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La Thaïlande, un petit paradis sur terre

Écrit par Christiane Goor
23.09.2012
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  • (Charles Mahaux)

Quand Virginie Houet nous ouvre les portes de son appartement du 9e étage et nous emmène avec un sourire mutin sur sa terrasse, on reste ébloui par le superbe panorama qui s’ouvre devant nous: la baie de Pattaya et son paysage idyllique. Une ligne d’édifices modernes noyés dans une brume de beau temps, le cordon doré du littoral et ses bouquets de palmiers et d’acacias qui ondulent à quelques pas d’une mer paisible et bleue à souhait.

Un décor de rêve que ne renie pas Virginie mais qui ne suffit pas à lui faire oublier le double visage de Pattaya ni les difficultés qu’elle a dû surmonter pour s’adapter à cette nouvelle vie.

Une vie de femme d’expatrié: un véritable challenge au quotidien

S’expatrier ne faisait pas peur à Virginie, d’autant plus que son parcours scolaire et professionnel l’ont amenée à bouger. Cependant, dans notre société occidentale, nombreux sont les stéréotypes et incompréhensions qui entourent les femmes expatriées: oisives, artificielles, voire même «colonisatrices». Autant d’images négatives, réductrices et inexactes que Virginie récuse absolument. Dans les faits, être femme d’expatrié n’a rien d’un long fleuve tranquille, malgré la piscine ou la proximité de la plage, malgré le personnel de maison et le confort d’un vaste appartement. Du jour au lendemain, Virginie s’est trouvée confrontée à une réalité à laquelle rien ne l’avait préparée. Elle ne maîtrisait pas l’anglais et encore moins le thaï. Et pourtant il fallait bien qu’elle assume ce nouveau challenge: à qui confier la garde des enfants? Où trouver la pharmacie et le pédiatre? Quelle école choisir? Comment se créer un réseau social ? C’est que Virginie a très vite compris qu’il lui fallait pousser ses enfants dehors, les plonger dans leur nouvel environnement, s’intégrer. C’est tellement vrai qu’aujourd’hui, ceux-ci gèrent mieux la langue thaïe que leurs parents. 

Une fois les deux enfants à l’école, elle gagne un peu de liberté et décide alors de se lancer dans le bénévolat. Elle fait le choix de consacrer de nombreuses heures par semaine à une association, le Tamar Center dirigé par une énergique Hollandaise. Ce centre, depuis plusieurs années déjà, tâche de sortir les jeunes femmes du milieu de la prostitution en leur proposant un soutien psychologique mais aussi et surtout une réorientation et une formation professionnelle. Il faut dire que Pattaya a la réputation d’être l’une des capitales du tourisme sexuel asiatique. Cet ancien village de pêcheurs était déjà la station balnéaire des G.I.’s américains durant la longue guerre du Vietnam. C’est ici qu’ils venaient se reposer et pour eux, gogos bars, salons de massage et night-club se sont multipliés.

Rien ne semble avoir changé aujourd’hui: touristes et jeunes femmes vêtues de shorts ou de jupes courtes se croisent, se recherchent et se rencontrent un peu partout dans le cœur de la ville. La plupart viennent d’une région retirée du Nord Est du pays, là où les seules ressources sont liées au travail saisonnier de la riziculture. Pattaya devient alors l’exode doré pour de nombreuses jeunes femmes qui n’hésitent pas à laisser derrière elles époux et enfants pour aller gagner de l’argent qu’elles enverront au village. Cet éloignement qu’elles assument généralement avec une dignité souriante plonge toutefois plusieurs d’entre elles dans le désespoir de la solitude, dans un univers qui les respecte bien peu.

