Le musée du Prado à Madrid vient d’exposer 240 tableaux et sculptures représentant 500 ans d’histoire de l’art. Stockés pendant longtemps dans les caves et magasins du musée, la moitié des œuvres sont demeurées inconnues du grand public, d’où probablement le nom de l’exposition, La beauté enfermée.

Cette exposition, qui a couvert une période de cinq siècles, a été en même temps une excellente vitrine de l’histoire de la peinture. C’est peut-être la raison pour laquelle les travaux ont été classés par ordre chronologique, à partir de la fin du XIVe siècle à la fin du XIXe siècle.

Pour présenter ces tableaux qui, pour la plupart, étaient en petit format, le Prado a remodelé l’espace de l’exposition, créant de petites fenêtres y compris un judas ainsi que des jeux visuels pour permettre au spectateur de découvrir les détails les plus minutieux de l’œuvre. Un toit incliné, instauré spécialement, obligeait le spectateur à regarder vers le haut pour admirer les scènes célestes tel qu’il faut les regarder, car il s’agissait d’esquisses de fresques qui avaient été conçues pour les toits des salles royales.

Le petit format n’a sans doute pas la même force suggestive que le grand format et la faculté d’exprimer fidèlement les exploits de l’allégorie ou la grandeur de la mythologie, cependant son avantage réside dans la valeur du dialogue intime entre le spectateur et l’œuvre. En tant que tels, ces petits tableaux étaient exposés dans le cabinet du palais. Le cabinet était une partie du palais utilisée comme lieu d’étude et de réflexion, de recueillement et de prière.

Cette exposition de peintures de petit format a été conçue comme une concentration de la beauté, non seulement dans le sens purement esthétique et pour le plaisir des yeux, mais aussi et surtout (selon les mots de Manuela Mena, commissaire de cette exposition) comme «une concentration d’énergie allant vers nous-mêmes, qui nous permet de sortir renouvelés».

Le visiteur est sorti de cette exposition empli de beauté et transformé intérieurement.

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