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Esprit de Picardie, l’escapade verte

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
19.09.2012
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  • La cabane du pêcheur, en rondins de bois, est un autre hébergement inhabituel avec une terrasse à fleur d’eau qui offre un observatoire privilégié sur la vie secrète de l’étang. (Charles Mahaux)

Vous rêvez de lâcher prise le temps d’un week-end prolongé et d’oublier le quotidien en vous aérant l’esprit? À 2 h de Paris ou de Bruxelles, prenez la route de l’Aisne en Picardie, là où les horizons sont larges, les forêts profondes, les rivières indolentes et le ciel plus vaste qu’ailleurs. Et pour mieux vous dépayser, osez sortir des sentiers battus et choisissez un hébergement insolite.

Passer une nuit en roulotte ou dans un tipi, dans une cabane de pêcheur ou dans une chrysalide, voilà une expérience qui, à elle seule, suffit à déraciner de l’ordinaire journalier et à apaiser l’esprit. C’est aussi régénérer, d’un coup de baguette magique, nos rêves d’enfant, quand on s’imaginait dans la peau d’un explorateur intrépide vivant dans une cabane à l’orée d’un bois.

Réveillés par le trottinement d’un écureuil

Que ce soit dans un pod, cette sorte de hutte en dur, ou dans un tipi au confort spartiate, que ce soit dans un chariot pionnier ou dans une roulotte tzigane, on est happé par la nature environnante. Au cœur de nuits riches en senteurs et en bruits furtifs, on se laisse prendre par ce vent de liberté qui souffle en chacun de nous. On rêve d’une vie nomade et pourtant chaque site n’offre qu’une invitation à un voyage immobile qui dépayse toute la famille, les grands comme les petits.

  • En nature, on peut s’endormir bercé par le hululement d’un hibou.(Charles Mahaux)

En bois et peintes de couleurs vives, les roulottes sont comme de minuscules maisonnettes qui offrent tout le confort  : un coin-cuisine, une salle de bain, quatre couchages entre un lit en alcôve et des banquettes réversibles. On s’y endort, bercé par le coassement des reinettes et le hululement d’un hibou. On s’y réveille tôt avec le trottinement d’un écureuil, les coups de bec d’un pic-vert et le cancanement des canards qui annoncent le panier du petit déjeuner déposé devant la porte.

La cabane du pêcheur, en rondins de bois, est un autre hébergement inhabituel avec une terrasse à fleur d’eau qui offre un observatoire privilégié sur la vie secrète de l’étang. Petit paradis caché, niché dans un écrin de verdure, la cabane invite à casser le rythme de la vie trépidante. On se pose, on prend du recul et on rêvasse en coulant des heures lentes et paresseuses à taquiner la carpe ou le gardon qu’on rejettera dans l’eau, à moins qu’on n’en fasse une grillade pour le repas du soir. Aux alentours, les libellules, les poules, les canards et les lapins vaquent librement à leurs affaires, peu impressionnés par les enfants qui s’émerveillent de cette rare proximité avec la nature.

Le Vermandois, au cœur de l’histoire

À l’est de l’Aisne, le Vermandois raconte une Picardie humide, qui se vit au rythme de l’eau, sur les rives sinueuses de ses vallées. C’est ici que l’Escaut prend sa source avant de courir vers la frontière belge, c’est ici encore que l’Oise déroule ses méandres, c’est ici aussi que la Somme naissante et son affluent l’Omignon creusent leur lit. Les vallées deviennent des coulées de verdure piquetées d’étangs et de marais, autant de petits paradis aquatiques. La vie sauvage s’épanouit le long de berges envahies par les saules et les roseaux où nichent des canards, des poules d’eau et des petits échassiers.

  • La ville de Laon est encore cernée de remparts. La cathédrale construite au sommet d’une colline est visible à des kilomètres à la ronde.(Charles Mahaux)

Quand la brume tarde à se lever, le Vermandois se découvre alors comme un fantastique livre d’histoire. Il reste des traces d’un oppidum romain sur les rives de l’Omignon et Saint-Quentin n’est autre qu’une antique capitale romaine. Le tissage et la broderie étaient une activité artisanale et industrielle séculaire qui se raconte dans un écomusée de la Maison du Textile de Fresnoy-le-Grand et qui trouve encore ses lettres de noblesse dans la maison Bourget, la plus ancienne entre prise fran çaise de bas et de col lants. C’est ici encore que deux industriels belges, un fondeur et un émailleur, vont créer la célèbre usine à cocottes Le Creuset.

