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Contrôle des armes à feu et maladie mentale

Écrit par James O. Grundvig
03.01.2013
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  • Un élève dépose des fleurs sur le mémorial improvisé pour les victimes de la fusillade de l’école primaire Sandy Hook, à l’entrée de l’école à Newtown, CT, le 18 décembre 2012. (Brendan Smialowski/AFP/Getty Images)

Voici le témoignage de James O. Grundvig, écrivain américain et père d’un enfant autiste, suite au massacre de Newtown.

Avant d’être frappés par le massacre de l’école primaire Sandy Hook à Newtown, CT, Peter et Nancy Lanza faisaient déjà partis des statistiques. Celles des 80% de parents divorcés qui avaient un enfant autiste, soit 30% de plus que la moyenne nationale pour les parents d’enfants normaux. En tant que père d’un fils autiste de 12 ans, je connais les raisons de ce taux plus élevé de divorce; le gros stress que l’autisme génère dans une famille, la cassure qu’il installe dans des relations fragiles. Si vous pensez qu’élever un enfant en pleine puberté est difficile, essayez avec un garçon autiste, dont les émotions fluctuent subitement des affres de la tristesse, aux crises de colère sans raison apparente.

Pour une raison que j’ignore, la regrettée Nancy Lanza a appris à son fils Adam en difficulté, l’amour des fusils et des armes à feu, alors qu’elle aurait dû l’en éloigner. Elle a commis une énorme erreur qu’elle a payée de sa vie. Elle a aussi coûté la vie à 20 enfants et une poignée d’adultes présents à l’école ce jour là — certainement pas le résultat qu’elle aurait  voulu.

Si elle lui a appris à nettoyer les armes, à les charger et à s’en servir, c’est là une erreur de l’aveuglement d’un parent qui élève son enfant. Au final, pour Adam, c’était une vie de marginal souffrant du syndrome d’Asperger — une forme du trouble du spectre autistique (TSA) — dont la colère a explosé dans un terrifiant événement avant qu’il ne prenne sa propre vie.

Les armes à feu et l’autisme

A l’image de la possession des armes à feu, le taux d’autisme est épidémique: on en dénombre un million avec un 1 nouveau-né sur 100 diagnostiqué avec une forme ou une autre de la maladie. Et pourtant, la majorité des enfants de ce spectre, dont le mien  ne passera jamais à un tel acte pour deux raisons essentielles. Tout d’abord, ils ont une trop mauvaise coordination pour le réussir, car ils sont atteints d’une faiblesse des habiletés motrices fines et d’une mauvaise coordination œil-main. Deuxièmement, la plupart des enfants autistes sont d’humeur agréable, ont de l’empathie et ne peuvent pas apprendre à être des assassins directement ou indirectement en peu de temps.

De toutes les formes d’autisme, le syndrome d’Asperger est particulier. Ces enfants autistes de haut niveau, qui parlent, sont dépourvus d’émotion humaine. Cette absence de sentiment s’est vue de façon violente à Newton et a choqué de nombreux Américains, qui ont découvert un acte insensé et inexplicable.

Je ne possède pas d’arme à feu chez moi, parce que les accidents sont fréquents. Les armes s’invitent toujours de manière impromptue. Elles blessent parfois le propriétaire lui même, ou alors elles tuent un membre de sa famille. Il faut les  entretenir, les nettoyer, stocker les balles et garder les armes à feu hors de la portée des enfants, des amis et des intrus. C’est une sacrée responsabilité! Et lorsqu’il y a un relâchement dans les strictes mesures de sécurité ou que celles ne sont pas mises en place par le propriétaire des armes, les problèmes frappent à la porte. 

Quelles solutions?

Rien ne justifie que des collectionneurs d’armes à feu, ou les propriétaires d’armes disposent chez eux d’armes automatiques. Le deuxième amendement fait état du «droit de porter des armes ». Mais ce droit n’inclus pas — et ne devrait pas inclure — des  fusils d’assaut AK-47, des mitrailleuses Bushmasters, etc. Cet amendement n’est pas une carte blanche pour que chaque citoyen devienne une armée à lui tout seul.

Le citoyen lambda devrait-il pouvoir disposer d’un fusil longue distance (sniper) de calibre 50 de la Navy SEAL, fusil appelé la Bête à cause de sa capacité de destruction? Que dire alors d’un bazooka?

Oui, on peut posséder des fusils de chasse (et il y a un vrai besoin de réguler la surpopulation des cerfs). Et pour se protéger on peut avoir des pistolets et des fusils. De là, à ce qu’une personne soit militarisée comme une compagnie anti-émeute de policiers militaires, ou comme une unité des services de contre-terrorisme, n’a jamais été l’intention de nos pères fondateurs. C’est trop tirer sur la couverture que de vouloir donner une telle définition du droit de porter des armes.

