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La Canopée des Halles, une porte vers le futur

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
23.11.2013
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  • (Agence Patrick Berger & Jacques Anziutti)

La Canopée des Halles, une des plus grandes œuvres de Paris et de France, décidée par le maire de Paris Bertrand Delanoë, est un lieu important qui symbolise une porte de Paris: un lieu de passage principal pour entrer dans la capitale. Chaque jour, 800.000 passagers y transitent et le site n’est plus adapté à ce rôle métropolitain majeur. Par conséquent, le maire de Paris et son équipe ont souhaité donner un nouveau souffle à cet espace, en faire un nouveau lieu qui permettra les rencontres et les échanges au cœur de la cité. Bertrand Delanoë présente cette œuvre comme «une immense feuille translucide» qui recouvrira l’ensemble des Halles. C’est actuellement un immense chantier qui emploie chaque jour 3.000 personnes contribuant à reconstruire le site. Monsieur Dominique Hucher, directeur général de la SemPariSeine présente ces lieux au journal JOL, comme une nécessité d’adaptation au changement: «Lorsque le site a été créé dans les années 70, ce bâtiment n’avait pas été conçu pour l’affluence qu’il connaît aujourd’hui, ce qui posait des problèmes de sécurité. L’opération consiste à multiplier quasiment par deux, les sorties et les entrées du forum pour garantir la sécurité du public.» Il s’agit aussi de donner du lien entre le dessus et le dessous, de créer un environnement urbain plus humain, plus convivial.

La rénovation du quartier des Halles déclarée d’utilité publique

Ce chantier pharaonique des Halles subit dès son origine de nombreux déboires, critiques et difficultés ayant provoqué du retard dans sa réalisation. Mais une nouvelle étape a accéléré le processus, effaçant toutes les polémiques et permettant d’entrer en phase opérationnelle. Le Préfet de Paris a déclaré d’utilité publique l’opération de rénovation du quartier des Halles, par arrêté préfectoral en date du 8 juillet 2010.

Conjointement, «la commission d’enquête du projet de rénovation du pôle de transport des Halles a rendu son rapport, qui conclut à l’utilité publique du projet, sans réserve». La mairie de Paris est satisfaite de ces décisions qui coupent court aux polémiques: «C’est un cap décisif pour l’ensemble de ce projet majeur, qui intéresse toute la métropole parisienne et au-delà, la région d’Ile-de-France dans son ensemble», juge la mairie. Le coût du projet, estimé en 2012 à 802 millions d’euros HT dont 483 à la charge de la Ville de Paris, 238 à Unibail, 56 à la région d’Ile-de-France et 25 à la RATP, a pour effet de susciter d’autres émules.

Ce projet d’envergure comprend une vaste ville souterraine, une grande gare ferroviaire – la plus grande d’Europe, un immense centre commercial et une multitude d’équipement publics de la ville de Paris. La Canopée, la structure visible, s’étendra sur deux étages. Le rez-de-chaussée, composé de commerces, sera directement accessible de la rue. Un premier étage avec une série d’équipements publics sera accessible à la population: un conservatoire de musique, une bibliothèque, un équipement hip-hop très innovant ainsi qu’une maison des pratiques artistiques et un établissement à destination des artistes musiciens amateurs. Les nouvelles réalisations conféreront une plus grande unicité urbanistique entre l’intérieur et l’extérieur des Halles et rendront ce lieu plus agréable pour tous ceux qui le fréquentent.

  • u00abPrendre la nature pour modèle. La forme architecturale doit s’en inspirer». Patrick Berger, architecte. (Agence Patrick Berger & Jacques Anziutti)

Un nouvel urbanisme pour une ville plus vivante

David Mangin, architecte du cabinet Seura, a été nommé architecte en chef du projet rénovation des Halles en 2004. Il est responsable de l’aménagement: son souhait est de trouver une harmonie urbaine au centre de Paris. Le plus important pour lui et son équipe est d’insérer les halles dans la trame général de la ville, de les positionner sur un axe ouest/est, allant du Louvre à la Place des Vosges, des Grands Boulevards à la Seine, de la salle d’échanges du RER au plus grand jardin possible en surface. Ainsi, les Halles vont se positionner dans l’enchaînement des grands espaces publics parisiens et métropolitains. Pour apporter plus d’ouverture au coeur de Paris et harmoniser l’ensemble des quartiers, il est nécessaire, pour l’architecte et pour la ville, de réorganiser l’espace public de surface, de rétablir la partie émergée des Halles, de la renforcer et d’améliorer les accès piétons en recomposant les espaces souterrains.

Bien au-delà du projet architectural, la rénovation des Halles touche à l’aménagement urbain. L’enjeu est de mieux insérer à l’échelle de Paris un site dont le rayonnement est régional. Il s’agit surtout de faire apparaître au grand jour la ville souterraine tout en donnant davantage de cohésion et de respiration au quartier qui l’accueille. Ainsi, au cœur de la capitale, un espace public dégagé et apaisant, va prendre forme. Tout le monde pourra comprendre l’espace et se repérer aisément pour circuler sans encombre, s’attarder, flâner, se reposer, se distraire… Un territoire que chacun pourra s’approprier. Un nouveau jardin intégrera également la nature dans la ville.

