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Journaliste: un métier dangereux!

Écrit par Shar Adams, Epoch Times
06.08.2012
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  • Place Morazan à Tegucigalpa, le 24 mai dernier: un homme allume une bougie lors d’une veillée à la mémoire des vingt journalistes et plus tués au Honduras au cours des trois dernières années. Le Comité pour la Protection des Journalistes a pour but de défendre la liberté des médias au Honduras et dans d’autres pays. (Orlando Sierra/AFP/GettyImages)

WASHINGTON – Sale temps pour les journalistes, pas tellement à cause des tirs nourris dans des zones de combats, mais parce qu'aujourd’hui ils sont traqués et abattus pour avoir révélé la vérité. 

Robert Mahoney, le directeur adjoint du Comité de Surveillance de la Liberté de la presse et de la Protection des Journalistes (CPJ) déclarait lors d'une audition au congrès à Washington le 25 juillet dernier, qu’en moyenne 30 journalistes étaient assassinés chaque année dans des pays où l'état de droit devait fonctionner, tels que la Colombie, la Russie et les Philippines.

Les meurtriers demeurent largement impunis, dissuadant ainsi d'autres journalistes de vouloir faire une enquête sur le crime organisé, la corruption et le conflit.

«La majorité des journalistes tués dans des zones de conflit ne couvraient pas des sujets de guerre – ce sont des journalistes locaux couvrant des questions  locales telles que les droits de l'homme et la corruption», précise Mahoney.

Et d'ajouter que «selon les recherches de la CPJ, dans environ un tiers des affaires, on soupçonne des liens avec les gouvernements, ce qui renforce le cycle d'impunité».

Pour Mahoney, les emprisonnements et les exils forcés  renvoient au même message d'avertissement mais silencieux.

Il constate qu'aujourd’hui, sur les 179 journalistes incarcérés de par le monde, environ un tiers est détenu sans aucune accusation rendue publique.

De nombreux journalistes sont contraints de fuir leur patrie et c'est particulièrement le cas pour l'Erythrée, l'Ethiopie et la Somalie, mais aussi pour la Syrie et le Pakistan. Plus du quart des journalistes réfugiés ont ainsi fui 57 pays d'Afrique orientale.

Le CPJ a surtout axé ses témoignages sur la répression des médias au Honduras, en Russie et en Turquie.

«Ils révèlent le large éventail de répression, de censure sous la contrainte, d’impunité et de violence pure et simple que les journalistes affrontent au quotidien» fait remarquer Mahoney. Son intervention intitulée «Threats to Worldwide Media Freedom» ( Menaces à la Liberté des médias dans le monde ) s'est déroulée devant la commission Tom Lantos des Droits de l'Homme. En tant que témoin, le Dr Karin Deutsch Karlekar de Freedom House, s'est efforcé d'apporter une note plus positive à la situation actuelle de la liberté de la presse.

Pour la première fois en huit ans, l'indice du groupe de défense de la liberté de la presse a enregistré des gains quant à la liberté de la presse et plus particulièrement dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique qui figuraient auparavant «parmi les plus répressifs du monde».

Toutefois, «les gains étaient précaires», a reconnu le groupe avant de révéler les noms des territoires dans lesquels la presse a subi des revers et une plus grande répression lors de l’année 2011.

La Chine, connue pour avoir le système de répression des médias le plus sophistiqué au monde, a accru les arrestations et la censure dans les anciennes et nouvelles sources d'information, confirme t-il, tout comme la Russie, l'Iran et le Venezuela.

Paradoxalement, les régimes autoritaires ne sont pas les seuls à avoir enregistré un déclin de la liberté des médias: les tendances à la répression des médias sont apparues dans des démocraties bien établies telles que la Hongrie, l’Afrique du Sud, et la Corée du Sud.

Le groupe constate qu'«à l'heure actuelle, seulement 14,5% de la population mondiale – environ une personne sur six –  vit dans des pays présentant une solide couverture d'informations politiques, avec une sécurité des journalistes garantie, une intrusion minime de l'État dans les affaires des médias et disposant d'une presse qui ne subit pas de lourdes pressions juridiques ou économiques».

Michael Posner, le sous-secrétaire des États-Unis pour la Démocratie, les Droits de l'homme et le Travail, affirme que l'administration Obama redouble d'efforts pour suivre et répondre aux nouvelles menaces contre la liberté des médias.

Les menaces comprennent non seulement des attaques physiques sur les journalistes, mais aussi l'utilisation abusive de lois antiterroristes pour les persécuter, les poursuites visant à paralyser financièrement les organisations de presse et les efforts pour contrôler et censurer l'Internet. «Les changements technologiques ont élargi les canaux de distribution de l'information», note-t-il en montrant la hausse des journalistes citoyens. «Les citoyens ordinaires qui n'ont pas de formation en journalisme, diffusent de l'information 24/24 dans presque tous les pays du monde».

Empêcher ce qui équivaudrait à «criminaliser les conversations», tout en réussissant à garder les voies de communication ouvertes, était plus difficile, confie-t-il en notant les tendances croissantes des gouvernements à censurer l'Internet, à poursuivre ou à harceler les utilisateurs de médias sociaux pour leurs posts, tweets ou messages.

Et d'avertir que les médias sociaux «ne doivent pas devenir une nouvelle frontière pour les répressions micro-ciblées».

Une proposition de la Chine et de la Russie (soutenues par le Tadjikistan et l'Ouzbékistan) à l'Organisation des Nations Unies était préoccupante. Elle voulait créer un code de conduite mondial pour renforcer «la sécurité des informations» et un meilleur contrôle de l'Internet. «C'est une très mauvaise idée», a déclaré Mahoney à l'audience.

Les Etats-Unis ont fait des efforts pour défendre la liberté sur Internet. Ils ont ainsi limité les exportations technologiques qui auraient pu servir à la surveillance d'Internet en Iran et en Syrie. Les Etats-Unis ont également rejoint 17 autres nations pour former la Coalition pour la Liberté en Ligne.

À ce jour, les 38 co-sponsors issus des 56 Etats de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) tentent d'établir une déclaration sur les Libertés Fondamentales de l' Âge Numérique.

L'accord stipule que les nouvelles technologies disposent des mêmes droits de l'homme et des libertés que les médias traditionnels et que ces droits doivent être respectés à la fois en ligne et hors ligne, conclut-il.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.