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La politique économique de la France sanctionnée par Standard & Poor’s

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
13.11.2013
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  • Le 8 novembre 2013, l’agence Standard & Poor’s dégradait la note financière de la France. (Eric Feferberg/AFP PHOTO)

Ce vendredi 8 novembre, la célèbre agence de notation financière américaine Standard & Poor’s a annoncé une baisse d’un cran de la note financière de la France, qui se retrouve dégradée de AA+ à AA. En d’autres termes, la capacité de la France à honorer ses dettes s’est  amoindrie, ce qui augmente le risque d’écart des taux d’intérêt avec l’Allemagne. Alors que la France s’apprête à emprunter en 2014 près de 180 milliards d’euros sur les marchés financiers, c’est-à-dire une somme équivalente à plus de la moitié du budget de l’État, le coût des futurs emprunts du pays risque de s’alourdir un peu plus.

Cette nouvelle douche pour le gouvernement apparaît d’autant plus froide qu’elle tombe dans un contexte d’impopularité record au sein de la population, le lendemain de l’annonce surprise d’une baisse de 25 points de base du taux directeur de la Banque Centrale Européenne, destinée à doper la reprise économique dans une zone euro qui en manque cruellement: non seulement l’économie de la zone euro tarde à repartir, mais la politique de la France est vertement sanctionnée, en interne comme à l’extérieur.

Dans sa note explicative, S&P estime que «les mesures de politique économique mises en œuvre depuis le 23 novembre 2012 (date où la France a perdu son «triple A») n’ont pas réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10% jusqu’en 2016», ce qui «amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme». Le président François Hollande, qui se fait très discret dans les médias en ce moment, n’a pas réagi. Il a laissé Jean-Marc Ayrault exprimer son regret «que l’agence ne prenne pas en compte toutes les réformes» et le ministre de l’Économie Pierre Moscovici prétendre que malgré les apparences, l’avenir reste rose puisque «la courbe de la dette du pays va se retourner à partir de 2015». Mais qui ose encore croire ces propos rassurants?

Estimant que «la marge de manœuvre de la France s’est réduite», S&P invite le gouvernement à se lancer sans délai dans un programme de réduction des dépenses. En effet, les récentes manifestations en Bretagne à propos de l’écotaxe révèlent que le seuil de saturation fiscale du pays est dépassé et que toute nouvelle taxe risque à présent d’enflammer le pays dans son ensemble. Il est à présent nécessaire d’engager les réformes structurelles dont le pays a cruellement besoin. Les idées pour faire des économies dans tous les domaines ne manquent pas, les rapports remis par des personnalités telles que Jacques Attali, Louis Gallois ou Lionel Jospin en témoignent. Malheureusement, ces rapports ont tous fini dans les placards des ministères par manque de courage, quelle que soit l’orientation politique du gouvernement depuis près de quinze ans.

Les déficits structurels des régimes de sécurité sociale et de retraite pèsent sur les charges des entreprises. Le pays ne manque pas d’ingénieurs créatifs, ni d’entrepreneurs, mais la pression fiscale et l’administration omniprésente s’ingénient à les pousser vers l’étranger pour investir. Le mille-feuille administratif n’en finit pas de voir s’empiler les structures et enfler leurs coûts de gestion locale, cantonale, communautaire, départementale, régionale et nationale. Il est plus que temps que le président de la République fasse enfin preuve de courage et prenne les décisions qui s’imposent sans avoir peur de la rue ou des réactions corporatistes.

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