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«Survivre» lors d’une panne d’électricité

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
31.10.2013
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Tous les ans, des pannes d’électricité touchent de nombreux clients d’Hydro-Québec dans les villes et villages. En 2013, certains ont été moins chanceux avec les feux de forêt dans le Nord-du-Québec au début juillet ou encore les violents orages du 19 juillet qui ont laissé 560 000 abonnés sans électricité. Nous savons très bien que nous pouvons vivre sans électricité, cependant, nous en sommes devenus tellement dépendants dans notre quotidien. Qu'arrive-t-il si la panne est prolongée? Époque Times a rencontré des utilisateurs du réseau d’Hydro-Québec dans les Laurentides, dans la zone la plus touchée par la panne majeure, pour savoir comment ils avaient «survécu» et ce qui leur avait le plus servi pendant les quelques jours où ils ont été privés d’électricité.

Dans les campagnes québécoises, dès que l’on s’éloigne des villes et des villages, la grande majorité des maisons est alimentée en eau grâce à un puits artésien et une pompe à eau électrique. Dans ce cas, une panne d’Hydro signifie aussi panne d’eau, en tout cas chez certaines des personnes interrogées, ce qui complexifie encore un peu la vie sans électricité.

André Larouche, sa glacière et son baril de récupération d’eau de pluie

  • André Larouche (Nathalie Dieul/Époque Times)

À 71 ans, André Larouche, résident de Saint-Adolphe-d’Howard, a trouvé que le plus difficile pendant cette panne était de ne pas perdre ce qui était dans son réfrigérateur pendant les quatre jours sans électricité. Il a d’abord tout installé dans une glacière de camping avec des ice-packs. Par la suite, il est allé acheter de la glace, qu’il a eu la chance de trouver  : «C’était très difficile à avoir. Tous les gens couraient après la glace.»

Par la suite, un ami de son colocataire a prêté aux deux hommes une génératrice. «Pas une grosse, une toute petite. Mais on a pu faire fonctionner un frigidaire avec la génératrice.» Ils n’ont donc pas perdu de nourriture.

En ce qui concerne l’eau, c’était plus complexe. Ce qui lui a le plus servi? «J’ai un baril de récupération d’eau de pluie. Je m’en servais pour les toilettes», confie M. Larouche. Cependant, le baril, aussi gros soit-il, s’est vidé à un moment donné. Son colocataire est allé chercher de l’eau dans un lac voisin, puis André est allé remplir trois grosses chaudières à la salle communautaire. Quant à l’eau potable, ils en ont acheté tout le temps que la panne a duré.

En ce qui concerne la cuisine, pas de gros problèmes  : «Vu que je suis équipé en camping j’ai sorti mon poêle de camping, deux ronds avec une grosse bonbonne de propane.» En ce qui concerne les communications, curieusement, le téléphone d’André a continué de fonctionner pendant tout le temps de la panne.

 

Michelle Langevin et sa voiture

  • Michelle Langevin (Nathalie Dieul/Époque Times)

«Pour moi ça a été comme une semaine, mais en réalité on m’a dit que ça faisait juste trois jours et demi. Ça a monté en intensité à l’intérieur de moi quand j’ai vécu cette panne», témoigne Michelle Langevin qui a vécu l’événement dans le stress. En tant que travailleuse autonome, Mme Langevin s’est surtout inquiétée pour ses clients puisqu’elle s’est retrouvée sans téléphone, l’outil qu’elle utilise le plus. «Mon travail, c’est à n’importe quel moment, ça peut être le soir, le matin, la fin de semaine.»

«Je suis en train de monter une nouvelle affaire. Le retard que ça faisait prendre à toute la planification, ça aussi ça m’inquiétait. Et puis de ne pas avoir de contact avec mes amis  : c’est important de parler avec ses amis», a confié la travailleuse autonome à Époque Times.

Ironiquement, Michelle avait acheté un téléphone cellulaire la veille de la panne, «mais comme je n’ai jamais utilisé un cellulaire, c’était l’enfer d’apprendre cette affaire-là, donc je ne m’en suis pas servi du tout!»

Comment a-t-elle donc fait pour contacter son monde? «Je me suis promenée pas mal en voiture», s’exclame-t-elle en riant. «Ma voiture m’a permis d’aller les voir, les rencontrer. […] Si je n’avais pas eu la voiture, je n’aurais pas eu de contact avec les gens.»

Du côté de la vie quotidienne, par contre, Mme Langevin n’a pas connu le stress que d’autres ont vécu. Sa maison étant reliée au système d’aqueduc de la ville de Morin-Heights, elle n’a pas manqué de cette denrée si précieuse. «J’ai même eu de l’eau chaude pendant tous ces jours-là. Ça m’a étonnée fortement parce que je ne m’attendais vraiment pas à ça.»