Un réseau de cheminements piétons a été réorganisé, simplifié, modernisé. Les usagers seront plus à l’aise pour circuler entre la gare RER et la surface, passer d’un niveau à l’autre du centre commercial puis évoluer à pied dans le quartier. Désengorgée, la ville du dessous gagnera en respiration, tout comme la ville du dessus. L’ouverture d’une ville accueillante avec un centre commercial plus lumineux et moderne, une voirie souterraine réorganisée… Avec au cœur de la métropole, l’image d’une capitale accueillante, vivante et dynamique, voilà le Paris de demain qui prend forme.

Un jardin plus attrayant et convivial

Avec un jardin attenant, grand comme le Palais Royal, et une toiture d’une dimension comparable à la place des Vosges, à la place de l’Hôtel de Ville ou à la Cour Carrée du Louvre, les Halles retrouvent leur place de choix au cœur de Paris. Un jardin rénové, un cours piéton, un patio couvert: un nouveau paysage urbain se dessine pour demain.

Des pelouses et espaces végétalisés vont s’étendre sur 45% de la surface du jardin au lieu des 25% existant aujourd’hui. Il sera comme une clairière au milieu de la ville ouverte, accessible avec plus de végétal, plus convivial. Entièrement restructuré et de plain-pied, il est conçu comme une vaste prairie entre deux lisières boisées, riche de plantations, ponctuée çà et là d’aires de jeux pour enfants, de bancs, de terrains de pétanque, d’échiquiers, etc.

Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire de Paris, chargée des espaces verts et de l’environnement, déclarait en décembre 2010: «Grande prairie parsemée de massifs plantés, arbres plus nombreux, jeux innovants, meilleure accessibilité: il fera bon vivre dans le nouveau jardin des Halles. Il sera également plus écologique avec un sol plus profond, mieux adapté aux plantations et permettant la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage.»

Il sera facile de traverser le jardin d’Est en Ouest, du Nord au Sud, organisé de part et d’autre d’une promenade centrale et irrigué par des allées. De plus, il sera accessible aux personnes à mobilité réduite, de nombreux obstacles et des dénivelés ayant été supprimés.

D’un seul tenant, il offrira des perspectives dégagées et mettra en valeur sa grande superficie. Il sera aussi un trait d’union entre l’église Saint-Eustache, la Bourse du commerce et la partie émergée des Halles (la Canopée), il étendra ses ramifications aux rues voisines.

Dans ce jardin, les arbres seront sains. Auparavant, les arbres n’avaient pas suffisamment de terre à leurs racines pour se développer. Le futur jardin offrira au contraire des volumes généreux, d’une profondeur minimale de 2 mètres, pour tous les arbres qui y seront plantés. Le projet rétablit une unité urbaine de la rue Lescot à la Bourse du Commerce et réintègre les Halles dans la continuité des espaces publics majeurs du centre de Paris.

Une forme légère et translucide

La structure aérienne visible, la Canopée, a été confiée aux architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti en 2007, après un concours international. «Il nous fallait anticiper sur les sols. Ils ont une influence sur la forme architecturale du projet», dit Patrick Berger, lors d’une visite de chantier. Le nom «canopée» n’est pas un effet du hasard. En effet, ce terme est généralement employé pour indiquer la partie supérieure des forêts en contact direct avec l’atmosphère libre et les rayons du soleil. «Il s’agit de prendre la nature pour modèle», dit-il. L’ensemble de l’œuvre doit se nourrir des forces animatrices du quartier, son histoire, sa vie, sa population, la gare souterraine et doit reconstituer cet ensemble. Un toit, tel une immense feuille ondoyante à la hauteur de la cime des arbres, tel une enveloppe légère, fluide et translucide, abritera deux bâtiments – des équipements publics et des commerces – et sera le résultat d’un équilibre entre toutes les dynamiques du site qui doit apporter éclat et lumière naturelle aux halles.

«La forme curviligne est induite par toutes les forces qui agissent sur le site. Je ne cherche pas à être dans la figuration mais dans la morphogenèse. Je m’efforce de montrer la manière dont la nature apparaît», indique-t-il. La morphologie de l’architecture résulte d’un équilibre entre toutes les dynamiques du site. Il y a celles de tous les parcours publics environnant le projet, celles des diverses circulations le traversant, celles émergeantes du Forum, celle du «champ extérieur» du Parc et celle, tout aussi animée, de l’empreinte des Halles dans la mémoire du quartier.

Le toit a été choisi de forme arrondie afin de ne pas agresser les yeux et d’inspiration végétale pour se fondre parfaitement dans le paysage en suivant la continuité du jardin. Que va-t-il couvrir? Des commerces et des équipements publics. Ainsi le toit formera un patio qui deviendra, par la suite, le cœur du lieu. Achevées, les Halles pourront montrer un nouveau visage, recouvert par une belle feuille translucide.

Le maire, Bertrand Delanoë a validé le choix du verre qui sera de couleur jaune-vert, dont la teinte variera légèrement selon l’ensoleillement et l’angle de vision. Ce ne sera pas du verre blanc, ceci afin de filtrer les UV pendant les fortes chaleurs. De plus, l’armature métallique (7.000 tonnes) arborera la même couleur. L’acier et le verre seront ton sur ton.

La structure s’avance et les premières ventelles de verre sont désormais visibles. «Nous avons privilégié l’acier pour des questions de légèreté, de préfabrication en dehors du site, dans le respect des coûts dans les délais, ainsi que de la sécurité et de la minimisation des nuisances», explique l’architecte. «Nous avions envisagé une structure de carbone pour la partie en couverture mais en termes d’industrialisation, de coût et de délais, cela était impossible», confie-t-il.

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