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Business et droits de l’homme: focus sur le voyage d’Angela Merkel en Chine

Écrit par Christian Watjen, Epoch Times
10.09.2012
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  • La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre chinois Wen Jiabao voyagent dans un train à grande vitesse de Pékin à Tianjin, le 31 août dernier, pendant la visite de deux jours de la chancelière. Merkel a été critiquée par des associations des Droits de l’Homme pour s’être concentrée presque exclusivement sur les questions économiques et les liens commerciaux lors de son voyage. (Guido Bergmann/Bundesregierung-Pool via Getty Images).

Jeudi dernier, la chancelière allemande Angela Merkel s’est rendue en Chine pour deux jours d’importantes réunions. Le voyage visait essentiellement au renforcement des liens commerciaux qui unissent les deux géants mondiaux. Dès lors, aucun groupe de défense des droits de l’Homme n’a entendu la chancelière se positionner concernant les abus du régime en la matière.

Angela Merkel est arrivée à Pékin accompagnée de la plus importante délégation d’industriels et de membres du gouvernement allemand – du jamais vu jusqu’à aujourd’hui – composée de 7 ministres fédéraux, 20 chefs d’entreprise, et plus d’une centaine de personnels accompagnants, tout ce petit monde ayant voyagé dans pas moins de trois avions.

Outre ses échanges avec le premier ministre Wen Jiabao et le chef du Parti Hu Jintao, Angela Merkel a pu rencontrer Li Keqiang et Xi Jinping, qui prendront probablement respectivement les places de premier ministre et premier secrétaire du PCC cet automne.

Le message central de la chancelière à ses homonymes chinois est clair: souligner l’importance des prétendues «règles équitables» dont l’industrie allemande a besoin pour fonctionner et investir en Chine.

«Le marché européen reste ouvert aux firmes chinoises. Nous espérons la même chose pour nos entreprises» a déclaré le ministre fédéral de l’économie et des technologies, Philipp Rösler.

Pour l’Allemagne, dont l’économie dépend fortement des exportations, le marché chinois est l’un des «piliers de la politique d’exportation allemande». La Chine est la deuxième destination la plus importante hors Union Européenne pour les produits allemands tels que les pièces mécaniques ou les voitures. En 2011, plus de 80 milliards de dollars de marchandises ont été exportées, contribuant à 0,5% à la croissance de l’économie allemande (sur un total de 2,7%).

Pour continuer sur cette lancée, des contrats d’une valeur de plus de 6 milliards de dollars ont été conclus jeudi entre les deux pays et le Ministre allemand Rösler a, symboliquement, ouvert une usine construisant des boîtes de vitesse Volkswagen.

Les échanges ont ainsi permis de «rassurer» le régime chinois face à une de leurs préoccupations majeures: le fait que la crise de l’Union Européenne soit correctement prise en main.

Les associations de défense des droits de l’homme et les opposants politiques allemands ont vivement exprimé leur mécontentement face à l’attitude de la chancelière qui n’a que très timidement  abordé la question des droits de l’homme durant son voyage en Chine.

Man-Yan Ng, de l’association «International Society for Human Rights» (ISHR) basée en Allemagne, a déclaré que le gouvernement allemand devrait « exprimer publiquement son avis, et pas seulement entre quatre murs».

Ces quelques dernières années, Merkel a entrepris plus de 50 échanges avec la Chine, concernant divers sujets dont les lois et les droits de l’homme. Human Rights Watch a conclu qu’au regard des résultats, ces discussions privées sont des «actions d’apparence».

«Angela Merkel doit se rendre compte qu’elle ne fait pas simplement affaire avec un gouvernement lambda, mais avec «le plus grand violeur des droits de l’homme», a déclaré Man-Yan Ng».

Pour Man-Yan Ng, la chancelière est limitée dans ses options, coincée entre les diverses pressions des industries allemandes et les élections prévues l’année prochaine. Angela Merkel se montre d’habitude plus franche et audacieuse. En 2007, elle a invité le Dalai Lama à Berlin, s’octroyant les foudres du régime chinois. Lors de son dernier voyage au printemps, elle a tenté de rencontrer des représentants du Southern Media Group, média plutôt critique et audacieux, mais en a été empêchée. Cette semaine, il a été rapporté que Merkel avait demandé de meilleures conditions de travail pour les correspondants allemands.

«L’Allemagne ne peut qu’y gagner sur le long terme» en défendant sa liberté de ton envers la Chine, a déclaré Man-Yan Ng, rejetant l’idée qu’il puisse exister un conflit entre les intérêts économiques et moraux.

L’opposition allemande a également exprimé sa désapprobation. Claudia Roth, chef du Parti Vert, a, en s’exprimant pour le magazine Stern, exigé que Mme Merkel  lève le voile sur les questions difficiles.

 

Lien anglais: Business, Rather Than Rights, Focus for Germany’s Merkel in China

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.