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Des Grecs inventifs cherchent une issue à la crise

L’aggravation de la situation économique pousse certains grecs à explorer des alternatives durables

Écrit par Valentin Schmid, Epoch Times
04.09.2012
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  • Loin d’Athènes et des turpitudes de la crise politique grecque, sur l’île d’Eubée, dix volontaires pleinement engagés travaillent sur le projet Telaithrion. (Courtesy of Free and Real Facebook page)

Pendant que le Premier Ministre grecque Antonis Samaras et les responsables Européens se battent à coup de milliards d’euros à Athènes, Berlin et Paris, une toute autre vie se passe sur la deuxième l’île du pays Eubée au nord de la Grèce.

Loin des politiciens et des huissiers recouvreurs de dettes, coupés du réseau électrique national, dix bénévoles travaillent actuellement sur le projet Telaithrion. Le groupe recherche activement des solutions aux difficultés économiques du pays hors des sentiers battus. Le projet porte le nom de la montagne voisine dans cette campagne pittoresque de l’île.

Sous le gouvernement grec de Samaras, la vie à Athènes a subi une pression implacable. Le Premier ministre grec s’entretient successivement avec la Chancelière allemande Angela Merkel, le Président français François Hollande et le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker pour discuter des progrès de la Grèce.

Fin août, le pays venait à peine recueillir 3,2 milliards d’Euros pour rembourser les obligations détenues par la Banque Centrale Européenne arrivant à échéance et Samaras a demandé du temps pour l’application des coupes budgétaires promises de 11,5 milliards d’euros. Ces coupes devaient être appliquées initialement d’ici à 2014, mais Samaras voudrait deux années supplémentaires pour réaliser ces mesures d’austérité.

L’autosuffisance écologique comme objectif

A l’initiative du projet Telaithrion, un jeune commercial webdesigner du nom d’Apostolos-Sianos et trois de ses amis ont lancé le projet en 2010 après le début de la crise en Grèce. Sur le site du projet on peut lire: «Nous croyons que les nécessités de la vie doivent être accessibles pour tout le monde et pour chacun».

Dans un communiqué envoyé par courrier, Sianos explique que les créateurs du projet «avaient combinés leurs moyens pour établir un ordre de priorité d’achat. Et l’achat de terrain est arrivé en tête», en référence aux 3 hectares de terrain qu’ils ont acheté au pied de la montagne.

La communauté se nomme «Free and Real» et elle milite pour la liberté d’accès aux ressources pour tous, le respect, l’égalité, la sensibilisation et l’apprentissage. Après l’achat du terrain, les volontaires ont entrepris la construction d’un abri écologique et la pratique de l’agriculture biologique, qui satisfait environ 80% de leurs besoins alimentaires. Pour le reste, Sianos compte sur le principe du boomerang: «nous n’échangeons rien en fait, jamais. Nous donnons simplement tout notre surplus et à un certain moment ça nous revient».

Il reconnait que pour certains projets plus gros – comme la construction d’un dôme central – ils ont encore besoin de soutien de l’extérieur sous forme de contribution de savoir-faire, de main-d’œuvre et de dons.

  • Loin d’Athènes et des turpitudes de la crise politique grecque, sur l’île d’Eubée, dix volontaires pleinement engagés travaillent sur le projet Telaithrion. (Courtesy of Free and Real Facebook page)

La satisfaction des besoins fondamentaux n’est toutefois que le début. Le groupe explore d’autres moyens dans divers domaines, afin d’arriver à vivre en totale autonomie, à l’abri des tourmentes économiques actuelles et des pièges de la civilisation moderne. Le but de «Free and Real» est d’apporter une stabilité économique, un système d’enseignement, des soins médicaux, un environnement sain, des logements économes en énergie, des biens de première nécessité, un choix de services, des équipements de loisirs et l’accès à tous les agréments pour tout le monde. Pour atteindre ces buts, les membres du groupe font fi des concepts de nationalité, de race et de genre. Ils veulent réduire le stress environnemental et abandonner le système traditionnel d’utilisation de l’argent, selon le site Web du groupe.

Un projet, pas une panacée

Dans un entretien accordé à la BBC, Sianos expliquait que l’attrait du projet pour le public était monté en flèche dernièrement et que «Free and Real» répondait à de nombreuses questions générales sur un mode de vie durable, ainsi qu’à des personnes envisageant de quitter les villes pour s’installer en campagne.

Chaque année, la communauté accueille plus de 100 nouveaux membres à temps partiel. Pour Sianos il n’y a pas de processus de sélection complexe pour les nouveaux membres: «La décision revient toujours à la personne qui veut nous rejoindre. Ce n’est pas facile parce que ce que nous faisons est désintéressé et généralement c’est difficile pour les gens de prendre cette décision».

A la question, si le modèle de «Free and Real» peut aider les Grecs à traverser la crise, Sianos confirme sa volonté d’aider, mais il met en garde contre le fait de considérer le projet comme une panacée: «Peut-être que notre projet pourrait aider le pays, ou peut-être pas. Nous ne sommes pas ici pour cela, l’objectif est de créer une école de la durabilité, nous allons être plus que disposés à aider ceux qui suivent notre exemple». Alors que la crise économique s’abat sur Athènes, ce n’est pas sûr que le Premier ministre Samaras ait remarqué le mouvement durable en marche sur l’île d’Eubée.

Version anglaise: Creative Greeks Seek Crisis Relief

 

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