Au chœur du chaos de la Première guerre mondiale, 20 % seulement du bâti ancestral échappe aux bombardements; le patrimoine architectural de la reconstruction témoigne aujourd’hui de l’effervescence de la belle époque Art déco des années 1920. Dans la campagne, les clochers des églises sont ajourés autour de motifs géométriques façonnés dans du béton armé. À Saint-Quentin, de nombreuses façades sont agrémentées de fantaisies architecturales qui contrastent avec le style gothique flamboyant du superbe hôtel de ville qui, heureusement, a survécu aux démolitions. Il est une autre surprise sur la place de l’hôtel de ville  : la statue pittoresque de l’enfant du pays coiffé de son large béret noir, le peintre pastelliste Quentin de la Tour qui se déguste dans toutes les pâtisseries sous la forme d’un palet en chocolat délicatement fourré de praliné et d’un soupçon de vanille.

Les sommets picards

À l’ouest, le Laonnois étire à l’infini un océan céréalier découpé en damiers qui marient la couleur fauve du colza au vert tendre des jeunes pousses d’avoine et d’orge. Perchée sur une butte calcaire qui émerge de la plaine ondulante, la vieille ville de Laon et sa cathédrale hérissée de tours sont visibles de loin et méritent bien le surnom de «montagne couronnée». Depuis le néolithique, toutes les peuplades ont utilisé cette forteresse naturelle qu’elles cernent de remparts. Cathédrale, palais, couvent, églises, hôtels particuliers, autant d’édifices séculaires qui racontent combien riche était la cité autrefois.

La seule cathédrale gothique dont les cinq tours dominent la ville est un chef d’œuvre de majesté et d’élégance architecturale. Elle surprend par l’impression de légèreté qu’elle dégage malgré sa taille imposante : trois porches profonds ornés d’une statuaire majestueuse, de hautes tours ajourées et entourées de graciles tourelles, des clochetons encadrés par des bœufs de pierre dont le regard se perd dans le vaste panorama de la plaine. L’intérieur frappe par ses dimensions exceptionnelles  : 110 mètres de long avec une hauteur sous voûte de 48 mètres. Les superbes vitraux du chevet et de la rose diffusent une lumière aérienne qui souligne la pureté de l’ensemble.

La ville a des allures de vieille dame assoupie qui invite à la flânerie dans son lacis de venelles et de placettes. Jusqu’il y a peu, lors de la mise en place du funiculaire qui permet de relier aisément la ville basse à la ville haute, c’était par des chemins escarpés et des escaliers abrupts que l’on grimpait là-haut. Aujourd’hui, les plus courageux aiment encore à suivre ce réseau de sentiers pédestres par endroits couverts de vignes qui sillonnent les flancs boisés de la colline. La butte cache une seconde cité inattendue, ensevelie sous la ville haute  : une citadelle chargée de secrets bien gardés avec ses kilomètres de galeries médiévales, ses anciens silos à grains, ses cachots et ses casemates du XIXe siècle. Cette visite à suivre avec une lampe de poche enflamme l’imaginaire des plus jeunes et des moins jeunes.

Il est d’autres poèmes de pierre qui tutoient le ciel. À la lisière du massif forestier de Saint-Gobain, sur un léger promontoire qui surplombe la plaine, se dresse l’imposante forteresse de Coucy-le-Château, fief des sires du même nom dont l’orgueil et la puissance ont presque égalé ceux des rois de France durant le Moyen Âge. Outre un rempart de près de 3 kilomètres, renforcé de 28 tours qui protégeaient la ville, le château fort était défendu par une enceinte flanquée de quatre tours de 35 mètres de haut pour 20 mètres de diamètre. Quant au donjon, malheureusement détruit par les Allemands en 1917, il était le plus imposant d’Europe. Cette petite Carcassonne picarde offre de jolis panoramas sur la superbe forêt proche. S’enfoncer sous les voûtes végétales de magnifiques futaies feuillues, c’est laisser libre cours à l’imaginaire qui s’alimente de la peur du loup, des combats de destriers et de vieilles légendes où les sorcières ont leur mot à dire.

Et l’on reste pantois devant cette étonnante effervescence créatrice des bâtisseurs picards qui, dans un pays aux horizons aussi larges, ont osé défier la hauteur en s’élevant vers la lumière, vers des cieux plus vastes qu’ailleurs.

Infos pratiques  :

Infos  : Plusieurs sites fournissent des informations sur l’Aisne  :  www.evasion-aisne.com ou encore plus précisément www.cc-vermandois.com, www.saint-quentin-tourisme.fr, www.tourisme-paysdelaon.com, www.coucy.com.

Se loger  : Les hébergements insolites ne manquent pas dans l’Aisne, à découvrir sur  www.weekend-esprit-de-picardie.com/week-end-insolite. Nous avons testé et apprécié le village pionnier des Étangs du moulin à Suzy (www.etangsdumoulin.fr) et les roulottes nichées dans les bras de dame nature à Vermand (www.maison-omignon.com).

Y aller  : À 2 h de Bruxelles ou de Paris, l’Aisne est toujours près de chez vous, la destination idéale pour réinventer un week-end.

 

 

 

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