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Le pire reste à venir en Égypte, selon un expert

Écrit par Aron Lamm, Epoch Times
15.10.2013
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  • Des partisans de l'ex-président égyptien, Mohamed Morsi, affrontent les forces de l'ordre dans les rues du Caire le 6 octobre 2013. (Mohammed Abdel Moneim/AFP/Getty Images)

L'Égypte est actuellement aspirée dans une spirale de violence politique et de propagande mais, dans le long terme il y a espoir de témoigner d'un développement positif. C'est ce qu'estime l'expert sur l'Égypte Koert Debeuf, qui croit que la réalité économique pourrait être l'élément qui finalement forcera la tenue d'un dialogue raisonnable.

À la suite du renvoi du président Mohamed Morsi et de la répression subséquente contre les Frères musulmans, le pays est rongé par la violence. Ces derniers mois, plus de 1000 personnes, la plupart des partisans de Morsi, ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l'ordre.

La semaine dernière, plusieurs attaques contre les forces de sécurité ont eu lieu, de même qu'une attaque au lance-grenades sur un centre de communications satellites au Caire. Les islamistes radicaux, qui considèrent leur rêve d'un État islamique de plus en plus inaccessible, ont de plus en plus recours à la violence.

L'attentat au lance-grenades a été revendiqué par un groupe autrefois très peu connu, la Brigade al-Furqan, et a eu lieu dans la cour arrière de Koert Debeuf. Ce dernier représente l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ADLE) du Parlement européen dans le monde arabe.

«C'est arrivé à 4 heures de matin, alors je n'ai rien entendu. Je ne me suis même pas réveillé», raconte M. Debeuf. Personne n'a été blessé dans l'attaque, mais cet événement pourrait mal augurer, selon M. Debeuf.

«[La Brigade al-Furqan] a utilisé le même canal que l'État islamique en Irak, alors il y a définitivement un lien avec Al-Qaïda, ce qui est un peu épeurant», a-t-il commenté.

Des militants islamistes sont actifs sur la péninsule du Sinaï depuis longtemps, mais la réalisation d'attentats au Caire est un gage de la détérioration politique en Égypte. M. Debeuf affirme ne pas avoir prévu ce développement au début juillet, alors qu'il estimait que l'armée «serait assez futée pour parler aux Frères musulmans».

Il n'est pas clair, et il semble peu probable, que les Frères musulmans pourront participer aux prochaines élections. Le 23 septembre, un tribunal a ordonné l'interdiction de l'organisation et la confiscation de ses avoirs. Le 9 octobre, les autorités ont également annoncé que Mohamed Morsi allait subir son procès à partir du 4 novembre. Morsi est accusé d'incitation au meurtre et à la violence.

Dans tous les cas, il semble peu probable que la confrérie puisse influencer la nouvelle constitution. C'est pourquoi M. Debeuf ne voit pas comment la stabilité pourrait revenir dans les prochains mois.

«Pouvez-vous tenir un référendum libre et juste sur la constitution quand il y a un état d'urgence et ce genre de propagande médiatique?», demande-t-il, ajoutant que l'environnement n'est pas propice à l'édification d'une vraie démocratie. Il y aura probablement un contrecoup, selon lui.

«J'ai l'impression que ce ne sera pas la dernière constitution», affirme-t-il.

Toutefois, dans le long terme, il croit que toutes les parties seront forcées de retourner à la table des négociations, et peut-être pour des raisons économiques. Si les attaques terroristes se poursuivent, les investisseurs et les touristes vont fuir et éviter l'Égypte. Dans une telle situation, l'actuelle ferveur ultranationaliste où «la critique n'est autorisée à aucun niveau», comme le décrit M. Debeuf, ne durera pas et la population va perdre confiance dans le gouvernement et demander l'ouverture d'un dialogue.

«Ce sera la seule manière d'aller de l'avant», ajoute M. Debeuf.

Le scénario indonésien ou la Révolution française

M. Debeuf a déjà débattu à la télévision égyptienne que l'Égypte pouvait choisir entre deux options. Soit elle choisit le «scénario indonésien», où toutes les parties ont travaillé ensemble pour forger la constitution et l'avenir politique, ou le «scénario de la Révolution française», où révolutions et réactions s'enchaînent sans qu'il y ait place au dialogue.

Malheureusement, l'Égypte semble avoir choisi le deuxième scénario, selon M. Debeuf. Au départ, les Frères musulmans voulaient se débarrasser de tout ce qui est laïc et libéral, et maintenant l'armée fait le contraire.

«À partir du moment où il est devenu évident que [le gouvernement] ne voulait pas dialoguer, il est devenu très prévisible que la violence allait éclater et que ça allait devenir très extrême, très rapidement», remarque-t-il.

Actuellement, il n'est pas possible de déterminer si les attaques terroristes ont été autorisées, commanditées ou orchestrées par des éléments des Frères musulmans. Une chose est certaine, c'est qu'elles amplifient la spirale de violence et fournissent au gouvernement une raison idéale de réprimer davantage la confrérie, selon M. Debeuf.

Version originale : Egypt: It Will Get Worse Before It Gets Better

 

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