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Pékin «frappe fort» avant une rencontre politique importante

Une directive du Parti communiste appelle à la «guerre de tranchées» contre les marginaux et les persécutés

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
16.10.2013
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  • Le Parti communiste chinois a récemment émis une directive visant à mobiliser ses forces de sécurité pour u00abfrapper fort» contre les dissidents et les criminels avant une rencontre politique importante. (ChinaFotoPress/Getty Images)

Avant la tenue d'un important rassemblement politique à Pékin le mois prochain, le Parti communiste chinois a lancé une nouvelle campagne visant à s'attaquer à ceux qui pourraient contester son pouvoir, selon des documents internes obtenus par Epoch Times. La campagne, qui est probablement mise en branle de différentes manières à travers le pays, doit inclure une mobilisation policière, des visites à domicile, des quotas d'arrestations, des mesures de surveillance accrues et une adhérence stricte à l'idéologie du Parti.

Comme on le retrouve à l'habitude dans les directives de l'appareil de sécurité communiste, les documents sont remplis d'analogies et de langage guerriers. Par exemple, la deuxième page mentionne : «Nous devons mobiliser les troupes pour combattre toutes les activités criminelles, en lançant une attaque massive. Nous devons mener la guerre par les mines terrestres, la guerre de tranchées et complètement purger toutes les menaces à la stabilité sociale.»

La directive de 19 pages, datée du 29 septembre, a été obtenue par New Tang Dynasty Television et partagée avec Époque Times. Elle établit le plan pour Chaoyang, une municipalité de 3 millions de personnes dans le Liaoning, une province située au nord-est de la Chine.

Au sommet de la liste des cibles pour cette campagne devant durer trois mois se trouvent les pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle persécutée depuis 1999.

Les responsables de la sécurité du parti doivent les empêcher de se rassembler et d'envoyer des messages textes ou de faire des appels téléphoniques pour informer d'autres Chinois au sujet de la violente campagne menée contre la pratique. Ils doivent aussi «déterrer les éléments importants» et «se concentrer sur les visites à domicile de personnes clés».

La directive établit des quotas pour l'arrestation de pratiquants de Falun Gong. De nombreux éléments de l'appareil de sécurité doivent remplir ces quotas, notamment les agents de la sécurité publique, qui sont chargés de la persécution des groupes dissidents; les policiers patrouilleurs; la police d'Internet; les détectives et même les agents de la circulation. Les Bureaux de la sécurité publique au niveau de comté doivent au moins résoudre huit cas, selon le document.

Selon Yiyang Xia, directeur principal des politiques et de la recherche à la Human Rights Law Foundation de Washington, le document n'est «pas une directive pour la persécution du Falun Gong, mais il fait plutôt partie du système de maintien de la stabilité sociale, dont la priorité est la répression du Falun Gong».

Les directives de réprimer le Falun Gong dans le document semblent confirmer que la politique de persécution du Parti communiste n'a pas changé depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, malgré l'apparence d'une baisse d'intensité depuis 2012.

Après avoir détaillé les mesures à prendre contre le Falun Gong, la directive se tourne vers d'autres cibles : les pétitionnaires qui manifestent à l'extérieur des édifices gouvernementaux et ensuite les criminels, tels que les petits voleurs, les faussaires, les fraudeurs, les prostitués et les parieurs.

La première page du document se réfère à la conférence nationale sur la sécurité publique qui s'est tenue récemment. Le contenu de tels documents récapitule habituellement les directives et objectifs politiques qui sont établis par les plus hautes sphères du Parti, selon le chercheur Yiyang Xia. Habituellement, ce genre de document est répliqué au niveau des Bureaux de la sécurité publique provinciaux, municipaux et de comté à travers le pays, alors que chaque département planifie de mener sa campagne dans sa zone de responsabilité.

Dans ce cas-ci, selon M. Xia, il est probable que la Commission des Affaires politiques et législatives (CAPL), qui contrôle l'appareil de sécurité du Parti, soit à l'origine de la campagne. La CAPL est actuellement dirigée par Meng Jianzhu, un membre du Politburo.

Plus d'une dizaine de mobilisations sont prévues pour de grands groupes de «police populaire» : un groupe doit «infiltrer la communauté», un autre doit réaliser le «grand plan de visite» et un autre doit s'affairer à l'agitation verbale.

Le «grand plan de visite» se réfère aux policiers qui frappent aux portes des gens, dans la tentative de les convaincre de ne pas manifester contre le régime.

Les mobilisations de ce genre sont souvent appelées les campagnes pour «frapper fort». Elles font partie du mode de fonctionnement de l'appareil de sécurité communiste et surviennent périodiquement depuis des décennies.

Le document discute aussi d'établir un «système exhaustif de surveillance sociale» impliquant l'installation de caméras haute résolution à travers les immeubles à appartements.

La campagne de répression doit couvrir la période durant laquelle se tiendra à Pékin la Troisième session plénière du Parti communiste, où de nouvelles politiques de réforme économique devraient être dévoilées. Le dirigeant du Parti, Xi Jinping, mène également une campagne contre la corruption au sein du Parti et la rencontre sera une autre occasion pour lui d'approuver la direction dans laquelle se dirige le Parti.

«La Troisième plénière sera une chaude lutte au sein de la direction du parti, alors peu importe l'intensité des troubles à l'interne, ils ne veulent pas d'autres manifestations», analyse Yiyang Xia. «Essentiellement, c'est une question de confiance. Ils ont l'impression d'avoir des ennemis partout et ils ne sont pas confiants.»

Version originale : Beijing ‘Strikes Hard’ Prior to Major Political Meeting

 

 

 

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