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Suites du séisme de 2010 au Chili

Renaissance d’un paysage côtier, reconstitution de la faune et de la flore

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
31.01.2013
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  • Les communautés locales de pêcheurs ont été, pour leur part, durablement touchées par la catastrophe de 2010. (Romina Ortega/AFP)

Le 27 février 2010, un puissant séisme frappait le Chili, suivi d’un tsunami porteur de vagues de 10 mètres de haut. Cette catastrophe a été sur l’instant particulièrement dévastatrice. En effet, des millions de Chiliens ont été touchés, la secousse et la vague géante ont transformé le paysage. Des bâtiments et des ponts ont été démolis, l’électricité et le téléphone coupés. Les dégâts ont été estimés à plus de 15 milliards de dollars. Mais avec le recul, il apparaît néanmoins que le séisme a eu des effets positifs sur l’environnement.

En effet, le soulèvement tectonique aura eu pour résultat d’agrandir l’étendue des plages et d’annuler les effets néfastes des digues créées par l’homme. Ainsi, le paysage déformé par le séisme s’est reconstruit un an après et en mieux, les structures sédimentaires s’étant remises en place. Cela aura été l’un des six plus puissants tremblements de terre jamais enregistrés sur la planète. À ce moment, la croûte terrestre s’est brisée sur 500 kilomètres, le long d’une faille océanique située à seulement 6 kilomètres des côtes chiliennes.

Les côtes du Chili, un laboratoire naturel d’étude unique

Pour les chercheurs, les côtes du Chili sont un laboratoire naturel, unique pour comprendre les processus de formation des littoraux et l’impact de la montée des mers. Une semaine après le séisme, une équipe internationale a été créée, accomplissant des observations, d’abord ponctuellement, pour estimer l’impact sur les 800 kilomètres de côte. Des études à long terme ont été menées. L’équipe était constituée de chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et de partenaires chiliens de l’université Catholique du Chili. Les relevés topographiques ont montré que le tsunami a agi comme un bulldozer, détruisant tout sur son passage: dunes, barres sableuses immergées, plages... Le littoral chilien ayant fait table rase, c’est là un cas unique pour les chercheurs car il est désormais plus facile de comprendre la formation future des édifices géomorphologiques.

La résilience du littoral chilien

Un suivi bimensuel a été réalisé par le groupe de recherche et le rétablissement naturel de la ligne côtière observé. Ainsi la renaissance du littoral a été spectaculaire. Les chercheurs ont gardé pour preuve les relevés topographiques, l’imagerie par satellite et les photos aériennes géo-référencées. La réponse du littoral au désastre a été rapide. Au bout de quelques mois, la plupart des structures côtières sableuses se sont reconstruites naturellement, mais avec une morphologie différente. De manière inattendue, le système sédimentaire a retrouvé en un an un nouvel équilibre, différent de celui précédant le séisme, de meilleure qualité.

Le réchauffement climatique en direct

La secousse a surélevé le cordon littoral au sud de l’épicentre, tandis que sur environ 100 kilomètres vers le nord, il s’est abaissé de quelques dizaines de centimètres à un mètre. Cet affaissement a été reproduit en quelques minutes et ce sont les effets qu’aurait la montée du niveau des mers, annoncée pour les décennies à venir.

Ceci fait du littoral chilien une observation naturelle et unique  afin d’anticiper les impacts du réchauffement climatique sur les littoraux. Jusqu’à présent, les modèles fondaient leurs projections sur une simple équation, appelée loi de Brünn. L’équation de Brünn dit que le recul du trait de côte sera proportionnelle à l’élévation du niveau des mers. Grâce à leurs observations, les chercheurs viennent de montrer que la réalité serait plus complexe que prévu.

Une équipe dynamique d’observation

En décembre 2012, une mission conjointe avec les partenaires chiliens a permis d’installer un système permanent d’observation pour suivre en continu la dynamique du littoral. La récente création du Centre national de recherche sur les catastrophes naturelles est en charge de ce suivi. Le Centre devra permettre d’améliorer la gestion des risques pour les communautés locales de pêcheurs qui ont été, pour leur part, durablement touchées par la catastrophe de 2010.

L’équipe a comparé deux baies où le niveau terrestre s’est abaissé de 80 centimètres. Il s’agit de la baie de Duao, dont la plage s’est érodée sur 200 mètres en un an, tandis que celle située à l’embouchure du río Mataquito qui présentait un élargissement de plusieurs centaines de mètres de plage a été détruite lors du tsunami. La côte a été ensuite exposée à l’érosion par les vagues. Mais rapidement, elle s’est reconstruite, s’étendant de sa base au sud vers le nord.

Durant l’année qui a suivi le tsunami, les structures littorales se sont reconstruites rapidement. En moins d’un mois, elles ont évolué vers des états d’équilibres différents de ceux observés préalablement au tsunami. La nature avait ainsi repris ses droits.

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