L’association Tamar se propose d’offrir à celles qui s’engagent à quitter la prostitution une formation professionnelle intensive qui leur permettra au bout de trois mois de s’installer éventuellement à leur compte, comme boulangère, pâtissière, coiffeuse, créatrice de bijoux ou de cartes de vœux, grâce à l’appui d’un microcrédit octroyé par la même association. C’est ici que chaque semaine Virginie vient partager la vie de ces femmes entre rêveries et fous rires, entre émotions et discussions. De fait, le fantasme d’une vie à deux auprès d’un riche étranger reste bien ancré dans les esprits. Pattaya accueille 2 millions de touristes par an en provenance du monde entier, beaucoup d’hommes et de groupes d’hommes, chacun à la recherche de son propre paradis, paradis parfois trouvé au détriment d’autrui. «Cette réalité me révolte profondément», ajoute Virginie. Personne ne semble en effet s’offusquer de cette situation, au nom sans doute d’une reconnaissance tacite d’exploitation mutuelle…

A la rencontre de la Thaïlande authentique

Virginie est heureuse de son investissement au centre Tamar. «Sur le plan personnel, l’association m’a permis d’aller à la rencontre des femmes Thaïes et de tisser avec certaines des échanges riches et variés. J’ai aussi l’impression d’avoir tant reçu!» Découvrir toute la diversité touristique de la Thaïlande avec ce regard neuf lui a permis d’en apprécier encore davantage les richesses profondes.

Si le sud de la Thaïlande recèle des plages paradisiaques léchées par une mer limpide qui abrite une myriade de poissons multicolores à observer en plongée ou avec un simple masque et un tuba, c’est dans le Nord du pays qu’il est plus aisé pour un touriste de rencontrer la culture thaïe qui, loin d’être figée, continue à vibrer. Participer à une festivité, c’est s’offrir un plongeon inédit dans une civilisation fascinante.

Les hasards de l’histoire ont permis à cet État de ne jamais être colonisé, et cela change tout. Le peuple thaï est resté, au travers des siècles, le réceptacle d’un héritage culturel où mythes, croyances et traditions lui dictent un sourire éternel, des gestes réservés et des paroles toujours courtoises. A l’image des milliers de statues de Bouddhas qui, avec leur sourire énigmatique et leurs poses retenues, convient tout un chacun sur les chemins de la félicité.

La ferveur avec laquelle les Thaïs célèbrent les fêtes populaires qui jalonnent le calendrier lunaire ainsi que le respect infini qu’ils manifestent auprès des membres de la famille royale est à l’image de ces valeurs qui sous-tendent le tempérament thaïlandais étonnamment courtois et tolérant, bien déroutant pour l’Occidental davantage centré sur lui-même.

  • (Charles Mahaux)

Le festival des Lumières

La tradition du Loy Krathong est sans aucun doute la plus belle à partager avec le peuple Thaï. Cette coutume est née au XIIe siècle à Sukhothaï, quand la concubine du roi eut l’idée de fabriquer une lanterne flottante en forme de fleur de lotus. Depuis, la pratique s’est étendue à tout le pays et principalement dans le nord, là où courent les rivières.

La nuit de la pleine lune du 12e mois du calendrier lunaire, qui correspond généralement au mois de novembre, l’affluence sur les berges des fleuves est grande pour célébrer la fin de la saison des pluies et honorer les esprits de l’eau dont le rôle est significatif pour le pays. Chacun dépose son offrande qui prend l’apparence d’un frêle esquif construit avec une feuille de bananier dont la forme évoque la fleur de lotus. On y place une bougie vacillante, des bâtons d’encens, des fleurs et même une pièce de monnaie. En lâchant ces petits radeaux sur l’eau, tous formulent des vœux et  espèrent éloigner ainsi les soucis du quotidien. On dit que si la flamme de la bougie reste allumée jusqu’à ce que la petite embarcation soit hors de vue, elle réalisera le souhait. Quoiqu’il en soit, le spectacle de ces milliers de lanternes flottantes qui illuminent la nuit a quelque chose de magique.

L’agitation qui précède la nuit du Loy Krathong participe à la fête. Des cantines ambulantes s’installent sur les trottoirs avec un équipement de cuisine minimaliste, quelques tables et des tabourets. En quelques minutes, les femmes préparent un plat authentique savoureux : une soupe aux crevettes parfumée à la citronnelle, du riz sauté au porc et au gingembre ou encore du riz gluant nappé de lait de coco et de fines lamelles de mangue… Aux abords du fleuve surgissent des vendeurs de krathongs, des plus sophistiqués aux plus simples, il y en a pour toutes les bourses et certains sont de véritables petites œuvres d’art éphémères.

