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Vers une normalisation des conditions de financement dans la zone euro

Écrit par Lauren Smith, Epoch Times
29.01.2013
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  • 28% du montant emprunté en décembre 2011 sont remboursés par plus de la moitié des banques. (Philippe Huguen/AFP/Getty Images)

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le 25 janvier dernier que 278 banques ont saisi l’opportunité de rembourser par anticipation un total de 137 milliards d’euros de fonds alloués en décembre 2011. Le montant de remboursements est supérieur aux estimations de marché qui tablaient sur un remboursement de 84 milliards d’euros le 30 janvier, selon une enquête de Bloomberg. Ce remboursement permet de réduire l’excès des liquidités sur le marché et marque une nouvelle étape vers le changement de régime du système financier dans la zone euro.

Besoins de liquidités des banques moins importants

Pour apaiser des tensions financières, dégripper le système bancaire et éviter le credit crunch (un asséchement du crédit), la BCE a mis en place deux programmes de soutien aux banques de la zone euro appelées «opération de refinancement à long terme» (LTROLonger term refinancing operation). Au total, la BCE avait prêté aux banques plus de 1.000 milliards d’euros en décembre 2011 (489 milliards pour 523 banques participantes) et février 2012 (529,5 milliards pour 800 banques participantes) avec pour l’objectif de soutenir l’activité de crédit aux entreprises et ménages. Ce montant a été prêté au taux de 1% et pour une durée de trois ans. Ces opérations d’injection de liquidités ont permis à certaines banques d’assurer le remboursement de leurs dettes arrivant à la maturité au plus fort de la crise et de limiter la contagion de la crise à tout le système financier.

C’est à partir du 30 janvier 2013 que les banques européennes auront la possibilité de commencer à rembourser les montants empruntés pour le premier LTRO et à partir du 27 février prochain pour le second LTRO. Pour la première échéance de remboursement, c’est 28% du montant emprunté, il y a un peu plus d’un an, qui sont remboursés par plus de la moitié des banques ayant participé à l’opération. Les banques ont la possibilité de rembourser tout ou partie du prêt de façon hebdomadaire sous condition d’en avertir la BCE une semaine au préalable. L’excès de liquidité dans le système demeure encore supérieur à 600 milliards d’euros aujourd’hui contre 800 milliards d’euros au plus haut en juin 2012. Sur un horizon de fin mars 2013, les montants pouvant être remboursés sont estimés à 200-300 milliards d’euros.

L’accès au financement de marché des États périphériques

D’après les données de la BCE, les montants empruntés par des établissements financiers italiens et espagnols représentent environ 60% des encours de deux LTRO, tandis que ceux de la France, de l’Allemagne, de l’Autriche, des Pays-Bas et de la Belgique sont de l’ordre de 30%. Dans le remboursement des fonds à la BCE à côté des banques les plus solides il y a aussi des établissements plus petits qui ont choisi de rembourser par anticipation comme par exemple les banques espagnols Sabadell et Bankinter. Ceci est de bon augure pour la continuation de réduction du risque systémique dans la zone euro et du stress bancaire d’autant plus que les pays fragilisés par la crise tels que l'Italie, l'Espagne et le Portugal, ont procédé avec succès à des émissions de titres souverains. L’Italie et l’Espagne ont retrouvé l’accès au marché de la dette de maturité longue. L’Italie a parvenu à émettre 6 milliards d’euros de la nouvelle dette à 15 ans avec un intérêt fort de la part des investisseurs étrangers. L’Espagne a placé 7 milliards d’euros sur la maturité de 10 ans à 5,40%, rencontrant une demande soutenue de la part des investisseurs. Enfin, le Portugal a réussi à placer 2,5 milliards sur la maturité de 5 ans au taux de 4,89% avec une demande de plus de 12 milliards.

L’annonce de remboursement de 137 milliards d’euro à la BCE a eu pour conséquence une hausse des taux interbancaires et des taux de rendement de la dette des pays ‘cœur’ de la zone euro, tandis que les taux de la dette des pays périphériques ont continué à se détendre, surtout les rendements espagnols suite aux commentaires du Ministre des finances espagnol qui a indiqué que les banques domestiques allaient rembourser des montants importants à la BCE.

Ce regain de confiance des investisseurs pourrait être toutefois remis en cause par des incertitudes quant à l’ampleur des remboursements de LTRO à venir, des élections italiennes les 24 et 25 février prochains ou une éventuelle demande officielle d’aide européenne de la part de l’Espagne.

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