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Qu'importe le «mur budgétaire», la Chine va droit dans le mur

Écrit par Michelle Yu, Epoch Times
15.01.2013
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  • Une jeune femme élégamment vêtue passe devant un homme jouant d’un instrument de musique et demandant l’aumône dans une rue chinoise. Le coefficient Gini, qui mesure l’inégalité des revenus, a été supérieur à 0,6 pour la Chine au cours des deux dernières années, ce qui dépasse de loin le niveau international d’alarme estimé à 0,4. (Frederic J. Brown/AFP/Getty Images)

Analyse des informations

Selon un spécialiste chinois du monde des affaires, qui se référe à l’écart croissant entre les revenus en Chine comme un indicateur important de la crise, ce pays est dangereusement proche d’une catastrophe politique, économique et sociale.

Selon deux rapports récents, le coefficient Gini, qui mesure l’inégalité des revenus, a été supérieur à 0,6 pour la Chine au cours des deux dernières années, ce qui dépasse de loin le niveau international d’alarme estimé à 0,4.

Un rapport publié le 9 décembre par le Centre de recherche sur les finances des ménages chinois de l’université des finances et de l’économie du sud-ouest de Chengdu (SUFE), a cité un coefficient Gini de 0,61 basé sur une recherche effectuée en 2010 portant sur 8.438 ménages chinois.

Le rapport constate également qu’un écart de revenu aussi important que celui de la Chine contemporaine est rare dans le monde. Les Nations Unies estiment qu’un coefficient Gini de 0,4, voire supérieur, peut conduire à des troubles sociaux.

Un autre rapport publié en novembre par le magazine Cheng Ming de Hong Kong mentionne que le coefficient Gini était de 0,613 au cours des six premiers mois de 2012.

Selon le Dr Tianlun Jian, spécialiste de l’économie chinoise et commentateur pour Epoch Times, l’indice Gini de la Chine peut être même supérieur à 0,613. «Nous savons tous que la société chinoise est profondément polarisée (entre riche et pauvre)», a t-il expliqué à la télévision New Tang Dynasty (NTD).

Le Dr. Franck Xie, qui enseigne l’administration des affaires à l’université de la Caroline du Sud à Aiken, a annoncé dans un article récent qu’il considère que le coefficient Gini pour la Chine continuera d’augmenter et atteindra rapidement 0,7 – le record mondial détenu par l’Afrique du Sud.

Selon Xie, l’écart des revenus est juste un des nombreux signes suggérant que la Chine est proche de l’effondrement. Il estime qu’il y a eu plus de 200 000 grandes protestations populaires en Chine en 2012. «Alors que le monde surveille de près le ‘mur budgétaire’ aux Etats-Unis, les gens devraient se rendre compte que la Chine se dirige droit vers une vraie falaise de la crise politique, économique et sociale». «Cela constitue un grave problème pour le monde.»

Les autorités chinoises n’ont pas publié le coefficient Gini du pays depuis 2001, citant comme principale obstacle à cette publication, des informations incomplètes sur les groupes à haut revenu.

Selon Chen Zhifei, professeur d’économie de l’université de New York, contrairement à d’autres problèmes économiques qui peuvent être corrigés par des mesures appropriées, une fois que l’index Gini est supérieur à 0,6, il est pratiquement impossible d’inverser la tendance qui ne peut que s’aggraver. Cela illustre la plus grande menace pour le régime communiste chinois et c’est la raison pour laquelle ils n’ont pas publié l’index Gini, a mentionné Chen à la chaîne de télévision NTD.

L’inégalité et le chômage en milieu rural

L’inégalité entre le milieu rural et urbain a été depuis longtemps reconnue comme le facteur clé dans les écarts de revenu en Chine. Non seulement le revenu en milieu rural est bien en dessous du niveau urbain, mais les inégalités de revenu sont également beaucoup plus évidentes dans les régions rurales. Le rapport du SUFE démontre que l’écart de revenu est plus important dans les régions rurales.

Un autre facteur important est le haut taux de chomage. L’étude du SUFE suggère que le taux de chômage au niveau national était de 8% en juillet 2011, estimant le nombre de chômeurs à 27,7 millions, ce qui est presque deux fois plus élevé que ce que les autorités ont admis. Le taux de chômage double, atteignant 16,4%, pour les personnes se situant dans la tranche d’âge comprise entre 51 et 55 ans, et est attribué à des fusions ou des faillites d’entreprises d’Etat au début des années 2000. (vous trouverez ici et des informations sur ces faillites et fusions).

De façon surprenante, le taux de chômage des jeunes âgés de 21 à 25 ans, diplômés universitaires ou de plus haut niveau, est également de 16,4% – un taux similaire aux personnes de la tranche d’âge allant de 51 à 55 ans. En revanche, le taux de chômage des jeunes travailleurs migrants peu éduqués situé dans la tranche d’âge allant de 21 à 25 ans provenant des régions rurales est seulement de 3,4%. Une pénurie de main d’œuvre bon marché a affecté certains secteurs clés de l’industrie de l’exportation en Chine, tels que les vêtements et l’électronique, tout particulièrement sur la côte est.

Pourtant, selon Winifred Tung, un avocat et un commentateur de Taiwan, la cause fondamentale de l’inégalité des revenus et la source d’autres problèmes en Chine peuvent être trouvés dans la surexploitation de la richesse sociale par le régime communiste.

Cette exploitation a été mise en place en grande partie grâce à la politique préférentielle favorisant des entreprises d’Etat et réprimant le secteur privé, a affirmé Tung à la télévision NTD, en se référant aux récentes informations selon lesquelles le PIB des grandes entreprises publiques représente 60% du PIB global de la Chine. Cependant, parmi les différents auteurs d’évasion fiscale en Chine, les entreprises publiques arrivent en première place représentant entre 26 et 28% du chiffre d’évasion fiscale.

Version anglaise: Never Mind the Fiscal Cliff, China is Headed For a ‘Real’ Cliff

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