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Naître, se marier, procréer, décéder… les chiffres évoluent

Écrit par Frédérique Privat, Epoch Times
29.01.2013
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  • Deux nourrissons au service maternité de l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret. (Didier Pallages/AFP)

Combien sommes-nous et comment vivons-nous? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre l’INSEE à travers ses analyses statistiques. Comme chaque année, l’organisme publie les résultats démographiques du pays, ainsi que les tendances sociétales qui y sont liées. Au 1er janvier 2013, ce sont 65,8 millions de personnes qui résidaient en France, dont 63,7 millions en France métropolitaine et 1, 9 million dans les départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion). L’île de Mayotte, nouvellement incluse dans les DOM, comptait 0,2 million d’habitants.

Avec un solde naturel parmi le plus bas de la décennie (+ 251.000), dû à une stagnation des naissances et un nombre important de décès, ajouté à un solde migratoire faible (+ 54.000), la France connaît sa plus faible croissance démographique depuis ces dix dernières années: + 0,47% pour cette année 2012.

Un solde migratoire faible

La baisse du solde migratoire s’explique en partie par la mise en place de politiques de maîtrise de l’immigration: la loi du 26 novembre 2003 visait en priorité à lutter contre l’immigration clandestine, et celle du 24 juillet 2006 a entraîné une réforme du code d’entrée et de séjour des étrangers. On passait alors d’une «immigration subie» à une «immigration choisie». En effet, avec la carte «compétences et talents», la France décidait d’adapter son immigration aux besoins de main d’œuvre et d’inclure une obligation d’intégration républicaine aux conditions d’obtention d’un titre de séjour. Depuis, ces mesures ont pris effet et, année après année, se font ressentir, notamment sur les chiffres du solde migratoire qui décroissent régulièrement depuis 2006, tous inférieurs à 100.000.

Augmentation du nombre de décès

En 2012, 571.000 décès ont été enregistrés, et bien que l’espérance de vie demeure élevée, ce sont les populations issues de l’entre-deux-guerres qui sont les plus touchées: en effet, ces générations nombreuses arrivent à des âges où les taux de mortalité sont peu à peu plus élevés. Mais cela n’explique qu’en partie des chiffres aussi importants. 2011 ayant connu peu de décès, 2012 a plutôt été un contre balancement de l’année 2011, avec en premier lieu, la vague de froid de février 2012 qui aura eu raison des populations les plus fragiles: grippes, gastro-entérites, maladies respiratoires auront sur les mois suivants alimenté cette surmortalité.

Pourtant, en dépit de cette baisse de la croissance démographique, la France concentre 13% de la population européenne, juste derrière l’Allemagne qui compte 16,2% des habitants de l’UE, le taux le plus élevé des pays européens.

Des maternités de plus en plus tardives

Le taux de fécondité y est peut-être pour quelque chose: avec 2,01 enfants par femme, la France se place, là encore, en deuxième position, derrière l’Irlande (2,05 en 2011). En 2012, on comptait quelque 822.000 naissances en France (hors Mayotte), dont 792.000 en France métropolitaine.

C’est la Guyane Française qui présente le taux de natalité le plus élevé en France (27,1% en 2010) et en bout de chaîne, se trouve la Corse, département affichant le taux de natalité le plus bas (9,8%): si l’Ouest guyanais connaît ainsi une croissance de 8%, directement liée à une immigration massive du Suriname, et à des pratiques culturelles favorisant les maternités précoces et nombreuses, la Corse elle, connaît un vieillissement de sa population dû, entre autres, aux nombreux départs vers le « continent » de ses habitants en âge de procréer.

Si, au niveau national, on peut tout de même parler de chiffres importants, quant au nombre de naissances, on note tout de même un léger recul depuis quatre ans. En effet, avec le vieillissement de la population, le nombre de femmes en âge de procréer diminue. De surcroît, l’âge moyen des mères à l’accouchement – c’est-à-dire, l’âge de la femme à la naissance de son premier enfant – augmente: on est passé à une moyenne de 30,1 ans en 2012, soit une hausse de 0,7 année en dix ans. Parallèlement, la fécondité des femmes les plus âgées augmente aussi: 6,6 enfants pour 100 femmes entre 35 et 39 ans, et 0,8 enfants pour 100 femmes de 40 ans et plus.

Dans un contexte actuel où la notion de mariage serait susceptible de connaître de profondes mutations en France, il est aussi intéressant de savoir où en est concrètement l’institution du mariage: 241.000 couples auraient convolé en justes noces en 2012, ce qui constitue une hausse significative depuis le début des années 2000 où l’institution n’avait cessé de décliner fortement. Concomitant aux naissances, l’âge moyen au premier mariage a lui aussi augmenté: 31,9 ans pour les hommes et 30,1 ans pour les femmes.

En bref, mariage ou pas, les Français sont de plus en plus frileux à fonder un foyer. Études de plus en plus longues, difficultés à trouver un emploi stable, ces facteurs économiques non négligeables viennent s’ajouter à d’autres, plus profonds: peur de s’engager, rejet des traditions séculières, de la religion? Les questionnements sont nombreux et ont trouvé leur écho, entre autres, dans le passage par le PACS, qui constituerait selon certains, une alternative entre l’union libre et le mariage.

Le nombre de divorces qui avait connu un pic en 2005 (155.300) s’est stabilisé depuis autour de 133.000 par an

Quoi qu’il en soit, le mariage semble retrouver un nouveau souffle et la natalité ayant encore de beaux jours devant elle, il apparaît donc qu’en France, le modèle familial traditionnel constitue encore une part socio-culturelle non négligeable dans le passage à la procréation.

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