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Denis Coderre pour Montréal

«Vivre ma ville» plus que jamais

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
01.10.2013
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  • Denis Coderre et sa copie du journal Époque Times chez Les Cafés Équitasse. (Ramiro Coloma/Époque Times)

Denis Coderre est le second aspirant-maire à être rencontré par Époque Times dans le cadre de notre série sur les candidats à la mairie de Montréal en vue des élections municipales qui auront lieu le 3 novembre prochain. Le dossier traite de l’homme et du politicien derrière l’Équipe Denis Coderre, présente l’analyse de Danielle Pilette et compte un article portant sur le déroulement des municipales. Dans notre prochaine édition, ne manquez pas le dossier sur Richard Bergeron et son parti, Projet Montréal.

C’était chez Les Cafés Équitasse que Denis Coderre et son attachée politique, Isabelle Perreault, ont donné rendez-vous à Époque Times. Après 15 minutes d’attente, M. Coderre arrive jovial, prêt à commencer la rencontre, alors qu’il venait de donner un point de presse au même endroit. Il s’est d’abord prêté joyeusement au jeu de la séance photo dans les environs du café, où se trouvait notamment l’hôtel de ville, où il en a profité pour serrer des mains, saluer les gens et bavarder brièvement avec eux. Montréalais depuis 40 ans, rien ne semble l’ébranler sur la question de la Ville.

Ingérer les dossiers municipaux

«Je suis comme une éponge, je suis un politicien professionnel, ça fait 30 ans que je suis en politique, peu importe le dossier, j’ai une bonne capacité à assimiler», affirme Denis Coderre, tout en martelant une nouvelle fois que les gens le connaissent non seulement pour maîtrise des dossiers, mais pour être à l’écoute et livrer la marchandise.

Au fédéral, M. Coderre avait 75 000 «employés». À Montréal, il en aurait 29 000. L’aspirant-

maire aurait à conjuguer avec un budget de «cinq milliards» pour la Ville, alors qu’il a géré plusieurs milliards comme ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme du Canada. Il s’est déjà aussi occupé de questions urbaines, de gestion de circulation, d’infrastructures, etc. Pouvoir passer de la politique nationale à celle du municipal ne semble pas être un obstacle, mais plutôt comme un nouveau défi dans son cheminement professionnel. Il semble d’ailleurs faire une distinction entre les deux  paliers de gouvernement  : «la Ville n’est pas un Parlement, mais bien une administration», selon ses dires.

Après l’avoir fait réagir pour en savoir davantage en mentionnant que Richard Bergeron, chef du parti Projet Montréal, connaît les dossiers de Montréal sur le bout de ses doigts, il approfondit  :

Bien qu’il n’ait aucune expérience en politique municipale et que Richard Bergeron, chef du parti Projet Montréal et candidat à la mairie, par exemple, connaît les dossiers de Montréal sur le bout de ses doigts, l’ex-ministre estime que d’autres aspects de sa personnalité l’avantagent.

«Le leadership et le jugement, ça ne vient pas en option», fait-il savoir. «Peu importe le dossier, si tu peux prendre la décision d’assumer, tu as besoin d’une proximité, d’une écoute attentive, un lien de confiance avec les gens», ramène-t-il à l’occasion dans les entrevues qu’il accorde.

«On est ici pour se faire élire, on est une équipe, et le leadership, c’est de savoir s’entourer. Ce que je fais, on ne voit pas beaucoup ça des autres. J’ai des porte-parole, j’ai des gens responsables de la culture, des transports, du patrimoine, du 375e anniversaire de Montréal, de la question de l’eau, de la gouvernance, des infrastructures, des finances, j’ai nommé mon numéro 2 qui est un gestionnaire chevronné, etc. Quand vous prenez tout ça ensemble, je suis un chef d’orchestre. Je vais choisir la partition, je connais tous les instruments, mais ce n’est pas moi qui vais jouer chacun. Et ça, ça envoie un message de profondeur et d’équipe», complète-t-il.

Sur la question d’équité entre arrondissements, Denis Coderre est franc et net  : «On n’est plus dans un débat de centralisation et de décentralisation. C’est un débat d’efficience et de cohérence. Moi, c’est le citoyen d’abord.» Il voit globalement Montréal comme ayant ses quartiers qui sont complémentaires les uns aux autres.

«Si Montréal souffre, tout le monde souffre. Nous ne sommes pas une ville comme les autres. On ne définit plus les gens par les pays, mais maintenant par les villes», répond M. Coderre lorsqu’on lui parle des enjeux locaux à défendre au provincial et au fédéral.

  • Denis Coderre poursuit sa campagne pour convaincre les Montréalais qu’il serait celui qu’il faut élire comme maire de Montréal au début de novembre prochain. (Ramiro Coloma/Époque Times)

Denis Coderre s’estime être «du sang neuf» dans cette course à la mairie de Montréal, tout comme plusieurs membres de son équipe qui ne sont pourtant pas tous étrangers à la politique municipale. «Dans les premières nominations, il y a eu Chantale Rouleau, fondatrice de Vision Montréal, “Miss Intégrité” et quelques-uns de ses collègues. Nous avons aussi des anciens de Projet Montréal [parti rappelant son “intégrité” continuellement]. Actuellement, j’ai 60 % de 80 candidats qui représentent du sang neuf.» «Parmi les gens qui travaillent avec moi, 24 faisaient partie d’Union Montréal ou étaient des candidats indépendants. J’ai confiance en eux», tient-il à rappeler.

