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Sara Baras, symbole de liberté

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
17.01.2013
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  • Sara Baras incarne La Pepa. (Carmen Romero)

Sara Baras est remontée sur scène après deux ans d’absence et s’est produite au théâtre des Champs Elysées pour la première fois depuis 2008. Elle est revenue avec son merveilleux corps de ballet et de musiciens pour raconter l’histoire de la première Constitution espagnole promulguée à Cadix le 19 mars 1812, nommée également La Pepa. Et Sara qui l’a incarnée est aussi grande que La Pepa, plus grande que la vie.

À travers le palo de flamenco, Sara Baras nous a raconté ces moments de l’Histoire: l’horreur de la guerre, la beauté de Cadix, l’importance de la création d’une Constitution historique dans le monde, l’influence, l’espoir, la joie, la joie de vivre et la liberté. Son vœu était de montrer ce  caractère particulier du peuple de sa terre natale qui conduit à une Pepa d’aujourd’hui, 200 ans plus tard.

Le spectateur s’est trouvé projeté en plein milieu de la guerre d’indépendance contre les troupes napoléoniennes; les amateurs d’art se souviendront de la fameuse Tres de Mayo de Francisco Goya. Goya nous a raconté la répression de Madrid, Sara nous a raconté la résistance de Cadix. Elle nous l’a déployé pas à pas, dès le commencement.

Cependant ce qui devait inspirer le drame est plutôt tombé entre deux chaises. Ce que Sara a réussi maintes fois dans le passé: sortir le flamenco de son image folklorique, de ses jupes trop rigides, a laissé cette fois-ci le spectateur un peu mal dans sa peau devant ce mélange étrange et bien remâché de Martha Graham théâtre noir et Antonio Gades. Heureusement, pas pour longtemps: car au moment où Sara Baras est montée sur scène ,elle a amené avec elle le flamenco, le vrai, le bon, le beau. Celui qui ouvre les bras, lève la poitrine et s’envole avec les mains. Et Sara a des mains, comme deux colombes, des grandes mains, encore plus impressionnantes sous la lumière blanche dans sa robe de couleur foncée. Elle a besoin de temps, elle se chauffe.  Elle marque le rythme avec ses talons, et peu à peu elle disparaît, elle devient le mouvement, la beauté, la liberté. Elle incarne ce qu’annonce sa propre voix dans le spectacle: une attitude, un sentiment, une forme d’être, un caractère, un espoir ou la voz del pueblo en forma de mujer y respira libertadLa Pepa bien sûr mais pour nous, humbles spectateurs, c’est surtout le flamenco.

  • Sara nous raconte la résistance de Cadix, pas à pas, dès le commencement. (Carmen Romero)

Sara ne s’arrête pas à la virtuosité  de son zapateado qui fait qu’on la compare a Carmen Amaya - la première bailaora à mettre en valeur le travail des pieds réservé jusque-là aux hommes. Elle nous présente également la profondeur de cette danse et sa variété.

Il n’est pas étonnant que la scène du port de Cadix soit illustrée par La danse Guajiras qui fait partie des rythmes qu’on appelle Cantes de ida y vuelta, de «va-et-vient». Ce sont les rythmes de flamenco qui sont partis outre mer et revenus en Espagne avec cette nuance transatlantique, cet air léger de la musique latino-américaine. C’est cette ouverture au monde qui caractérisait tant la ville de Cadix, lieu d’échange d’idée que La Pepa de Sara Baras célèbre. Et puis, de ces danses légères, nous passons au Cante Jondo, «le chant profond» qui caractérise les chants plus anciens comme la Seguirllia d’expression dramatique. Ou encore comme la Solea ou le Martinete, une danse accompagnée de chant et des coups de marteau des forgerons selon la tradition, donc sans instrument de musique. C’est avec le Martinete, le chant le plus ancien, le plus profond et le plus douloureux que La Pepa s’ouvre, représentant la guerre civile. Et c’est avec l’Alegria, le chant de la joie  comme son nom l’indique, que La Pepa s’achève.

On compare souvent La Pepa à la Marianne. Mais si la Marianne est née de la révolution populaire, le triomphe du peuple espagnol est inséparable de la grâce divine. La Pepa, comme son nom l’indique, est née le jour de Saint-Joseph – Pepe en diminutif et Pepa pour la femme. Le flamenco est bien enraciné dans cette foi et Sara Baras nous l’a fait comprendre à plusieurs reprises,  et entre la douleur et la joie, elle nous emmène directement à la messe.

La Pepa création 2012 au théâtre des Champs-Elysées du 21 décembre 2012 au 8 janvier 2013.

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