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Les camps de travail sont abolis mais les abus continuent

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
22.11.2013
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  • Cette photo montre le portail menant au Camp de Travail de Masanjia, un camp tristement célèbre pour la brutalité des tortures et des violences sexuelles. Le 15 novembre le régime chinois annonçait que les camps de u00abréforme par le travail» seraient abolis. (Epoch Times)

Selon une décision approuvée par le Comité Central du Parti Communiste Chinois et publiée le 15 novembre, le célèbre système des camps de travail en Chine a été aboli. Beaucoup de détenus ne verront pas la différence.

Le système de réforme par le travail – connu sous le nom de «laogai» en chinois – fut officiellement introduit en China au milieu des années 1950. Tandis que les drogués, voleurs, meurtriers et autre criminel de droit commun étaient condamnés aux camps de travail, le régime a souvent utilisé ces camps pour punir en particulier ceux jugés coupables pour avoir seulement pensé de manière «incorrecte».

D’après Human Rights Watch, le laogai est utilisé pour incarcérer «les personnes qui critiquent le gouvernement, les pétitionnaires, les dénonciateurs de mauvais agissements, les activistes de droits civiques, les membres d’églises chrétiennes souterraines ou de sectes religieuses interdites, et d’autres encore considérés comme une ‘menace’ à l’ordre public».

Depuis le début de la persécution contre la pratique spirituelle Falun Gong (aussi connue sous le vocable Falun Dafa) en 1999, la population des camps a été largement composée de pratiquants de la discipline. Le chef du Parti Communiste d’alors Jiang Zemin lança la campagne en vue d’éradiquer le Falun Gong, par crainte de sa popularité et du défi que ses croyances traditionnelles posaient à l’idéologie officielle.

Selon le Rapport 2008 sur les Droits de l’Homme du Département d’État américain sur la Chine, «Certains observateurs étrangers ont estimé que les adhérents du Falun Gong constituaient au moins la moitié des 250.000 détenus officiellement recensés en camps de RPT (rééducation par le travail)».

La plupart des estimations de la population des laogai excèdent de loin le nombre des «détenus officiellement recensés». Le chercheur Ethan Gutmann place son chiffre le plus bas pour la population en camp de travail à 4 millions et son plus haut à 6 millions. Il estime que le seuil médian de pratiquants de Falun Gong détenus dans les camps se situe entre 600.000 et 1,2 million.

Changement de nom

La récente annonce abolissant les camps de travail n’est pas une réelle surprise. Le Premier Ministre Li Keqiang prédisait en mars que les camps fermeraient, et depuis juin tout au moins on a entendu parler de la fermeture de certains camps.

Dans certains cas, cependant, un camp de travail ne «ferme» qu’en changeant la pancarte à l’entrée. À en croire le Legal Evening News – géré par l’État –, certains camps de travail ont simplement changé leur nom en «prisons» et «centres de traitement des addictions», tout en continuant d’y pratiquer un labeur forcé.

D’après Minghui.org, un site web géré par des pratiquants de Falun Gong et qui fournit des informations sur la persécution, après que le Camp de Travail Forcé Pour les Femmes de Chongqing a changé son nom en «Centre de Réhabilitation de la Drogue par l’Isolation Forcée», les pratiquants Falun Gong à l’intérieur ont continué a être l’objet de tortures pratiqués par les même gardes.

Un pétitionnaire, Zhou Houfang, a indiqué à Epoch Times qu’il a été détenu dans le Camp de Travail de Hengyang City dans la Province de Hunan en Chine méridionale pendant plus d’un an à partir de 2012. Quand le camp changea de nom pour devenir le Centre Toutang de Traitement contre la Toxicomanie de Hengyang City, il ne fut pas relâché mais continua d’y être torturé.

Certains prisonniers de Falun Gong se trouvant dans des camps ont été transférés vers d’autres lieux après que les camps de travail aient commencé à fermer leurs portes.

Liu Yongping, un pratiquant à Pékin, fut transféré du Camp de Travail Xinan de Pékin au Centre de Lavage de Cerveau Xicheng dans la grande banlieue de Pékin en Juillet dernier parce qu’il refusait de renoncer à sa foi, d’après le site Minghui.

  • Dans la torture appelée le u00abbanc du tigre» illustrée dans ce dessin, l’élévation des jambes cause au fil du temps une souffrance atroce. On utilise la torture de façon routinière dans les camps de travail chinois, ainsi que dans les centres de lavage de cerveau vers lesquels seront envoyés les prisonniers de conscience maintenant que la Chine a officiellement aboli les camps de travail. (Minghui.org)

Centres de rééducation légale

Alors que les camps de travail ferment, d’autres systèmes alternatifs ont continué de fonctionner pour interner, torturer et soumettre au lavage de cerveau les pratiquants de Falun Gong et autres prisonniers de conscience.

