La conférence environnementale qui s’est tenue à Paris les 14 et 15 septembre 2012, propose un avenir écologique. Elle a essayé d’établir les grands traits de l’avenir énergétique de la France, au niveau théorique. Les acteurs du développement durable se sont demandés, comment le gouvernement pouvait tenir ses engagements écologiques. Cette rencontre a été conçue sur le modèle d’une grande conférence sociale. Elle s’est déroulée au Palais d’Iéna à Paris, lieu du Conseil Economique, Social et Environnemental. Elle s’est tenue sous forme de tables rondes thématiques, deux sujets sensibles au cœur des débats, le nucléaire et les gaz de schiste.

François Hollande a honoré et ouvert la conférence environnementale, il s’est prononcé sur un nouveau modèle de croissance. Ainsi il a annoncé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim fin 2016 et le renvoi de nombreuses demandes de permis d’exploration de gaz de schiste. «Dans l’état actuel des connaissances actuelles, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz de schiste est exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement. C’est pourquoi j’ai demandé à Delphine Batho de rejeter sept demandes de permis d’exploration. Ce sera ma position durant le quinquennat», a-t-il exprimé. Ces annonces ont réjoui les militants d’Europe Ecologie-Les Verts et les ONG. Par ailleurs, il s’est prononcé sur la rénovation d’un million de logements par an, de les mettre aux normes énergétiques. De plus, il s’est dit favorable à de nouveaux appels d’offres pour l’éolien off-shore «éolienne en mer» et pour l’énergie solaire, etc.

Des expressions d’enthousiasmes

De nombreuses expressions d’enthousiasmes se sont manifestées, ainsi Pascal Durand le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts s’est dit enchanté, lors d’une interview faite le samedi 15 sur France-Inter. Le discours prononcé par le président François Hollande en début de la Conférence environnementale l’a ébloui. «Cela fait longtemps que l’on attendait des engagements d’un président de la République», a déclaré Pascal Durand. Le président a affirmé lors de cette présentation que la France s’engagera autant pour l’environnement que pour l’emploi, sans toutefois répondre à toutes les interrogations sur les moyens d’y parvenir.

Cécile Duflot, ancienne secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-les-Verts, a considéré sur son compte Twitter que le discours de François Hollande, pendant la conférence environnementale: «est historique et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste».

Nicolas Hulot interviewé par Le Parisien, estime pour sa part que l’exposé de François Hollande est un bon discours. «Il a fixé un cap et un agenda, son discours fera office de référence et nous vérifierons régulièrement s’il est suivi d’actes. C’est maintenant que les difficultés commencent», dit-il.

Le WWF est satisfait de l’ensemble des annonces de cette conférence, il se propose d’être un partenaire actif qui prendra sa part dans la construction écologique des projets, mais cependant il reste vigilant quant à la traduction concrète des ambitions affichées.

Delphine Batho s’explique avec sagesse «c’est un point de départ pour tous les Ministères»

Du côté du Ministère de l’Ecologie, on tente de se démarquer du précédent Grenelle de l’environnement. Malgré les souhaits plus pressants des ONG qui veulent des réponses immédiates. Delphine Batho explique: «Cette conférence est un point de départ pour définir une feuille de route du développement durable et concerne tous les ministères, ce sera un rendez-vous annuel, un processus durable qui engagera tout le gouvernement».

Delphine BATHO a invité, et c’est nouveau, les parlementaires à participer à la Conférence environnementale. C’est une volonté marquée d’élargir le cercle des parties prenantes et d’appliquer la méthode de la démocratie collaboratrice. C’est pour elle une manière de donner un regain positif, après les déceptions du sommet de la Terre de RIO+20.

Malgré les applaudissements nourris, peu de choses à retenir

Greenpeace reste préoccupée, le cadre esquissé est intéressant. «Mais nous ne sommes pas ‘rassurés’, et nous resterons vigilants sur la mise en adéquation de la loi et des budgets avec les objectifs annoncés».

L’association Greenpeace est prudente, «on attendait des gages et des signaux positifs: mais au final, peu de choses à retenir, malgré les applaudissements nourris». Les médias en ont retenu quelques annonces iconiques et symboliques, notamment sur les hydrocarbures de schiste et le nucléaire. Mais qui ne sont en fait que des confirmations de promesses de campagne.

La sénatrice UMP Fabienne Keller présente à cette conférence dit lors d’une interview «être très inquiète sur la question de la fiscalité écologique, notamment la contribution énergie-climat». Elle attend des «actes». Elle précise également que ces déclarations ne sont pas différentes de celles de Nicolas Sarkozy. Tout sera dans l’action concrète.