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Capitaine Phillips

Prise d’otage de catégorie A

The Epoch Times
15.10.2013
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Après avoir conduit avec vivacité The Bourne Supremacy, The Bourne Ultimatum et United 93, le réalisateur d’origine britannique, Paul Greengrass, a pu se servir de tout son bagage d’expérience pour soulever l’adaptation cinématographique du livre A Captain's Duty : Somali Pirates, Navy SEALs, and Dangerous Days at Sea, écrit par Richard Phillips lui-même et par Stephan Talty.

Capitaine Phillips raconte les faits historiques de la prise d’otage du capitaine Richard Phillips et de son équipage par des pirates en provenance de la Somalie durant la saga du Maersk Alabama en 2009. Drame biographique, historique, suspense, film à sensations fortes : on ne sait sur quel pied danser et c’est justement l’intention évidente du réalisateur. Un autre (de très nombreux) film de tension qui a en son centre une prise d’otages, mais qui néanmoins demeure appréciable pour chacune de ses composantes impeccables et indéniablement efficaces.

En contrepoids, avoir la perspective somalienne de l’attaque du cargo dans les premières séquences renforce la valeur globale du tout. Il aurait été pertinent et précieux de continuer ce lien privilégié avec la réalité somalienne tout au long de l’œuvre. On tente de la soulever à nouveau au trois quarts du film, mais sans vraiment en tirer quoi que ce soit. Le même phénomène se produit alors qu’on commence à bien sentir la réalité des secours de la Marine venant en aide au capitaine Phillips. On y présente différents personnages qui semblent avoir du coffre, mais qui disparaissent trop rapidement du scénario. Quelques séquences de plus qui leur auraient été consacrées auraient permis une certaine profondeur appréciable, en plus de nourrir les différentes perspectives de la tragédie.

Plus le film progresse, plus le capitaine Richard Phillips doit user de psychologie subtile pour pouvoir survivre : regards de toute sorte, empathie dirigée, tactiques dialogiques avec les pirates, etc. Cet apport est lié directement au talent des acteurs. Cependant, on aurait voulu plus que le hors-d’œuvre proposé. Il en aurait fallu davantage pour que la fiction puisse augmenter sa valeur d’un cran.

Tom Hanks est une valeur sûre pour quiconque l’ajoutant à sa distribution (et qui réussit à se l’offrir), cet acteur toujours figurant parmi ceux les plus en vogue à Hollywood. Compte tenu de cela, on peut tout de même parler ici d’une performance sensationnelle, qui progressivement monte en intensité et en brio jusqu’à son apogée dans la séquence finale. Juste pour vivre cette dernière, on peut dire que Capitaine Phillips vaut le déplacement.

La distribution a fait un travail judicieux pour le choix des pirates somaliens. Les acteurs ne sont pas connus, c’est-à-dire qu’ils en sont à leur premier film. Ces inconnus au physique rachitique, laissant les traits du visage particulièrement expressifs et manifestes, dont leur dentition atypique, assurent une sensation de terreur bien concentrée.

La musique du compositeur Henry Jackman (Wreck-It-Ralph, The End of the World, G.I. Joe: Retaliation) donne le piquant au long métrage auquel on peut s’attendre. Elle n’en demeure pas moins un liant indispensable et opérant.

Confier ce fait vécu au réalisateur Paul Greengrass garantissait d’avance une partie du succès du film palpitant. La direction photo bien maîtrisée vient aussi donner un cachet important à l’histoire de Richard Phillips comme si on la vivait réellement.

 

L’effet huis clos, «claustrophobique» de Capitaine Phillips est un élément original, surtout lorsqu’on se trouve à l’intérieur du navire de fortune. Cela rappelle certains éléments de Das Boot  ou du film d’Hitchcock Lifeboat. L’absence de défense contre les pirates à l’intérieur du cargo corse à souhait l’intrigue, un peu sous le modèle d’Alien 3.

Capitaine Phillips est un de ces films qui ne finissent plus, mais comme il s’agit d’un suspense c’est en quelque sorte une bonne chose. Quand on parle d’un suspense tiré d’un fait vécu, l’effet est nettement amplifié.

 

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