré le fait que ces colliers soient à l’origine extrêmement bien construits, lorsqu’ils sont portés une fois de trop, ils peuvent s’user et se casser.

Version anglaise : Marvellous Memory Wire