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En Chine, les chiffres de l’obésité dépassent ceux de la croissance économique

Écrit par Dr. César Chelala
16.10.2013
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  • Des personnes en surpoids examinent se pèsent après leur séance d’acupuncture et des exercices à l’Hôpital Aimin (Aimer les Gens) pour la Réduction des Graisses dans la cité portuaire septentrionale de Tianjin en Chine, le 14 Juin 2012. (Mark Ralston/AFP/Getty Images)

L’obésité en Chine, particulièrement chez les enfants, est devenue une importante préoccupation de santé publique qui affectera sérieusement la santé des générations futures. Ce phénomène aura un poids économique certain sur le pays.

Tandis que le PNB de la Chine est passé de 2.750 milliards de dollars (2.036 milliards d’euros) en 2005 à 4.990 milliards de dollars (3.695 milliards d’euros) en 2009, le nombre de personnes obèses est passé de 18 à 100 millions, un taux d’augmentation bien plus rapide que celui du PNB pour cette même période.

«La Chine est entrée dans l’ère de l’obésité», a déclaré Chengye Ji, un éminent chercheur en santé de l’enfance, à USA Today.

De plus, ce qui rend la situation encore plus sérieuse est que la Chine, tout comme le Vietnam, l’Inde, et beaucoup d’autres pays en développement, doit supporter une «double charge»: la persistance d’une sous-alimentation, en particulier parmi les enfants des zones rurales, et une rapide augmentation de surpoids, d’obésité et des maladies qui y sont liées: telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, les attaques cérébrales, le diabète de type 2, ainsi que certaines formes de cancer.

«Ce que nous observons dans les pays en voie de développement subissant une transition économique rapide, c’est une sous-nutrition, une surnutrition, et des maladies infectieuses autant que chroniques qui coexistent sur de longues périodes», a déclaré Gina Kennedy, de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (OAA).

Bien que les termes «obèse» et «en surpoids» soient parfois utilisés de manière interchangeable, ils ont des sens différents. Être en surpoids, c’est avoir un poids proche de la norme établie. La différence entre ces deux termes est déterminée par l’utilisation de l’indice de masse corporelle (IMC), qui est un moyen pour déterminer la masse corporelle à partir du poids et de la taille d’une personne.

La surcharge pondérale n’est pas seulement un problème existant dans les pays en développement, il se trouve également dans les pays industrialisés. Aux États-Unis, le nombre d’enfants en surpoids a doublé et celui des adolescents a triplé depuis 1980, d’après le directeur général de la santé.

Dans les villes chinoises, selon les statistiques officielles, 8% des enfants de 10 à 12 ans sont considérés obèses et 15% de plus sont en surpoids. Une étude de l’Université de Californie du Sud, menée en 2006, a révélé que la masse adipeuse moyenne des enfants de Hong Kong était de 21%, un chiffre extrêmement élevé.

La cause primordiale de l’obésité chez les enfants et adolescents est le déséquilibre énergétique entre les calories qu’ils consomment et celles qu’ils dépensent au travers d’une activité. Mais le chiffre en hausse d’enfants et d’adolescents en surpoids et obèses est dû à bien des causes différentes.

Il y a plusieurs raisons qui expliquent l’augmentation de l’obésité en Chine. Traditionnellement, le régime alimentaire chinois incluait essentiellement des céréales et des légumes, avec très peu d’aliments d’origine animale. Le résultat était que la ration de graisses et de sucre de la population chinoise est demeurée basse pendant fort longtemps. Cependant, alors que le pays connaissait un développement économique explosif, les aliments gras et sucrés sont devenus bien plus largement disponibles.

Du fait du manque de connaissance parmi la population en général sur les principes qui participent à une nutrition équilibrée, et les effets néfastes des graisses et des sucres, leur consommation a augmenté de façon significative ces dernières décennies: de même que les problèmes qui y sont associés. À cause de famines par le passé dans le pays, différents aliments, mais particulièrement ceux au contenu élevé en graisses, sont vus maintenant comme des éléments très attractifs. Dans le même temps, la consommation de céréales, fruits et légumes a diminué.

Manger dans des «fast foods», en particulier les franchises de chaînes américaines comme McDonald’s, Pizza Hut, ou Starbucks, où la nourriture est particulièrement riche en graisses et sucre, est en train de devenir très attractif et considéré un signe de réussite sociale. Bien que la nourriture dans ce genre d’endroit soit chère selon les normes chinoises, ils offrent une atmosphère de détente et de luxe qui attire de nombreux Chinois, en particulier les jeunes appartenant au milieu des affaires.

L’attirance pour les «fast foods» n’est pas près de disparaître. Au lieu de cela, une nouvelle tendance se développe en ce qui concerne ces endroits. Cela a commencé à Hong Kong, où des restaurants McDonald’s offrent ce qu’on a appelé les «McWeddings » et fournissent des réceptions de mariage pour de jeunes couples. McDonald’s ouvrira un total de 250 nouveaux restaurants cette année et s’attend à avoir 2.000 restaurants dans toute la Chine d’ici la fin de 2013. L’industrie du fast-food en Chine est désormais la cinquième en taille dans le monde.

Un autre facteur important dans l’accroissement des niveaux d’obésité dans la population dans son ensemble sont les niveaux inadéquats d’activité physique résultant de l’utilisation accrue des téléviseurs, ordinateurs, et d’activités passives de loisirs; parmi d’autres facteurs on trouve le manque d’espaces sûrs adéquats pour l’exercice physique; et l’utilisation accrue de modes de transport motorisés. Les voitures sont non seulement devenues des symboles de richesse, mais ont conduit à des niveaux d’activité physique radicalement diminués.

Pour confronter ce problème qui présente tant d’implications importantes, il est nécessaire d’augmenter les programmes scolaires visant à cultiver des pratiques d’alimentation saine et de transmettre aux enfants des styles de vie sains. Il est important également d’augmenter sur le plan national les programmes sociaux et de santé sur l’alimentation publique au travers des canaux d’information de masse, ainsi que la création de programmes d’éducation nutritionnelle au sein des communautés.

Plusieurs pays ont expérimenté l’usage de mesures fiscales en vue de limiter la consommation d’aliments à teneur élevée en graisse, sucre et sel. Des taxes plus élevées sur les aliments malsains peuvent aider à améliorer la santé en changeant les habitudes de nourriture, en même temps qu’elles génèreraient d’importants revenus qui pourraient être utilisés dans les efforts de prévention. Le défi pour les décisionnaires est de développer des programmes et des mesures effectifs visant à prévenir et contrôler ce qui est en train de rapidement devenir un sérieux problème de santé publique, tout en permettant à la population de jouir des bienfaits de la croissance économique du pays.

Le Dr. César Chelala est un consultant international de santé publique pour plusieurs agences des N.U. ainsi que d [‘autres] organisations internationales. Il a aussi gagné un trophée du Club de la Presse Américaine à l’Étranger.

Version en anglais: Obesity Outpacing Economic Growth in China

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