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L’albatros parcourt des milliers de kilomètres sans battement d’aile

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
20.09.2012
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  • La dépense énergétique des albatros est étonnamment faible, c’est la même qu’un individu au repos. (Wikipédia Photos d’un albatros Face à la mer)

L’albatros sait faire des choses qu’aucun autre oiseau n’est capable de faire. Il peut parcourir des milliers de kilomètres sans frais mécanique. En effet, l’albatros utilise l’énergie du vent pour voler, il peut parcourir des milliers de kilomètres sans aucun battement d’aile, il utilise un mode de vol spécial, c’est le transfert d’énergie allant du vent à l’oiseau. Une recherche sur ce sujet a été publiée le 5 septembre dans la revue scientifique américaine, diffusée en ligne, PLoS ONE. Ce sont les résultats d’une étude dirigée par le professeur Gottfried Sachs de l’Université de technologie de Munich et par le chercheur Francesco Bonadonna du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).

Les chercheurs du centre d’études biologiques de Chizé dans les Deux-Sèvres avaient préalablement étudié les déplacements de ces immenses oiseaux, les albatros. En effet, ce grand oiseau marin dépend essentiellement des ressources marines pour se nourrir. Donc, pendant les périodes de reproduction, il doit effectuer de nombreux allers-retours entre les nids et les lieux d’alimentation qui souvent sont situés à des milliers de kilomètres. De sorte, que pendant la saison des reproductions, le mâle et la femelle peuvent parcourir chacun jusqu’à plus de 150 000 km.

Comme le vol des oiseaux est très coûteux au niveau énergétique. Les scientifiques ont voulu étudier leurs déplacements, surtout pour les comprendre. Ainsi, les chercheurs du CNRS ont utilisé de minuscules systèmes de géolocalisation durant une année complète. Des appareils électroniques très sophistiqués ont enregistré l’intensité lumineuse, la température, ceci à chaque minute. Ces appareils ont des capacités de mémorisation de plus de deux ans.

Les albatros utilisent le vol plané dynamique

Ils ont pu observer que l’albatros utilisait un type de vol particulier, le vol plané dynamique, qui lui permet d’utiliser le vent pour réduire la dépense énergétique. Pour vérifier cette hypothèse, les scientifiques ont calculé la dépense énergétique, du grand albatros, pendant ces grands déplacements, ils ont placé sur l’oiseau un enregistreur de fréquence cardiaque et un enregistreur d’activité.

L’oiseau a pu être observé en plein vol. De sorte qu’ils ont vu que l’albatros utilisait les vents favorables, pour réduire sa dépense énergétique qui est étonnamment faible, la même qu’un individu au repos. Tandis qu’avec des vents contraires la dépense énergétique serait immense et la vitesse de déplacement serait réduite. Ils ont également remarqué qu’au cours des atterrissages et des décollages, l’énergie dépensée était particulièrement élevée.

Ce qui est remarquable dans leur technique de transport, c’est qu’au cours de leurs déplacements, pour utiliser les vents favorables, les albatros réalisent des boucles. En allant vers le nord, les oiseaux font des boucles dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et lorsqu’ils vont vers le sud ils font également des boucles dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Très astucieusement, ils utilisent les systèmes dépressionnaires et anticipent leur trajectoire au cours du voyage, ils sont dans un état d’adaptation permanent. Après un périple d’une année, en arrivant sur le site de reproduction à Crozet, les enregistreurs ont été récupérés, les déplacements des albatros ont été analysés et reconstitués.

  • Les albatros ont un système de verrouillage qui maintient leurs ailes ouvertes. (Photos Wikipédia l’albatros en vol)

Une étude plus sophistiquée

Afin de poursuivre l’étude, les chercheurs ont analysé les trajectoires des oiseaux en vol libre, ils ont utilisé une méthode de suivi par GPS, donnant une plus haute précision. Le gain d’énergie réalisé par les oiseaux consiste à voler de haut en bas avec des courbes d’ajustement optimales aux vents. En outre, les albatros sont capables de vitesses de déplacement supérieures à 127 km/h et peuvent maintenir de telles vitesses pendant plus de 8 heures.

Par exemple, un albatros qui effectue un vol de 15.200 km perdrait la moitié de sa masse corporelle, cette perte serait de 8 à 11 kg pour un mâle. Ce qui implique une nourriture suffisante pour remplacer cette perte et faire en plus des réserves en prévision d’un retour près du lieu des naissances. Car, l’albatros devra maintenir les œufs au chaud durant 10 à 20 jours après son retour de voyage.

La technique de vol des albatros pourrait servir d’exemple dans l’aéronautique

Compte tenu des calculs alimentaires, il est difficile d’expliquer les stratégies des albatros en recherche de nourriture, il faut tenir compte des adaptations constantes qu’ils ont dans la réduction des dépenses énergétiques. La première de ces adaptations est anatomique. Les albatros ont un système de verrouillage qui maintient leurs ailes ouvertes, elles n’ont plus d’activité musculaire et de dépense énergétique. La deuxième adaptation concerne un mode de vol plané dynamique. Il permet aux albatros de gagner l’énergie nécessaire pour voler à contre-courant des puissants vents marins. Ces analyses sont chiffrées, les résultats pourraient servir d’inspiration aux avions robotisés et la technique de vol des albatros pourrait être utile dans l’aéronautique.

Actuellement plusieurs espèces d’albatros sont menacées d’extinction, et la plupart sont en déclin

Le grand albatros, comme de nombreuses autres espèces d’oiseaux marins, est menacé par les activités humaines, notamment par le développement de la pêche. Actuellement plusieurs espèces d’albatros sont menacées d’extinction, et la plupart sont en déclin. Grâce aux suivis à long terme menés dans les Terres australes depuis près de quarante ans les chercheurs disposent d’informations démographiques permettant de comprendre les causes démographiques du déclin des populations. Les études fondamentales sur ces oiseaux emblématiques constituent des outils précieux pour la conservation de l’écosystème antarctique. Elles permettent également de mesurer l’influence de la variabilité environnementale sur les prédateurs marins.

 

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