Pendant que Newtown pleure ses morts, que l’Amérique se morfond devant cette tragédie, les Etats Unis peuvent se poser la question: en tant que nation, vont-ils faire ce qui est nécessaire pour empêcher que de tels drames se produisent à nouveau? Seront-ils prêts pour la prochaine vague de tueries sauvages—sans précédent—que ce soit le fait de déséquilibrés mentaux, d’ex employés mécontents ou de citoyens marginaux?

Que pouvons-nous faire là, tout de suite, avec un gouvernement en panne, embourbé dans une impasse, sans solution devant les questions économiques? Que peut faire un gouvernement qui se base sur la législation pour améliorer la législation sur les armes ? Même si on adoptait les lois les plus restrictives sur le port des armes et l’interdiction de posséder des armes d’assaut, la tragédie de Newtown se serait produite. Nancy Lanza avait déjà chez elle, les armes utilisées dans la tuerie.

Un modèle nouveau

Nous n’allons pas attendre que les coqs de Washington poussent des dents, avant d’agir. Les habitants de Newtown ont mis en place une plate-forme nommée Newtown-Unis, mais ils doivent encore formuler précisément sa nature et sa mission exacte.

Je leur en propose une: créer un réseau regroupant propriétaires d’armes, entreprises mécènes, particuliers et les politiciens provinciaux et fédéraux. Armes à feu, argent et déductions fiscales iraient ainsi de pair. Le mariage hybride, entre amnistie et philanthropie, drapé de déductions fiscales. Une telle chose regroupant concurrence, programme de protection des intérêts sur fond de profondes divisions politiques et culturelles peut-elle fonctionner? Oui. S’il y a une ferme une volonté.

L’école Élémentaire de Sandy Hook est justement le point focal pour galvaniser la volonté collective. Pourquoi attendre des mois que le gouvernement agisse, qu’il promulgue de nouvelles lois, qu’il précipite le développement de nouveaux programmes scolaires sur la sécurité des armes à feu et des troubles mentaux, alors même que nous pouvons agir tout de suite?

Le fonctionnement du programme

Les propriétaires d’armes à feu, viendraient rendre leurs armes — le service amnistie ne leur posera aucune question— aux postes de police locaux et aux dépôts militaires en échange de liquidités et/ou de déductions fiscales pour les dons de charité.

Les entreprises et les particuliers seraient les garants tel un filet de sécurité. Ils s’engageraient à ce que l’argent versé correspondent effectivement selon le type d’arme (pistolet, revolver, fusil, fusil semi-automatique, voire fusil d’assaut) au don fait. Eux aussi, recevraient une déduction fiscale en fonction de la somme d’argent restante qui va aux organisations caritatives et aux services publics pour la santé mentale et pour la lutte contre les crimes violents.

Les États-Unis sont fauchés. L’Obamacare (la loi phare du Président Obama sur l’assurance maladie obligatoire) n’est toujours pas entrée en application. Pourquoi espérer? Si le Président Obama est sincère, lorsqu’il stipule que ce massacre transcende la politique, il devrait permettre aux sociétés américaines qui ont des fortunes à l’étranger de bénéficier d’allègements fiscaux afin qu’elles rapatrient une partie de cet argent pour financer ce type de programme.

En résumé, les propriétaires d’armes à feu feraient don de leurs armes et recevraient en retour de l’argent voire des allégements fiscaux. Des entreprises et des particuliers financeraient le rachat d’une partie de ces armes. Le surplus de fond ira à des organismes de bienfaisance, en échange de déductions fiscales et d’une image de société vertueuse. Les organismes de bienfaisance et les services de santé mentale ne seraient plus financés uniquement au frais du contribuable.

Le programme permettrait de réduire dans un premier temps, le nombre d’armes mortelles dont disposent les propriétaires d’armes. La NRA, le puissant lobby des armes américain et les oppositions politiques du pays n’auront pas un centime à débourser. Cette approche locale peut être reproduite à travers tout le pays, des banlieues aux petites et grandes villes.

Avec le soutien important du maire Michael Bloomberg, nous pouvons changer nos lois défectueuses sur les armes à feu. Il peut lancer cette plate-forme et puiser dans les ressources financières immenses et très médiatisées de New York pour servir d’exemple et pousser le reste de la nation à adopter ce modèle.

Ce programme honorerait les morts de Newtown. Il permettrait une plus grande résolution des situations occasionnant les problèmes de tuerie de masse, qui sont devenues des épidémies presque banalisées. Les initiatives populaires locales peuvent venir de tout le monde. Mais pour qu’elle s’incarne dans un mouvement, il faut une volonté collective qui vise à donner un sens profond aux morts de Newtown, afin que leurs morts ne soient pas inutiles.

James O. Grundvig, est écrivain depuis des années et il vit avec sa famille à New York. Il est également expert des affaires de Big Data. 

Version anglaise: An Action Plan on Guns and Mental Illness

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