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Vilac, 100 ans de jouets en bois au cœur du Jura

Écrit par Géraldine Fornes, Epoch Times
13.09.2012
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  • Acheter un jouet en bois fabriqué en France constitue un achat responsable et un gage de bonne qualité. (Avec l'aimable autorisation de Vilac)

Vilac le plus gros fabricant de jouets en bois en France, a su préserver un travail authentique avec une production artisanale de jouets en bois. Alors que la plupart des  entreprises jurassiennes du secteur ont quasiment toutes disparues ou bien ont fusionné avec des fabricants de jouets en plastique, environ 30% de leur collection est encore produite dans les ateliers de Moirans-en-Montagne dans le Jura. Le reste est conçu dans leur bureau d’étude, par leurs designers, puis fabriqué essentiellement en Asie.

 

Le directeur de l’entreprise Hervé Halgand a racheté la société dans les années 80. Le jouet en bois traditionnel n’était plus très à la mode, et avait laissé place aux jouets en plastique ainsi qu’aux jeux électroniques.

«La société était dans une passe difficile, comme beaucoup d’autres entreprises de jouet qui n’existent plus malheureusement aujourd’hui. Il a fallu élargir la collection Vilac à des jouets que nous ne faisions pas jusqu’alors: Puzzles, encastrements, dinettes, bascules, etc…», a expliqué Alexiane Pesenti, responsable marketing, à Epoch Times.

L’activité de production de Vilac étant basée sur la tournerie, l’entreprise a pu externalisé le savoir-faire, puis trouver de nouveaux fournisseurs. L’importation de produits venant d’Asie était alors à ses balbutiements. Hervé Halgand, qui appréciait beaucoup l’Asie, a rapidement eu des contacts pour produire ce que l’entreprise ne savait pas faire et à des prix très attractifs. Selon Alexiane P. C’est ce qui a en partie sauvé Vilac.

«On a souvent tendance à penser que fabrication française et fabrication asiatique sont deux opposées, deux modes de fonctionnement différents. Or, en réalité, l’un a permis dans ce cas de garder l’autre en vie».

Cependant aujourd’hui, l’augmentation du prix des matières premières et du coût de la main d’œuvre en Chine a changé l’équation et de plus en plus de sociétés rapatrient tout ou partie de leur production en France. Dans le contexte économique actuel, les consommateurs reviennent un peu plus à des comportements d’achat proches de ceux qu’avaient nos grands-parents autrefois.

Voici un extrait de l’interview avec Alexiane Pesenti, responsable Marketing de la société Vilac:

Epoch Times: Quelles sont les limites de la délocalisation  d’une partie de votre production?

Alexiane Pesenti (AP): Le contrôle total de la production et de la qualité des produits est leur principal enjeu. Mais les règles européennes sont assez strictes dans le domaine du jouet car cela concerne l’enfance. Tout jouet importé ou non, est soumis à une norme européenne qui est la norme EN71.1; 71.2 et 71.3, attestant que le produit est conforme pour la sécurité des enfants. En interne, une personne se consacre à la qualité de tous les produits. Elle s’assure du respect des règles. Les normes évoluent sans cesse, et il n’est pas rare de revoir une création afin de satisfaire aux exigences européennes.

 

Epoch Times: Délocalisation… production locale… quels sont les avantages et inconvénients?

Alexiane Pesenti: S’il devait y avoir un seul inconvénient à la production locale, c’est malheureusement le prix ! Le jouet fabriqué en France coûte beaucoup plus cher. Certains fabricants de jouets en plastique arrivent à produire en France une partie de leur collection à des coûts compétitifs, mais le jouet en bois  reste une fabrication très artisanale. On ne produit pas à très grande échelle, donc il est très difficile de rivaliser avec les produits d’importation. La chance que nous avons est que nous sommes dans une région de France où le coût de la vie est moins élevé que dans d’autres régions,  aussi les matières premières sont proches de nous. Nous arrivons donc encore à pratiquer des prix attractifs pour le consommateur.

Epoch Times: Y a t’il une valeur ajoutée à produire les jouets en France?

Alexiane Pesenti: La production locale est notre savoir-faire premier. Le domaine dans lequel nous excellons. Nous sommes fiers d’avoir réussi à maintenir cette activité et de l’avoir vue évoluer au fil des années. Il y a en interne une véritable volonté de voir perdurer notre métier traditionnel si spécifique à notre région, et transmis de génération en génération. Bon nombre de nos employés ont une histoire, un lien générationnel avec Vilac. Ils travaillent pour la plupart depuis plus de 10 ans. Certains ont un de leur parent qui a déjà travaillé pour Vilac. Quelques exemples: Christine, commerciale sédentaire chez Vilac depuis 34 ans, est la belle-fille de la famille fondatrice de la société. Zenep, en charge du piquage des jouets (phase de préparation au laquage des jouets) travaille chez nous depuis 12 ans et son papa déjà s’occupait du laquage des jouets. De mon coté, mes grands-parents travaillaient à domicile et peignaient les yeux des jouets à trainer. Le père de notre PDG était représentant de commerce dans les jouets et travaillait pour Vilac. On a tous une histoire avec Vilac. Et chacun est conscient de participer à sa manière au maintien ce savoir-faire local. Vilac inscrit aussi sa démarche dans le développement durable: en effet le bois est une matière noble, un matériau naturel qui dure dans le temps ainsi les jouets se transmettent! Mais aussi, le bois utilisé dans leurs ateliers provient des scieries alentours, il est certifié PEFC,  issu de forêts gérées durablement, qui respecte les écosystèmes forestiers.

Propos recueillis par Géraldine Fornes

 

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