«Il est fréquent pour le Parti Communiste Chinois d’effectuer un changement apparent en surface pour aider à renforcer son image, tandis que dans les coulisses, tout fonctionne selon les conditions habituelles», a déclaré Levi Browde, directeur général du Centre d’Information du Falun Dafa.

«Nous voyons les pratiquants de Falun Gong se faire envoyer soit en prison (après un simulacre de procès) ou en ‘centres de rééducation légale’, autrement dits ‘centres de lavage de cerveau’, lesquels sont encore plus opaques et arbitraires que le système du camp de travail», a indiqué Browde. «La torture et autres abus auxquels sont confrontés les personnes dans ces centres peuvent être encore plus épouvantables que ceux pratiqués dans les camp.»

Epoch Times a relaté la manière dont le régime chinois a récemment lancé une campagne sur trois ans visant à «transformer» les pratiquants – les forçant à abandonner leurs croyances, selon des avis concernant la campagne et publiés sur des sites web officiels dans toute la Chine. Dans certaines régions, le but officiel est de «transformer» 100% des pratiquants de Falun Gong.

«Sans une supervision du gouvernement chinois, il n’y a aucun changement dans la nature de la rétention des prisonniers de conscience. Un tel phénomène de restriction de la liberté personnelle et de privation de droits civiques ne va pas diminuer de sitôt». Tang Jitian, avocat chinois défenseur des droits de la personne, a déclaré à Sound of Hope (SOH), «Une suppression de cette sorte continuera par des voies plus secrètes, telles que les centres de lavage de cerveau, qui ne sont pas moins néfastes que le laogai».

Zhao Pei, commentateur politique qui suit de près les questions chinoises, a précisé à SOH: «À la suite de l’abolissement du système des laogai, l’autorité utilisera sans doute des peines de prison pour réprimer les gens, ce qui est encore plus sévère que le laogai».

  • Ces images présentent une collection de représentations de diverses tortures utilisées dans les camps de travail chinois. Plusieurs rapports de presse par le passé ont attiré l’attention sur la torture brutale pratiquée dans les camps de travail. (Minghui.org)

Torture brutale égale mauvaise presse

Les camps de travail en Chine ont reçu beaucoup d’attention de la part des médias en Chine et en-dehors cette année passée.

L’année dernière avant les fêtes d’Halloween, une résidente de l’Orégon, Julie Keith, a ouvert une boîte contenant des ornements pour Halloween et découvert une lettre appelant à l’aide écrite par un détenu du Camp de Travail de Masanjia dans la Province de Liaoning au nord de la Chine.

La lettre, écrite au crayon de papier dans un anglais décousu, demandait à la personne qui la lirait de contacter «l’Organisation Mondiale des Droits de l’Homme». La lettre décrivait comment les détenus travaillaient plus de 15 heures par jour pour un revenu «proche de zéro», et subissaient une «impitoyable torture». Un grand nombre de ces internés sont des pratiquants du Falun Gong, disait la lettre.

Le journal local de Mme Keith a parlé de cette lettre, et l’histoire a été ensuite récupérée par divers organes de presse autour du monde.

En avril dernier, le reporter chinois Yuan Ling a publié un article dans le Magazine chinois Lens qui décrivait toute une variété de méthodes de torture utilisées au Camp de Masanjia, basé sur des entretiens avec des ex-prisonniers.

Les détenus rapportaient avoir reçu au visage des chocs par matraques électriques, été suspendus par les bras et battus, et avaient les quatre membres écartelés sur un lit où on les laissait pendant des heures, ce que l’on appelle la torture du «lit du mort».

Du Bin, un photographe du New York Times, a réalisé un documentaire basé sur des interviews de douze anciennes prisonnières du camp de Masanjia intitulé Des femmes par-dessus des têtes de fantômes, qui est sorti ensuite à Hong Kong et Taïwan.

«Le but de la production de ce film est de faire savoir au public ce qu’il devrait connaître. À Masanjia, on ne traite pas les femmes comme des femmes, mais on les torture et on les force à faire du travail d’esclave», a déclaré Du Bin à la chaîne de Télévision New Tang Dynasty (NTD).

Version en anglais: Labor Camps Abolished but Abuse Continues

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