Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Roche Bobois: un succès exponentiel depuis plus de 50 ans

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
17.10.2013
| A-/A+
  • Gilles Bonan, PDG du groupe Roche Bobois, devant le célèbre canapé Mah Jong, lors de son récent passage dans le magasin de Montréal. (Nathalie Dieul/Époque Times)

L’histoire de la compagnie de meubles haut de gamme Roche Bobois, connue mondialement avec près de 250 magasins dans 45 pays et environ 560 millions de dollars de chiffre d’affaires, a démarré il y a un peu plus de 50 ans avec l’alliance de deux familles qui étaient… concurrentes! L’union fait la force… Époque Times a profité du passage à Montréal de Gilles Bonan, PDG du Groupe Roche Bobois, pour essayer de comprendre comment la rencontre de ces deux familles a généré le succès que l’entreprise connaît aujourd’hui.

Tout a commencé dans les années 1960 à Paris. À cette époque, deux familles se partageaient le créneau du meuble scandinave qui était très en vogue : la famille Roche et la famille Chouchan. Chacune de ces familles avait un magasin de meubles. Les deux magasins étaient des concurrents féroces, jusqu’au jour où Philippe Roche est allé chez l’ennemi pour y rencontrer Patrick Chouchan et lui proposer une alliance. C’est ainsi que les deux familles ont mis en commun leurs ressources, ont créé un catalogue commun, fait des achats communs et une publicité commune.

Le nom de Roche Bobois vient de cette alliance : le nom de la famille Roche avec celui du magasin de la famille Chouchan, qui s’appelait «Au Beau Bois» (même prononciation que Bobois en français).

Créer des franchises sans le savoir

La renommée de Roche Bobois était déjà importante grâce au mobilier scandinave. «Le succès de ces deux magasins aidant, ils se sont dit peut-être qu’ils pourraient décliner le concept dans d’autres villes de France. Ils sont allés dans les grandes villes, ils ont vu les leaders du meuble de Lyon, de Marseille, de Nancy, etc., en proposant la formule. En fait, sans s’en rendre compte ils faisaient de la franchise», explique M. Bonan. En effet, à l’époque, le concept de la franchise était déjà très développé aux États-Unis, il existait également en France, mais pas du tout dans le domaine de l’ameublement.

Après avoir développé le concept en France, les dirigeants de Roche Bobois étaient intéressés à continuer le développement à l’international. Cependant, ils se sont heurtés à un problème : ils disposaient de l’exclusivité des collections qu’ils importaient de Scandinavie ou d’ailleurs uniquement pour la France, celles-ci étaient déjà distribuées par des concurrents dans les autres pays où ils auraient bien aimé s’installer.

Qu’à cela ne tienne : s’ils ne pouvaient pas obtenir d’exclusivité mondiale pour ces collections, ils créeraient leurs propres collections de meubles sur lesquelles ils pourraient disposer de cette exclusivité. Ils sont donc devenus éditeurs par la force des choses, de manière à pouvoir s’internationaliser.

Ils ont commencé par les pays francophones limitrophes : la Belgique, la Suisse, le Luxembourg. Puis, ils se sont intéressés à l’Amérique. Ne parlant pas l’anglais, ils ont décidé d’essayer le Québec où ils ont ouvert leur premier magasin d’Amérique du Nord en 1973, dans la ville de Québec. C’est à partir du magasin de Québec qu’ils ont rencontré la bonne personne pour en ouvrir un autre à New York, et ainsi de suite.

«Un très fort développement à l’international»

De fil en aiguille, le développement international s’est renforcé de plus en plus, avec aujourd’hui près de 250 magasins dans le monde. «On ouvre en moyenne plus d’un magasin chaque mois. Cette année, il y a 15 nouveaux magasins au programme», précise le président du groupe. Parmi les derniers nés, il cite l’ouverture d’un deuxième magasin de New York, un à Palm Beach, un à Bogota, et parmi les prochains magasins qui vont ouvrir prochainement : Stuttgart, Singapour, Jakarta, Bombay ainsi qu’un sixième magasin à Londres.

Aujourd’hui, le premier marché de Roche Bobois reste évidemment la France, avec 85 magasins. Cependant, pour la première fois en 2012, l’international a pris le pas sur le marché français pour le groupe Roche Bobois : «maintenant l’international fait 51 % du chiffre et ça va aller en s’accentuant», souligne M. Bonan.

Le deuxième marché le plus lucratif pour le groupe, ce sont les États-Unis. Il faut dire que Roche Bobois fêtera le 40e anniversaire de sa présence aux États-Unis l’année prochaine. Puis les autres places fortes de la compagnie sont le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, la Suisse.

  • Le fameux canapé Mah Jong, créé en 1971 par le designer Hans Hopfer, est complètement intemporel : il s’agit du no 1 des ventes de Roche Bobois pratiquement depuis son lancement : u00abun modèle magique depuis plus de 40 ans». (Roche Bobois)

«Il n’y a pas de limite à la créativité!», lance M. Bonan.

Roche Bobois n’est pas un fabricant, mais un éditeur ainsi que l’explique son président : «C’est une vraie force de ne pas être fabricant, parce qu’on a accès à tous les savoir-faire, à tous les matériaux. On n’a pas de contrainte technique pour réaliser une création et un design. Si on avait une usine qui fait du bois, on ferait du bois et on ne pourrait pas faire du métal, du verre et de l’injection et de la laque, etc. […] Tout est possible. Et c’est ce qu’apprécient les designers avec lesquels on travaille : c’est qu’avec Roche Bobois on peut tout réaliser y compris leurs “délires”.»

«On arrive à obtenir cette personnalisation parce qu’on a des circuits courts en Europe. Ce sont des ateliers ou des petites usines, pas des grandes industries, donc on a cette flexibilité. Il est évident que si on fabriquait en Chine, ce serait impossible. On commanderait des conteneurs avec des canapés bleus et d’autres verts et d’autres jaunes, et on ne pourrait pas raffiner comme on fait aujourd’hui.» Ainsi, lorsqu’un client arrive dans un magasin Roche Bobois n’importe où dans le monde, il n’achète pas le modèle sur le plancher, à moins qu’il ne soit en solde. La production est lancée en fonction du choix du client.

Développement de l’écoconception

Depuis 2005, Roche Bobois essaie de se tourner de plus en plus vers l’écoconception de ses produits. La bibliothèque Legend, faite de chêne provenant d’une forêt gérée durablement, avec des finitions et vernis à l’eau, a été le premier pas de l’entreprise dans ce sens. «On essaie de s’améliorer. On ne peut pas dire qu’on est 100 % écoconçu, ce n’est pas vrai, mais chaque fois on essaie de faire mieux. C’est un cheminement permanent», mentionne le PDG.

Actuellement, l’entreprise travaille sur les mousses des canapés qui ne sont pas très respectueuses de l’environnement puisqu’elles sont chimiques. «On travaille sur des substituts aux produits chimiques, et notamment on travaille sur la mousse à l’huile de soja, mais pour l’instant on n’a pas obtenu la résilience et l’élasticité suffisante, donc on continue à travailler dessus», conclut le dirigeant.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.