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Reconsidérer les failles sismiques évaluées de faible risque, comme celle du Japon

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
22.01.2013
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  • Le navire de recherche scientifique le Chikyu a effectué des mesures sous-marines pour estimer la quantité de chaleur produite, par le tsunami. (Jiji Press/AFP)

Des sismologues japonais et américain ont publié dans la revue Nature en date du 9 janvier 2013, un rapport d’étude disant que les failles sismiques évaluées à faible risque devraient être repensées. En effet, la zone de la fosse du Japon était considérée comme stable et de faible risque, car disait-on les mouvements de plaque y sont lents, continus, un mécanisme appelé fluage par les sismologues. Ces zones stables étaient considérées, par tous les chercheurs du monde, sans risques majeurs pour les populations. Et pourtant, le 11 mars 2011 ce fut la catastrophe. Comment cela a-t-il pu se produire? Des explications viennent d’être élaborées pour appréhender ce genre de séisme. Ainsi, des sismologues ont concocté une référence mathématique pour reconsidérer ce genre de secousse.

Le tsunami à l’origine de l’accident de Fukushima

Hiroyuki Noda, de l’Agence japonaise des Sciences et technologies marines et terrestres et Nadia Lapusta, de l’Institut de Technologie de Californie ont travaillé ensemble sur un modèle mathématique de prévoyance des catastrophes. La catastrophe du 11 mars 2011 a été nommée le séisme de Tohoku-Oki, nom de la province située au cœur de l’épicentre et lieu d’origine du tsunami qui a accidenté la centrale de Fukushima et toute la région environnante. Ce bouleversement sismique a provoqué la mort et la disparition de 27.000 personnes. Cette catastrophe soudaine n’avait pas été prévue par les Japonais, pourtant si prévoyant en matière de séismes. Car selon les experts, le séisme était situé sur la ligne de démarcation entre la plaque pacifique et la plaque eurasiatique. Or, cette zone est située à l’extérieure de l’île, au fond de l’océan, elle a été considérée comme une zone de stabilité animée par des mouvements lents et continus. Selon une théorie donnée par les chercheurs, ces glissements réguliers auraient dû empêcher les forces de se heurter et éviter le séisme.

La prudence des Japonais en matière de séisme

Pourtant, le Japon possède le réseau de sismomètre le plus important du monde. Il compte une grande capacité de barrières anti-tsunami et un système d’alerte très perfectionné en cas de sinistre. La population japonaise est la mieux préparée pour répondre aux menaces sismiques. En effet, les séismes ont toujours fait partie de l’histoire de l’archipel. Avec toutes ces protections, le séisme de Tohoku du 11 mars 2011 fut une surprise pour tout le pays. Tous les experts étaient préoccupés par le possible tremblement de terre dans la région du Tokai. Jamais un séisme d’une telle magnitude (9,0) dans la région de Tohoku n’avait été envisagé. Le tsunami, largement sous-estimé, a pris la population par surprise et détruit toutes les barrières destinées à l’arrêter.

Renforcer les règles de construction parasismique

Le séisme de Kobe du 17 janvier 1995, un séisme de magnitude 7,2 avait frappé la ville japonaise de Kobe et avait fait plus de 6.000 morts. L’écroulement des bâtiments et les incendies provoqués par le tremblement de terre, furent la cause principale de mortalité. Les autorités japonaises décidèrent de renforcer les règles de construction parasismique, mais aussi de reconsidérer l’aménagement de la ville de Kobe et des autres villes. Le but était d’éviter les trop grandes concentrations urbaines et ainsi de favoriser la circulation en cas de catastrophe. La ville détruite a été entièrement reconstruite et, aujourd’hui, il n’y plus traces de ce séisme.

Les deux sismologues chargés de l’étude

Ainsi, Hiroyuki Noda et Nadia Lapusta, les deux sismologues chargés de l’étude ont émis le principe que des parties de la faille peuvent se déformer, s’amenuiser. Ainsi, lorsqu’une rupture se produit dans une proximité de la faille, la catastrophe survient. Par ailleurs des fluides géologiques chauds peuvent aussi agir comme onguent, et peuvent provoquer un affaissement de terrain important.

Hiroyuki Noda explique à l’AFP que: «Les segments de faille glissant par fluage sont actuellement considérés comme des obstacles à la rupture sismique. Notre étude montre qu’ils peuvent se joindre à de grands tremblements de terre, amplifiant le risque sismique». Une nouvelle réflexion des mouvements de la faille, peut avoir une incidence sur la prévention des tremblements de terre au Japon, mais aussi dans d’autres pays. Ainsi, la Californie, avec la faille de San Andreas, est située dans la même similarité sismique. La catastrophe survenue au Japon le 11 mars 2011, a réanimé l’inquiétude des Américains face aux risques du séisme nommé The Big One. La survenue d’un séisme en Californie pourrait avoir des conséquences désastreuses sur deux centrales nucléaires de proximité: celle de San Orefon et celle de Diablo Canyon.

Le navire de recherche japonais Chikyu

Le navire de recherche japonais le Chikyu a été endommagé par le tsunami. Cependant il a pu reprendre du service peu après. Il a mesuré les températures au niveau de la faille. C’est la première fois que des mesures sous-marines ont été prises aussi peu de temps après un séisme. Pour estimer la quantité de chaleur produite, les chercheurs ont installé au niveau de la faille des capteurs qui enregistrent sur plusieurs années la diminution de la température. De plus des échantillons de sédiments ont été prélevés. L’ensemble de ces données permettront de comprendre pourquoi certaines failles sont davantage portées que d’autres à causer un tsunami.

Kiyoshi Suyehiro, président et chef de la direction du groupe de gestion de l’IODP a déclaré que: «Ce serait un très mauvais service rendu à la société si nous n’apprenons pas autant que possible de la zone de faille chauffée par ce terrible tremblement de terre. Il s’agit maintenant d’analyser les données scientifiques extraites des forages effectués par le bateau scientifique».

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