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Samsara

Cycles de hideurs et de beautés

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
26.09.2012
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  • Les séquences comprenant les temples de Bagan se démarquent parmi les moments de grande majesté dans le film Samsara. (Les Films Séville)

À ne pas confondre avec le film Samsara de 2001 du réalisateur Pan Nalin, le film Samsara (2011) a été créé par ceux qui avaient proposé Baraka en 1992. Bien que ce nouveau documentaire demeure dans la même veine que son prédécesseur, Samsara prend un peu plus des traits contemporains, entre autres, par les thèmes qu'il soulève. Cependant, on y retrouve ce cachet sacré et unique qui avait fait de Baraka un film presque culte.

On ne ressort pas complètement exalté ni complètement dégoûté de la virée proposée par le maître d'œuvre, Ron Fricke (Baraka), mais il est sûr que Samsara est un des plus éminents panoramas de l'humanité qui a la possibilité d'imprégner l'esprit.

Tourné dans 25 pays sur cinq continents, en pellicule 70 mm : le tournage de Samsara a duré cinq ans. Le film, sans dialogue, nous fait découvrir le monde à travers ses terres sacrées, ses zones dévastées, son industrialisation ainsi que ses merveilles naturelles. «Samsara» est un mot sanskrit qui signifie «la roue de la vie», un concept qui fait référence au cycle des réincarnations à travers les trois mondes tel que compris dans le bouddhisme : le ciel, la terre et l’enfer.

«La moitié de ce genre de réalisation cinématographique passe par la musique (trame sonore). C'est 50/50. La musique embellit l'expérience avec émotion. Elle est le dialogue, mais sous forme d'émotion», partage le réalisateur de Samsara, Ron Fricke, dans un dossier de presse. Mark Magidson, musicien et producteur de Samsara (aussi de Baraka), ainsi que Lisa Gerrard (voix iconique de la trame sonore de Gladiator, Baraka, Man of Fire) font florès et contribuent à l'intensité de l’expérience Samsara tout autant que la photographie et la réalisation profondément inspirées de Ron Fricke.

  • Le réalisateur de Samsara, Ron Fricke, a fait le choix de recueillir la complexité et la splendeur d'un mandala de sable de différentes couleurs mis au point par des moines reclus. (Les Films Séville)

Fricke joue constamment avec la vitesse des prises de vue, avec les cycles naturels et le symbolisme. Il utilise, parmi plusieurs techniques, les prises de vue aériennes. Cela n'est pas sans rappeler le documentaire Home ainsi que le travail de longue date du photographe, reporter, documentariste et écologiste Yann Arthus-Bertrand. Les séquences plus dures pour le cœur sont similaires à celles utilisées dans certains documentaires de la dernière décennie, plus axés sur la surconsommation et sur le traitement des animaux tels que Earthlings, Food Inc. ou encore Le syndrome du Titanic. Somme toute, le réalisateur de Samsara innove peu sur ces aspects mais parvient, grâce à un rythme et un «timing» bien à lui, à faire un rappel nécessaire sur l’état actuel de l'humanité et de rendre le tout non seulement digeste, mais aussi frais et lyrique.

Samsara compte aussi sa part de réalité cauchemardesque et absurde de l'humanité. Les regards directement jetés aux spectateurs par certaines personnes filmées sont parfois suffisants pour détourner les yeux. Cela ne semble pas suffire à Fricke. Il renchérit en ajoutant au triage d'instants incommodants des scènes, parfois très courtes, qui prennent aux entrailles. Le réalisateur, en pleine confiance, a de toute évidence pris la décision d'inclure des images où l'immoralité humaine est à son apogée, mais sans trop s’y attarder ni être explicite. Si le tout n'était pas balancé avec la beauté qu'il a pu conserver en juste dose, le film aurait de quoi hanter pendant des semaines. Une chance que Fricke excelle à jouer avec les images contrastantes.

Les créateurs de Samsara demeurent fidèles au titre donné au documentaire expérimental, en prenant soin de revenir à son origine par les séquences choisies. Ils rapportent ponctuellement «la roue qui tourne», le phénomène de rotation présent dans différents contextes et environnements que l'on retrouve partout, autant dans le macrocosme que dans le microcosme. Samsara est très engagé au niveau mystique. Le réalisateur a gardé plusieurs minutes où on retrouve des moines bouddhistes et les statues de bouddha. Il revisite, avec son originalité, les grandes religions, certains rites et traditions au passage.

Samsara est présenté à Montréal en version originale en anglais.

 

 

 

   

 

     

 

       

 

         

 

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