Lors d’une conférence donnée à Lyon, Henri de Roissart, chercheur en biochimie, spécialisé dans la flore intestinale et directeur technique des Laboratoires Lorica, donnait une conférence organisée par l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle et l’Alliance pour la Santé sur le thème de «La microflore dans toutes les étapes de la vie».

Il explique que nous avons bien plus d’organismes vivants dans et à la surface de notre corps que nous n’avons de cellules. Cette flore microbienne, appelée maintenant microbiote, vit en équilibre et est en symbiose avec notre corps quand nous sommes en bonne santé.

Malheureusement, cette harmonie est fragile et il suffit de peu pour la perturber. Comme le corps a la capacité de s’adapter, la perturbation ne se voit pas forcément. Ce sont des pathologies indirectes qui vont nous mettre la puce à l’oreille.

Commençons par le début. Lorsque l’enfant est dans le ventre de sa mère, ses intestins sont stériles. C’est en venant au monde que la flore s’installe. Si l’enfant sort par voie naturelle, il recevra la flore de sa maman. Si celle-ci est sujette à de l’eczéma, elle le transmettra à son enfant. Si l’enfant naît pas césarienne, il recevra la flore hospitalière, qui on le sait, contient des souches résistantes aux antibiotiques.

Du moment où l’on est conscient de ce problème, on peut y remédier. Durant la grossesse, la mère peut prendre des probiotiques qui vont modifier son terrain et de ce fait, l’enfant aura bien des chances de ne jamais avoir d’eczéma. Quant aux bébés nés par césarienne, lors de la première tétée, on leur donnera une ou deux gouttes de probiotiques ou on en imprègnera le mamelon avant la tétée.

Les mycoses

Par la suite, des facteurs comme la prise d’antibiotiques, de médicaments tels les laxatifs huileux, la chimiothérapie ainsi qu’une alimentation déséquilibrée ou dévitalisée (cuisine industrielle) vont détruire certaines bactéries utiles à l’assimilation des aliments et à notre système immunitaire. Le champ étant libre, les champignons comme le Candida alba présent naturellement en quantité limitée vont alors se développer.

Les conséquences sont une fatigue chronique, des maux de tête, de l’irritabilité, une perte de mémoire, une dépression, des troubles digestifs, respiratoires ou cardiaques. Certains affirment même qu’il serait à l’origine de beaucoup de cancer. Il est à signaler que ces troubles peuvent avoir d’autres causes. Mais si, après analyses, aucune cause n’apparaît, on peut supposer que le Candida alba se cache derrière sans que l’on puisse forcément le repérer.

Dans ce cas Henri de Roissart préconise un traitement qu’il a mis au point depuis près de vingt ans avec succès. Il s’agit de prendre des probiotiques antifongiques, des plantes ou des huiles essentielles polylysines, des acides gras et de supprimer de son alimentation tous les sucres et autres aliments développant les levures. Les crucifères, l’ail et l’olive sont quant à eux des inhibiteurs de levure, à consommer de préférence.

Les mauvaises bactéries

Les bactéries ont la faculté de développer des gènes résistants aux antibiotiques. Il est donc évident qu’ils sont à utiliser avec discernement. Ce que l’on sait moins, c’est qu’une bactérie résistante peut transmettre ses gènes à une autre bactérie qui devient à son tour résistante. Cela peut avoir de graves conséquences comme on peut bien se l’imaginer. Les bactéries vivant dans notre corps résident principalement dans notre intestin.

Henri de Roissart propose également un traitement pour limiter le développement des bactéries résistantes. «Il s’agit d’une cure de probiotiques spécifiques tout en supprimant le sucre, le fer, le gluten et la caséine s’il y a intolérance, et la promotion de lactoferment comme la choucroute, les yogourts et autres aliments fermentés ainsi que les crucifères qui sont vraiment l’aliment santé par excellence».

Henri de Roissart explique aussi que «les probiotiques lyophilisés sont détruits en grande partie dans l’estomac car la gélule est dissoute par les acides gastriques et la microflore ne résiste pas à ce milieu». Il propose donc de dissoudre les probiotiques dans une eau tiède, ce qui leur permet de se développer très rapidement.

D’autre part, il a fait un test sur des porcelets. Un groupe a reçu des probiotiques et un autre des probiotiques et des nutriments comme du magnésium et des vitamines B. Ceux ayant reçu des probiotiques et des nutriments étaient en bien meilleure santé, leur poil brillait et la mortalité avait nettement diminué. Il a d’ailleurs été médaillé à cette occasion par l’Académie de l’Agriculture de France. Depuis, il a appliqué sa théorie aux êtres humains avec succès.

De la mauvaise santé des intestins découle bien d’autres maladies. Il est regrettable que l’on en tienne pas plus compte. Comme disait Hippocrate: «Que ta médecine soit ta nourriture et ta nourriture, ta médecine».