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Exil politique en vue pour Berlusconi

Écrit par Vincenzo Cassano, Epoch Times
24.10.2013
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  • Silvio Berlusconi (devant à G) et des sénateurs du Parti du peuple de la Liberté au Sénat à Rome, en Italie, le 2 octobre 2013. (Filippo Monteforte/AFP/Getty Images)

BARI, Italie – Pendant presque deux décennies, il a été la voix dominante du paysage politique italien, mais il semble que dorénavant Silvio Berlusconi doive quitter la vie politique.

Le magnat des médias de 77 ans, quatre fois Premier ministre de l’Italie, se bat pour survivre politiquement alors qu’il s’apprête à purger une peine d’un an.

La tentative de Berlusconi de faire tomber le gouvernement ce mois-ci a été perturbée par une rébellion au sein de son parti le Peuple de la liberté (PdL). En effet, 23 sénateurs se sont rallié au Premier ministre Enrico Letta et son fragile gouvernement de coalition lors d’un vote de confiance le 2 octobre.

En octobre, un comité sénatorial a recommandé l’expulsion de Berlusconi du Sénat à cause de sa condamnation pour fraude fiscale. Un vote de l’ensemble du Sénat – qui pourrait sceller le sort politique de Berlusconi – est prévu avant la fin du mois.

Berlusconi devait commencer à purger une peine d’un an pour fraude fiscale le 15 octobre. C’est sa première condamnation bien qu’il ait été mis en examen une douzaine de fois. Le 11 octobre, ses avocats ont requis pour lui un an de travaux d’intérêt généraux (TIG) à la place de l’assignation en résidence surveillée, peine qui a déjà été réduite à quatre ans. Il faudra apparemment au moins six mois pour que les autorités décident de la façon dont Berlusconi devra s’acquitter de sa dette à la société, du fait des retards notoires du processus bureaucratique de l’exécutif judiciaire italien.

Soutien à Berlusconi malgré la rébellion

Berlusconi, connu pour ses manœuvres politiques, s’est comporté comme un roi aux échecs qui a essayé de renverser l’échiquier avant le vote de confiance lorsqu’il a menacé de retirer ses ministres s’il était expulsé du Sénat, ce qui lui a permis de détourner plusieurs poursuites à son égard.

Bien que les sénateurs se soient rebellés contre Berlusconi pour l’arrêter et empêcher le gouvernement de s’effondrer, presque aucun d’entre eux ne souhaite voir leur leader historique s’en aller.

C’était le «bon choix» à faire pour être responsable envers le pays, a dit l’un des 23 sénateurs dissidents, Andrea Augello, dans une interview à Epoch Times.

Un autre sénateur rebelle, Francesco Colucci, dit qu’il souhaite «une direction [du parti] réceptive... à la base» et la nécessité aussi de «revoir les fonctions du groupe de direction».

Néanmoins, les deux sénateurs interrogés voient toujours Berlusconi comme un élément essentiel du parti du Peuple de la liberté.

«Dans n’importe quel scénario, il n’y aura qu’une seule personne qui conduira le parti, officiellement ou non, et son nom est Silvio Berlusconi», a déclaré M. Colucci.

«Ce n’est pas le moment» d’attaquer Berlusconi, a précisé M. Augellot, «une personne digne» n’attaque pas quelqu’un qui est en difficulté.

Selon la loi électorale actuelle en Italie, les citoyens votent pour un parti et non pour un président, ce qui donne à la tête du parti le pouvoir d’attribuer les postes selon son souhait.

Selon Alessandro Lattarulo, professeur de sociologie et de sciences politiques à l’Université Aldo Moro de Bari, cette règle contraint les membres du parti de Berlusconi à ne pas prendre d’initiative trop drastique, au risque de les exclure du Parlement.

Même dépouillé de son siège, Berlusconi pourrait encore diriger son parti de l’extérieur du Parlement, en fonction du nombre de sénateurs restés fidèles.

De plus, les membres du parti du peuple de la liberté «sont tous des politiciens professionnels pour qui il serait difficile» d’être hors du Parlement, a précisé M. Lattarulo.

 

Qu’arrivera-t-il au parti de Berlusconi? Selon certains experts, les politiciens de droite de l’Italie se diviseront probablement en trois groupes : l’un serait plus modéré, le second Forzia Italia que Berlusconi veut rétablir [après sa dissolution en 2009], et le troisième, un parti plus à droite dirigé par Gianfranco Fini, un ancien allié de Berlusconi qui a quitté le parti en 2010.

Les différents partis, comme le voit Lattarulo, seraient alliés et pourraient susciter le soutien, à la fois des Italiens, qui sont encore fidèles à Berlusconi, et de ceux qui ont perdu confiance dans l’endurant leader des forces de centre droit.

 

Version originale : Political Exile in Sight for Berlusconi

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