Se nourrissant principalement avec les produits de santé qu’elle vend, elle n’a rien perdu dans son réfrigérateur qui ne contenait que des légumes qui se conservent bien. Et en ce qui concerne l’éclairage, elle en a profité pour faire de beaux soupers aux chandelles.

Céline Martel, sa source et ses lampes aux batteries rechargeables

«Au départ, je l’ai bien vécue parce que j’avais beaucoup de calme, pas de téléphone. Donc j’en ai profité pour me relaxer, dormir. Mais, par la suite, après trois jours, j’ai commencé à trouver que ça prenait beaucoup de temps à s’organiser», explique celle qui a manqué d’électricité pendant 72 heures.

Céline Martel a tiré plaisir d’une partie de ce temps sans électricité  : elle est allée camper… dans le fond de son jardin! «J’étais vraiment dans la nature avec les petits oiseaux. La température était très très belle.» Il faut dire que la panne a commencé en début de l’après-midi du vendredi, ce qui lui a permis de prendre une belle fin de semaine puisqu’elle est, comme Michelle Langevin, travailleur autonome. «Ça donne juste un bon repos au corps et à la tête, spécialement pour les électrosensibles. C’est génial, parce que tout à coup on a beaucoup moins d’électropollution autour», souligne celle qui est elle-même électrosensible.

  • Céline Martel (Nathalie Dieul/Époque Times)

La fin de semaine finissant, le stress a commencé à toucher la résidente de Morin-Heights dont le téléphone ne fonctionnait plus  : «au niveau du travail, je commençais à m’inquiéter, parce que je n’étais plus rejoignable, et je ne savais pas exactement quand le courant reviendrait, alors ça commençait à être un petit peu le contraire, à m’opprimer quelque part, à m’angoisser».

Ne plus avoir d’eau dans la maison n’a pas été un gros problème pour Mme Martel qui disposait d’une source d’eau potable sur son terrain, qu’elle a quand même fait bouillir par mesure de précaution. «Avoir l’eau c’est vraiment l’essentiel», souligne-t-elle. Elle a utilisé des réchauds de camping au propane et au naphta pour se dépanner. Elle a quand même trouvé tout cela «un peu lourd à gérer».

Par contre, elle a perdu de la nourriture de son réfrigérateur et de son congélateur et a trouvé vraiment dommage de ne pas pouvoir contacter ses amis pour tout manger, se rappelant que, lors de la crise du verglas en 1998, tout le monde organisait des fêtes, les uns après les autres, pour manger le contenu des congélateurs de chacun.

Du côté de l’éclairage, Céline était bien équipée  : chandelles, lampe frontale et lanterne fonctionnant aux batteries rechargeables. Finalement, elle confie  : «Ça nous fait prendre conscience à quel point on est dépendant de l’électricité.»

Comment se préparent-ils pour une autre panne?

1) Une génératrice?

Michelle Langevin est catégorique  : «j’ai toujours pensé que j’aimerais avoir une génératrice, mais avec l’expérience que je viens de vivre je suis certaine que je n’en voudrais pas». En effet, ses voisins possédaient tous une génératrice, «et ça faisait un bruit épouvantable!», à tel point que les agents de la sûreté ont dû intervenir pour que les gens arrêtent leur génératrice après 23 h.

S’étant toujours intéressé à tout ce qui est alternatif, le retraité André Larouche aimerait être autonome, sans Hydro-Québec  : «Je suis au courant qu’il y a des génératrices qui fonctionnent très bien à l’énergie magnétique.» Il conseille d’ailleurs à tout un chacun de regarder le documentaire Thrive (www.thrivemovement.com) qui explique ces alternatives. Et dans le cas où il ne peut acheter une génératrice à l’énergie libre parce qu’elles ne sont pas encore mises sur le marché à cause d’intérêts financiers, il va essayer d’en trouver une qui fonctionne au diesel, pour pouvoir utiliser l’huile de chauffage pour la faire fonctionner, «parce que le gaz, ça peut être difficile à avoir aussi».

En ce qui concerne un achat éventuel de génératrice, Céline Martel aimerait en trouver une qui pourrait produire un peu d’électricité «sans prendre beaucoup d’essence», peut-être quelque chose qui fonctionne magnétiquement? «Je vais regarder sur le marché ce qu’il pourrait y avoir.»

2) L’eau?

Dès la fin de la panne, pour pouvoir être autonome, M. Larouche a commandé une pompe manuelle à eau qu’il a installée sur le puits creusé sur son terrain. Il planifie également d’acheter un deuxième baril de récupération d’eau de pluie à installer sous une autre gouttière.

 

Quant à Céline Martel, même si elle a une source à disposition près de sa maison, elle confie  : «Ce que je ferais de différent, que je n’avais pas fait, c’est d’avoir des réserves, au moins 18 litres, ou 30, 40 litres d’eau en réserve.»

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.