Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le débat sur les OGM n'est pas clos, affirment des scientifiques européens

Controverse alors que Monsanto remporte le prix alimentaire mondial

Écrit par Justina Reichel, Epoch Times
28.10.2013
| A-/A+
  • Des gens manifestent contre Monsanto le 12 octobre 2013 à Durban, Afrique du Sud. (Rajesh Jantilal/AFP/Getty Images)

Après que les géants de la biotechnologie Monsanto et Syngenta ont obtenu le World Food Prize, une coalition de scientifiques européens affirme que le débat sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) est loin d'être clos.

L'European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility (ENSSER), qui regroupe plus de 90 scientifiques, universitaires et médecins, a émis un communiqué le 21 octobre en réponse aux «déclarations répandues» que les OGM sont sans danger.

«Nous rejetons vigoureusement les déclarations des producteurs d'OGM et de certains scientifiques, commentateurs et journalistes qu'il existe un “consensus scientifique” sur l'innocuité des OGM et que le débat sur le sujet est “terminé”», indique l'ENSSER.

«Cette affirmation encourage un climat de complaisance qui pourrait mener à un manque de rigueur réglementaire et scientifique et de prudence appropriée, ce qui pourrait mettre en danger la santé des humains, des animaux et de l'environnement.»

La coalition cite plusieurs études qui suggèrent que les OGM peuvent être toxiques ou allergènes et elle souligne que plusieurs produits contenant des OGM n'ont pas été évalués de manière appropriée.

La controverse est survenue dernièrement après que le World Food Prize, considéré comme le prix Nobel en agriculture, a été remis à trois chercheurs – y compris Robert T. Fraley de Monsanto – qui ont joué un rôle important dans le développement de semences génétiquement modifiées.

  • ST LOUIS, MISSOURI, MAY 2009: Research Biologist Heidi Windler takes tissue samples from genetically modified corn plants inside a climate chamber housed in Monsanto agribusiness headquarters in St Louis, Missouri, 21 May 2009. Windler is attempting to breed a Corn Root Worm resistant strain of corn which will one day form the basis of a root worm resistant corn crop of the future. Monsanto is at the forefront of biotechnology in the agribusiness sector. These climate chambers are designed and built inhouse and they allow the technicans to monitor plant growth daily. These plants are monitored for the perfect DNA of an elite corn seed and then those plants that make the grade are forwarded to the next stage of the selection process. Monsanto is a controversial global corporate with a history of strong litigation against those it assumes are interfering with its stringent patent laws. This practise as well as its advanced genetically modified technology approach in the agricultural sector have led many to be suspi

Ceux qui considèrent que les OGM sont la solution pour régler la faim dans le monde ont applaudi la décision. D'autres sont enragés, car ils considèrent que la technologie est surestimée, qu'elle n'a pas été testée suffisamment et qu'elle est non durable. Les opposants aux OGM soulignent également des récentes décisions dans neuf pays qui ont restreint ou interdit l'utilisation dans les champs ou la commercialisation de certaines variétés d'OGM.

L'impartialité du prix alimentaire a également été remise en question, alors qu'il dépend du financement provenant des entreprises, des particuliers et des gouvernements. Monsanto et la Syngenta Foundation sont parmi les donateurs.

«Il y a beaucoup d'argent en jeu si on remet en question les OGM, alors nous craignons que certaines questions importantes soient ignorées», affirme Lucy Sharratt, coordonnatrice pour le Réseau canadien d'action sur les biotechnologies (RCAB), qui s'oppose depuis longtemps aux OGM.

«Le financement provenant de l'industrie nuit à l'intégrité de la science et les campagnes [de relations publiques] de l'industrie érodent la compréhension qu'a la population du processus scientifique.»

Pas de preuve, dit Monsanto

Monsanto défend que ses produits génétiquement modifiés ne sont pas nocifs et que les semences modifiées ont été testées plus que n'importe quelle autre semence «dans l'histoire de l'agriculture», sans qu'il y ait preuve de dommage aux humains ou aux animaux.

«Nous accordons la plus haute importance à l'innocuité de nos produits et conduisons des tests rigoureux et exhaustifs sur chacun d'entre eux», déclare Trish Jordan, directrice des relations publiques chez Monsanto Canada.

«La science de la modification génétique et d'autres techniques avancées d'élevage sont bien établies et fortement soutenues par la communauté scientifique.»

Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Sherbrooke en 2011 a découvert que les femmes enceintes qui consommaient de la viande de bétail nourri au maïs modifié conservaient dans leur corps et dans le cordon ombilical les pesticides toxiques implantés dans le maïs par modification génétique.

Le maïs modifié cultivé au Canada se retrouve principalement dans la nourriture pour bétail, dans les aliments transformés et dans les biocarburants. Plus récemment cependant, le maïs sucré modifié – non étiqueté – a fait son chemin jusque sur les étagères des épiceries.

Les résultats d'un test publié la semaine dernière par RCAB démontrent que du maïs sucré génétiquement modifié a été trouvé dans des épiceries, des kiosques en bordure de route et des marchés en Ontario, en Nouvelle-Écosse, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Quinze des 43 échantillons se sont avérés positifs, ce qui veut dire qu'environ 35 % des échantillons étaient OGM. Des échantillons de chez Sobeys et Walmart se sont avérés négatifs.

«Le nombre élevé de résultats positifs dans notre petit échantillon devrait alerter les consommateurs qu'ils pourraient consommer du maïs modifié. Ce maïs sucré modifié devrait au moins être étiqueté afin que les consommateurs puissent faire un choix», mentionne Mme Sharratt.

Le RCAB affirme que le maïs sucré est le premier «aliment entier» génétiquement modifié à être cultivé au Canada.

Version originale : GM Debate Not Settled, Say European Scientists

 

 

 

   

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.