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De la machine à l'humanité

Robot & Frank

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
07.09.2012
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  • Le film Robot & Frank traite des carences affectives et familiales de Frank (Frank Langella) et de ses enfants, dont sa fille Madison (Liv Tyler). (Sony Pictures/Samuel Goldwyn Films and Stage 6 Film)

Gagnant du prix Alfred P. Sloan, le film Robot & Frank, du réalisateur Jake Schreier, apparaît comme une petite perle à la carrure d'un grand film confirmant que cette saison estivale n'avait pas encore dévoilé tout son éclat. Le prix offert chaque année par l'Alfred P. Sloan Foundation au Sundance Film Festival à un film s'intéressant aux sciences et technologies couronne le démarrage en trombe de la carrière cinématographique de Schreier. Cela indique qu’il est un solide espoir du cinéma indépendant américain.

Un irritable cambrioleur à la retraite (Frank Langella), perdant graduellement la mémoire, reçoit en cadeau un robot qui a pour tâche de s'occuper de sa santé globale.

Robot & Frank livre l'essence de films classiques de science-fiction, mais en s'écartant peu du drame fantaisiste. Il ramène une profondeur, une humanité faisant de moins en moins partie prenante des films sci-fi d'aujourd'hui. Tout cela est possible, puisque Schreier a su créer un espace de contemplation et de distanciation à travers seulement une heure et vingt-neuf minutes. La qualité des réflexions pourrait être comparée à celle soulevée par James Cameron sur l'humain et les machines dans certaines scènes plus tranquilles de Terminator 2: Judgment Day. Robot & Frank invite aussi à s'interroger au sujet du réel et de l'irréel, du futur, du passé, de ce qui est remplaçable et de ce qui ne l'est pas.

Le robot (voix de Peter Sarsgaard, Green Lantern, Knight and Day) choisi pour prendre soin du vieux filou dans Robot & Frank est considéré dans le film comme étant une technologie de pointe dans un futur proche. Pourtant, si on compare ce modèle à tous ceux présents dans des films où figurent des machines douées d'une intelligence, il est extrêmement rudimentaire. C'est un fin pied de nez du réalisateur aux films d'action ultra-rapide, où les robots pullulent et veulent du mal aux êtres vivants.

L'utilisation judicieuse de ce type de robot flegmatique rehausse nettement la sensibilité et le sérieux du long métrage. Le robot en lui-même possède beaucoup de qualités humaines en voie de disparition comme la patience, la tolérance et sa capacité à questionner la morale, pour ne nommer que celles-ci. Commandant une caméra songeuse et un robot étant programmé pour des actions saines, Schreier parvient même à engendrer une certaine poésie. On a seulement à penser aux repas santé que sert Robot à Frank ou encore aux moments où il jardine. Sa lenteur et ses gestes délicats ne peuvent qu'inspirer. Sa candeur et ses raisonnements attendrissent. La voix de l'acteur Peter Sarsgaard s'associe également aux charmes de Robot. Le mélange de tous ces ingrédients procure un humour recherché, aussi nourri par le talent de haut calibre de l'acteur Frank Langella.

Si on revient à l'aspect «humain» du film, Frank Langella (Frost/Nixon, The Ninth Gate), qui interprète le personnage principal de Frank, offre une interprétation qui ne peut que bonifier chaque force du film, aussi subtile qu'elle soit. La gradation de la perte de mémoire de Frank aussi bien que celle de ses sentiments envers le robot sont aussi bien jouées par Langella qu'elles ont été écrites par le scénariste Christopher D. Ford. Purement convaincant, Langella rend si bien le personnage qu'il sera difficile pour le public de le dissocier dans ses prochains rôles.

Liv Tyler (The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring, Armageddon) et James Marsden (Straw Dogs, X-Men 1, 2 et 3) participent au film en tant qu'enfants de Frank. Malgré leurs brèves apparitions, Christopher D. Ford leur a réservé quelques nuances de jeu intéressantes et les comédiens ont été à la hauteur de ces dernières. La toujours avenante Susan Sarandon (Dead Man Walking, Thelma & Louise), nouvelle conquête de Frank, touche comme à l'habitude avec son naturel. Son personnage propose, entre autres, une surprise saisissante en fin de parcours.

Le réalisateur a su prouver hors de tout doute qu'il était possible, avec un scénario frais et brillant, de traiter de l'amnésie, de la perte cognitive ou de la maladie d'Alzheimer, d’une tout autre perspective. Robot doit y être aussi pour quelque chose.

À l'affiche en version originale anglaise seulement.

 

 

 

   

 

     

 

       

 

         

 

           

 

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