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Étrusques, un hymne à la vie

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
16.11.2013
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  • Urne dite du Bottarone. Début du IVe siècle av. J.-C. (© Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana/Antonio Quattrone)

Le musée Maillol présente dans une exposition inédite, le quotidien des Étrusques et dévoile un peuple cosmopolite, riche en culture, dans lequel la femme tient une place aussi importante que celle de l’homme, une exception dans les civilisations de l’Antiquité.

Un peuple dont l’origine restait une énigme et qui n’a été longtemps considéré que pour sa culture funéraire, la richesse de la civilisation étrusque ayant été souvent ignorée. Cependant, les fouilles archéologiques des dernières décennies révèlent de nouveaux aspects surprenants de ce peuple mystérieux venu de l’Orient qui mérite le titre de l’exposition: Étrusques, un hymne à la vie.

Le musée Maillol retrace le parcours des Étrusques, depuis leur installation dans la péninsule italienne au IXe siècle av.J.-C., à travers 250 objets provenant des musées et instituts européens, en particulier d’Italie.

L’exposition se déploie autour de l’habitat et de son développement, l’architecture, la décoration des toits et des parois, les ustensiles, les statuettes, les parures des femmes, les banquets et les mœurs qui permettaient aux femmes une liberté au même titre que l’homme, et bien évidemment le début d’une autre vie – les mausolées.

  • Modèles réduits de chars tirés par des quadrupèdes. Première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Argile. (© Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana/Antonio Quattrone)

Étrurie, lieu d’échanges

Très tôt, la civilisation étrusque s’ouvre aux échanges commerciaux et culturels, et les villages se regroupent en agglomérations. Au VIe siècle avant notre ère, le modèle helléniste est suivi par les Étrusques qui établissent les cités-États ainsi que la fédération de 12 peuples dans le nomen Etruscum.

Néanmoins, chaque peuple conserve sa singularité, reconnue dans les différentes productions artistiques : les sculptures en pierre de Vulci, les terres cuites des temples d’Orvieto ou encore les peintures des grottes de Tarquinia. Cet esprit séparatiste a certainement dû contribuer à leur destin commun – leur chute et leur remplacement par les Romains.

Les Étrusques ont laissé un patrimoine culturel qui a influencé Rome. Peuple marchand installé sur un territoire fertile et riche en ressources, les Étrusques se sont imposés, non par la violence, mais par la puissance économique et sociale. Des fouilles archéologiques sous-marines révèlent leur rôle important dans l’exportation du vin, de l’huile et du sel, ce dernier étant recherché pour la conservation des produits.

L’ouverture des Étrusques sur la Méditerranée crée une élite consommatrice de culture qui fait importer, non seulement des quantités de produits d’arts, mais aussi les meilleurs artisans de l’époque venus de Grèce et de l’Orient méditerranéen. L’art étrusque bénéficie de ce croisement dans les techniques de production utilisant l’argile et la céramique.

  • Casque à crête. Première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Bronze laminé. (© Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana/Antonio Quattrone)

Les objets précieux

C’est notamment la céramique grecque qui plaît aux Étrusques. Importée massivement, elle décore les maisons aussi bien que les tombes. C’est sans doute la céramique attique, souvent noire et luisante, ornée de figures rouges et inversement, dépeignant des scènes érotiques ou de la mythologie et signées par les meilleurs peintres contemporains, qui constitue la plus impressionnante de ces collections. La céramique attique était servie au moment du symposium qui clôturait le banquet.

Les bijoux raffinés en or et en argent ayant appartenu aux aristocrates étrusques – fermoirs, boucles d’oreilles, broches, colliers enrichis de pierres et d’ambre – sont également une joie pour les yeux. La parure était souvent signe de puissance et de prospérité. On comprend alors que la femme étrusque était souvent une femme d’influence. Un objet merveilleux et raffiné, fruit d’un travail minutieux – un fermoir de vêtement en or, décoré de motifs d’animaux, sirènes, chimères, lions et chevaux – serait porté avec plaisir et coquetterie encore de nos jours. Idem pour la boucle d’oreille en grappe, témoignage des maîtres virtuoses de la granulation de l’or.

Le miroir est une autre spécialité locale. Il est produit surtout dans la cité de Palestrina, qui porte la marque grecque. Le miroir est souvent enrichi de figures mythologiques, gravées au dos. Il fait partie intégrante de la toilette féminine. Les parures et les miroirs accompagnaient les dames dans leur dernier voyage.

L’écriture

Inspiré de l’alphabet grec, les premières inscriptions étrusques apparaissent vers 700 av. J.-C. Du domaine de l’aristocratie, elles marquent l’appartenance des biens. Ainsi, les femmes, ayant aussi accès à l’écriture, pouvaient signer un acte de propriété. Avec le développement urbain et la construction des temples, nous trouvons aussi des inscriptions sacrées, des manuels divinatoires.

Cependant, l’alphabet étrusque est resté pendant longtemps énigmatique. L’alphabet a été déchiffré mais pas la syntaxe. En 1964, des lamelles d’or trouvées dans les fouilles archéologiques des temples de Pyrgi ont fait surgir l’espoir d’enfin résoudre le mystère. L’une des lamelles était écrite en phénicien, mais à la déception des chercheurs, les textes n’étaient pas identiques.

  • Fragment de coupe attique à figures rouges. 440 av. J.-C. (© Su concessione della S.B.A.E.M)

Les demeures pour les vivants et pour les morts

Installés dans la péninsule italienne, les premiers Étrusques habitaient dans des cabanes en bois couvertes de terre que nous connaissons aujourd’hui grâce à leur reconstitution sur les urnes cinéraires du VIIIe siècle av. J.-C. Ces restitutions témoignent d’un goût affirmé pour la décoration avec leurs toits chargés d’ornements et les murs peints. Au VIIe siècle av. J.-C., le domus étrusque prend forme et se caractérise par ses fondations en briques, son toit en tuiles, et chez les plus riches, des statuettes en terre cuite rehaussées de couleurs vives, des frises en argile ou des plaques en terre cuite relatant la vie des notables et décorant souvent les murs extérieurs: une course hippique, un banquet.

Avec le début de l’urbanisme, des édifices publics sont également construits, bénéficiant d’autant de décoration. Effectivement, ce sont les temples du VIe et du Ve siècles avant J.-C. qui exhibent les décorations les plus extraordinaires, des antéfixes à tête de femmes, de satires ou de silènes aussi bien que des hauts reliefs magnifiques.

Les témoignages les plus somptueux de l’habitat, de la parure et de l’art se trouvaient cependant dans les tombes, parfois dans plusieurs chambres. Des fresques magnifiques qui nous donnent une idée de ce qu’étaient le banquet et le symposium ayant lieu parfois en pleine nature, la vaisselle, le mobilier, les statues, tous témoignent d’une société dynamique et ouverte. Les plus magnifiques des statues seront celles des couples déployés sur les urnes et les sarcophages, telle l’urne dite du Bottarone qui figure sur l’affiche de l’exposition.

Informations pratiques:

L’exposition Etrusques, un hymne à la vie a lieu jusqu’au 9 février 2014.

Horaires d’ouverture de 10h30 à 19h00.

Vente des billets jusqu’à 18h15

Nocturne le lundi et le vendredi jusqu’à 21h30.

Vente des billets jusqu’à 20h45

Ouvert tous les jours, même le mardi et les jours fériés

Musée Maillol

59/61, rue de Grenelle 75007 PARIS

Métro: Rue du Bac

Bus: 63, 68, 69, 83, 84, 94, 95

Vélib: bd Raspail Tél.: 01 42 22 59 58

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