A Chiang Mai, la fête est encore plus belle car la coutume veut que l’éparpillement des radeaux scintillants sur le fleuve Ping s’accompagne d’un lâcher d’une multitude de lanternes construites en papier de riz. Comme pour les montgolfières, une torche est allumée sous les lanternes qui, gonflées d’air chaud, s’envolent haut dans le ciel qu’elles illuminent comme autant d’étoiles filantes. La croyance veut que si le lampion disparaît dans le ciel, le vœu se réalisera, et dans le cas contraire, il suffit de lancer une autre lanterne ! Une fête qui se poursuit au bout de la nuit après une parade dans les rues de la vieille ville. Des dizaines de chars bariolés couronnés par des jeunes gens, tous plus gracieux les uns que les autres, rivalisent de décors et de lumières. Les rues et les façades des maisons sont également enjolivées de quinquets multicolores. Explosion de formes et de couleurs, de parfums et de saveurs, une ambiance à la fois gaie et fervente que chacun fixe sur le petit écran de son gsm. «C’est ainsi, commente Virginie, que le peuple thaï parvient à faire le grand écart entre la tradition et la modernité…»

Le paradis bouddhiste sur terre

Les temples ont de quoi émerveiller le voyageur. Une architecture sophistiquée, une ornementation exubérante, l’éclat des ors et surtout, la sérénité et la profonde spiritualité qui se dégage des lieux. Ouverts à tous, on y croise chaque jour de nombreux fidèles qui viennent s’y recueillir un instant.

L’enseignement de Bouddha propose un système philosophique et moral profondément pacifique, qui n’exige aucune foi aveugle. Rien n’arrive par hasard, dit Bouddha, et le salut de l’homme dépend de sa propre volonté. Les vies se succèdent, pavées de souffrances inéluctables. Seul l’homme peut y mettre fin s’il fait l’effort de respecter une discipline morale qui lui permettra d’accéder au détachement complet des choses terrestres. Le Nirvana ainsi atteint n’est ni la vie ni la mort mais la connaissance suprême qui supprime toute souffrance. La Thaïlande compte un nombre incalculable de temples qui sont autant de lieux ouverts et conviviaux où les moines prônent une vie en paix et en harmonie avec les proches mais aussi avec la communauté des êtres vivants, qu’il s’agisse d’animaux ou de plantes. Aucune rigidité dans la dévotion à Bouddha en Thaïlande. On lui fait le wai, mains jointes à hauteur de visage, on le couvre de paillettes d’or à deux sous achetées dans les temples, on dépose des figurines naïves à ses pieds. Ces lieux de culte font partie intégrante de la vie quotidienne des Thaïlandais.

Le plus surprenant encore pour l’étranger, c’est que tous les temples ne sont pas anciens comme on pourrait l’imaginer. A une dizaine de kilomètres au sud de Chiang Rai, dans le nord du pays, se dresse le Wat Rong Khun, plus communément appelé le Temple Blanc. En effet, en rupture totale avec les autres temples, il est d’une blancheur étincelante, incrusté de surcroît de milliers de fragments de miroirs qui contribuent à plus d’illumination encore. Ce temple construit par un artiste local de renom est entièrement financé par la vente de ses toiles exposées dans un bâtiment annexe. Cette construction moderne et exubérante est loin d’être finalisée, à l’image de la Sagrada Familia de Gaudi à Barcelone. Le pont à franchir avant de pénétrer dans le temple représente la traversée au travers des cycles de renaissance symbolisés par des mains qui paraissent sortir du sol ou de l’eau. A l’intérieur, les fresques murales mêlent des symboles bouddhistes et des versions édulcorées de notre monde contemporain, avec des images surprenantes de Ben Laden et de G.W.Bush, de Spiderman et de Batman, visions naïves où s’affrontent la spiritualité paisible orientale au chaos de la surconsommation et de la modernité à outrance. Ce site scintillant attire des foules recueillies qui n’hésitent pas à laisser leur obole pour que puisse se poursuivre ce tribut offert à la pureté du bouddhisme.