Le grain de sel de Danielle Pilette
Mme Danielle Pilette, professeure associée au département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM, offre un autre son de cloche. «M. Coderre construit essentiellement sur les restes d’Union Montréal, qu’on le veuille ou pas. C’est l’héritier de Gérald Tremblay, pas tout à fait en ligne directe. Union Montréal, depuis les fusions, depuis le début, n’a jamais dit grand-chose», évalue-t-elle.

«Dans le fond, le programme d’Union Montréal a toujours été aussi simple et minimaliste. Dès le départ, le programme était “on veut garder les arrondissements fusionnés”, un programme sur la défensive. S’il y a des fusions, on veut rendre les arrondissements contents et les garder fusionnés. Le parti nous disait à chacune des élections, dont celle de 2009 ou avant, “on n’augmentera pas trop les taxes municipales, pas plus de l’inflation”, nous remémore Mme Pilette.

«À part de jaser sur les réseaux sociaux, il [Denis Coderre] ne s’est pas préparé tant que ça. Il n’a pas beaucoup étudié les finances de Montréal. Je ne suis même pas certaine qu’il a rencontré beaucoup de hauts fonctionnaires à la Ville. Il n’a pas fait tellement ses devoirs pratiques», est-elle persuadée.

«Surtout qu’il a été ministre fédéral, il a une certaine difficulté à s’approprier les enjeux municipaux comme M. Tremblay. Ce dernier a toujours eu une difficulté à s’approprier les enjeux municipaux, comme il a été ministre provincial [ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie de 1989 à 1994]. Il a eu bien de la difficulté à raisonner comme un maire de Montréal. Coderre a son schème de référence de ministre dans un gouvernement supérieur et non dans le champ municipal, chose qui est complètement différente. Même Mme Harel est dans cette logique-là, elle a été aussi ministre [plusieurs fois ministre sous différents gouvernements du Parti québécois]. Donc, on a trois ministres du passé, Mme Harel, M. Coderre et on a eu M. Tremblay. Ça a créé et continue toujours de créer un brouillard pour les électeurs», juge Danielle Pilette.

M. Coderre déplore naturellement cette vision de Mme Pilette. Il n’a surtout pas apprécié la comparaison avec Gérald Tremblay  : «Je ne suis pas un technocrate, mais pas du tout le même style [que Tremblay]. Il y en a qui aimeraient se comparer avec Jean Drapeau [maire de Montréal de 1954 à 1957 et de 1960 à 1986]. Jean Drapeau, 20 ans plus tard, les gens le voient comme un dieu et, à l’époque, on disait quand il est parti “Enfin!” C’était un grand homme, un visionnaire, mais il avait ses qualités et ses défauts. Je suis Denis Coderre, je ne me compare pas à d’autres. C’est sûr que j’ai un taux de notoriété au plafond et une confiance assez élevée parce que j’ai toujours livré la marchandise comme ministre. Si tu me comparais à Jean Chrétien, tu aurais plus de chance», explique l’homme mettant en pratique le courant de pensée Realpolitik [alliant pragmatisme et réalisme].

Homme de culture

«8,5 sur 10», c’est la note que donne Denis Coderre à la Métropole, lui qui a déjà été chroniqueur culturel en 2008 avec l’animatrice Marie-France Bazzo. «[…] Pour en arriver à l0 sur 10, il faut les ressources qui vont avec la volonté politique. […] Montréal grandit malgré les politiques actuelles, mais imaginez si le politique embarque…», fait-il miroiter.

«Maniaque de cinéma», Coderre réussit en partie à continuer de rouler grâce à cette nourriture. «Je n’ai pas besoin de partir deux semaines en vacances à l’extérieur, quand je veux m’évader pour me retrouver moi-même, je peux arriver à 2 h de l’après-midi au cinéma, voir le meilleur film du moment avec un pop-corn et un Coke et ça fait la job. Ça me met dans un état de réflexion et de repos, ce qui me recharge mes batteries», raconte-t-il.

Il est aussi très sensible à la musique, entre autres, à celle faisant partie du 7e art. «Avant un événement important, je fais un power nap de 15 minutes et je mets une musique avant  : de l’opéra, de la musique de film. J’ai vécu une campagne électorale sur la trame sonore de Gladiator, du compositeur Hans Zimmer que j’aime particulièrement. Cette sensibilité-là me rapproche de mes propres racines», confie-t-il.

Cinquantaine  : à la croisée des chemins

Début cinquantaine, l’introspection personnelle et professionnelle va de pair avec son parcours, selon Denis Coderre. Dans ses souvenirs récents qui ont contribué à la réflexion, notons son voyage en solitaire en Afghanistan au détriment du gouvernement conservateur à l’époque qui a tenté de l’empêcher d’y aller pour des raisons politiques. «Ça a été un moment important», rapporte Denis Coderre.

Il a fait un périple de 11 jours, à ses frais, il était d’opinion que la mission militaire canadienne ne devait pas se poursuivre au-delà de février 2009. Il tenait, entre autres, à remonter le moral des troupes canadiennes.

Sa démission comme lieutenant politique de Michael Ignatieff a aussi eu son effet. Son cheminement l’a, selon lui, rapproché de Montréal.

Site officiel de l’Équipe Denis Coderre pour Montréal  : www.equipedeniscoderre.com

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.