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Rush

Vivre de vitesse et de risques

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
02.10.2013
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  • Les légendaires coureurs automobiles et rivaux James Hunt (Chris Hemsworth) et Niki Lauda (Daniel Brühl) sont au centre du long métrage Rush, inspiré de leur vraie histoire.(Les Films Séville)


Ron Howard (Frost/Nixon, A Beautiful Mind, Da Vinci Code) n’en est plus à son premier chef-d’œuvre. Il poursuit la tradition avec son tout dernier film Rush, inspiré d’un fait vécu. On peut sans l’ombre d’un doute affirmer qu’Howard a fait une autre marque indélébile de qualité dans l’industrie du cinéma. Il s’est assuré de garder la barre élevée, non seulement pour sa carrière, mais à l’intention du cinéphile d’aujourd’hui et de demain.

L’Autrichien Niki Lauda (Daniel Brühl) et le Britannique James Hunt (Chris Hemsworth) ont longtemps été de meilleurs ennemis et se sont affrontés pendant des années en course automobile Formule 1 sur les plus importants circuits du monde. Cela n’a pas empêché qu’ils aient tous les deux contribué grandement à leur vie mutuelle, pour la plupart du temps indirectement.

Le visuel de Rush, dont la direction photo est simplement une merveille, est l’un des plus ahurissants films qu’il m’ait été donné de voir. Cela transparaît dans les prises de vue à l’intérieur du moteur des F1, dans celles à l’intérieur du casque des coureurs automobiles, durant les séquences où la piste est complètement trempée, quand on voit les voitures rasant les coins du circuit, pendant l’historique des victoires et des défaites des deux protagonistes comme un jeu vidéo, etc. On n’a même pas lésiné sur les paysages extérieurs : chaque image, ou presque, est un petit tour de force en soi.

L’incertitude narrative volontaire entre Lauda et Hunt est extraordinaire. En d’autres mots, il est vraiment intéressant de découvrir qu’il n’y a pas un seul narrateur, mais les deux personnages principaux se passent le micro. Cela donne des perspectives différentes sur leur vécu, dont celui de leur adversaire respectif. On aurait pu craindre, avec la publicité du film centrée sur Chris Hemsworth, qu’on aurait strictement la version de Hunt, venant avec une tonne de valeurs américaines douteuses et redondantes. Comme l’œuvre a du sang américain, allemand et britannique, on peut compter sur un impressionnant équilibre et un incontestable trésor artistique. Dans cette optique, la performance d’acteur et la place laissée aux deux personnages, plus grands que nature, dans le scénario ont aussi été bien calibrées.

Difficile d’affirmer si Chris Hemsworth (Thor, Star Trek: Into Darkness) ou Daniel Brühl (The Edukators, Good Bye Lenin!) a eu un meilleur jeu que l’autre. Hemsworth a certainement plus de nuances, non pas parce qu’il est supérieur comme acteur, mais bien parce que le réel James Hunt est très coloré, tandis que Niki Lauda est mesuré et renfermé, jouant plutôt la même note. Bien que les deux vrais coureurs automobiles soient de calibre équivalent, on peut en dire de même à propos des deux acteurs.

  • James Hunt (Chris Hemsworth) s’est marié sur un coup de tête à Suzy Miller (Olivia Wilde), une top-modèle qu’il a rencontrée en Espagne pour la première fois en 1974.(Les Films Séville)


Les femmes au bras de leur mari, Suzy Miller, femme de Hunt jouée par Olivia Wilde (In Time, TRON: Legacy), et Marlene Lauda, femme de Lauda interprétée par Alexandra Maria Lara (Je n'ai rien oublié, Control), sont de bonnes compagnies, très expressives pour ce qui est du faciès, mais elles sont bien secondaires dans l’histoire choisie par Howard. La soif de la vitesse et de gagner prend plus de place, non seulement dans la vie de Hunt et de Lauda, mais aussi à l’écran.

Qu’on aime la course automobile ou non n’est qu’un détail. La trame dramatique est très bien travaillée et s’étend sur tout le film. À elle seule, elle satisfait pleinement, tout comme l’intensité des moments consacrés à la course automobile saura rassasier les plus grands amateurs de ce sport.

Howard a eu raison de ne pas mettre l’accent uniquement sur la compétitivité exacerbée entre les deux pilotes automobiles. Il a aussi considéré d’inclure la compréhension et les réalisations qu’ont eues Lauda et Hunt plus tard dans leur vie par rapport à leur rivalité légendaire, tout comme sur les risques du métier. On sent une fibre de grands guerriers asiatiques d’antan entre les deux, ce qui est un élément très appréciable dans le long métrage de Ron Howard. La conclusion vient justement renforcer cet aspect et se veut plus philosophique, traitant, entre autres, des choix que l’on fait dans la vie et des impacts directs qui en découlent.

Quelques pistes épiques de l’éminent compositeur de musique de film, Hans Zimmer (Gladiator, The Dark Knight Rises, The Last Samurai), emportent l’œuvre sans hésiter à un niveau plus élevé qu’elle l’est déjà. Trois pistes, au minimum, risquant de jouer en boucle pendant longtemps dans votre lecteur musical, valent l’achat : 1976, Lost But Won et My Best Enemy.

 

 

 

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