La même dévotion se retrouve ailleurs dans le pays, jusque dans les coins reculés. Un conseil: laissez pour la fin de votre séjour la visite des temples majeurs de Bangkok. Leur beauté est tellement spectaculaire et la ferveur des fidèles y est si intense, comme si la vie grouillante au cœur de la capitale obligeait à cette pause de recueillement pour mieux y survivre, que tous les autres temples du pays pourraient paraître ternes après ceux-ci. Le Wat Pho abrite la célèbre statue du Bouddha couché (45 mètres de long) entièrement recouverte de feuilles d’or. Autour du temple principal, deux galeries, où s’alignent pas moins de 400 bouddhas assis, offrent une ombre bienfaisante et appellent à la sérénité. Ici, on n’entend que des chuchotements pour ne pas rompre le recueillement des uns et des autres. A deux pas, le Wat Phra Kaeo, dans l’enceinte du palais royal, est une explosion de dorures, de faïences, de céramiques, de couleurs et de statuaires. Un feu d’artifice architectural qui donne le tournis au voyageur peu habitué à cette profusion qui encadre le temple principal où apparaît la minuscule statue du Bouddha d’émeraude, emblème royal de la dynastie, dont la taille atteint à peine 66 cm. Juchée sur un piédestal en or à près de 11 mètres du sol et sous un parasol doré à 9 étages comme le veut la coutume, elle a quelque chose de dérisoire qui sied bien à ce pays qui, décidément, multiplie les paradoxes aux yeux d’un Occidental.

Infos pratiques

Infos:

Touring Authority of Thaïland, rue des Drapiers 40 à 1050 Bruxelles ou au  www.tourismthailand.org . Si vous cherchez un tour local pour organiser votre séjour, adressez-vous à Travel Hub installé à Chiang Mai, il est de bon conseil et offre un bon rapport qualité/prix  www.travelhubchiangmai.com

Tamar center  www.tamarcenter.org

Argent:

L’unité monétaire est le bath et le change s’effectue partout sans souci. Toutes les grandes villes proposent aussi des distributeurs automatiques. Les cartes de crédit sont relativement bien acceptées dans les hôtels et les restaurants mais la plupart des achats se paient en argent liquide.

Se loger:

La Thaïlande propose de tout en terme de logement et à tous les prix. A Bangkok, n’hésitez pas à vous offrir l’hôtel boutique Aurum  www.aurum-bangkok.com , un havre de paix et de charme à prix doux le long du fleuve, à 2 pas du Grand Palais. A Chiang Mai, le Thapae Gerden Guest House est idéalement situé et de bon confort pour un prix très doux  www.thaphaegardenguesthouse.com .

 

Se restaurer:

On peut se restaurer à toute heure de la journée et, si on n’est pas effrayé par les piments, on peut s’adresser aux stands ambulants sur les trottoirs et les marchés. Ce sont les épices et les herbes qui donnent sa saveur à la cuisine thaïe. Le riz et les nouilles frits sont à la base de l’art culinaire. A combiner avec du poulet, du bœuf ou du porc. Goûtez la salade fraîche et légèrement piquante de papaye verte et en guise de dessert du riz collant nappé de lait de coco et accompagné de fines lamelles de mangue. A accompagner d’une bière Thaï bien fraîche ou alors d’un jus de fruits frais.

Massage:

La tradition des massages est une pratique très répandue en Thaïlande, c’est un acte quotidien de convivialité et de réconfort. Le massage thaïlandais revient à travailler le corps à sac, par-dessus les habits du patient. C’est par des pressions exercées avec les pouces, les coudes et les pieds d’une part, par des postures d’étirements et des mobilisations articulaires d’autre part, que le massage thaï permet de rétablir l’équilibre et la dynamique énergétique du corps. Vous pouvez vous offrir un massage en rue ou dans les jardins des guesthouses, mais il en est d’autres proposés dans des écoles de massage, avec un décor plus raffiné (salon, douche, peignoir et collation) pour un prix très doux, à peine 20 euros pour deux heures incluant massage thai sur tout le corps, massage des pieds et bain de vapeur. Une adresse à Bangkok Sukhothai Welness Centre dans le quartier de Dusit, Sukhothai road 11. En contact avec la plupart des hôtels. Le transport est inclus dans le prix.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.