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Le spectre de déflation menace la zone euro

Écrit par Lauren Smith, Epoch Times
27.11.2013
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  • u00abPlus l’inflation est faible, plus le risque de voir des chocs imprévus faire basculer l’économie en situation de déflation est élevé» selon Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. (Philippe Huguen/AFP/Getty Images)

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est tombé à 0,7% en octobre contre 2,5% il y a un an. En France, sur un an, les prix à la consommation n’ont progressé que de 0,6% en octobre, son niveau le plus bas depuis novembre 2009, selon l’Insee. Ces niveaux apparaissent sensiblement éloignés de l’objectif de l’inflation fixé à 2% par la Banque centrale européenne. La dynamique désinflationniste peut être perçue comme vertueuse pour l’économie réelle dans la mesure où il faut rétablir la compétitivité, mais peut aussi constituer un fort facteur de risque si le scénario de déflation s’installe.

«L’inflation faible et la déflation sont deux phénomènes très différents», prévient Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, dans la tribune parue dans le Wall Street Journal du 21 novembre. «La déflation est un processus cumulatif de diminution des prix, des salaires et de la production alimenté par des anticipations négatives», explique-t-il. «La déflation est un cercle vicieux. Elle accroît le poids de la dette et incite à reporter la consommation et l’investissement. La déflation est particulièrement dangereuse car, une fois que le processus est enclenché, il devient très difficile de l’arrêter». L’expérience japonaise a montré qu’une fois l’économie prise dans la spirale de déflation, il est difficile de relancer la croissance.

Pour une banque centrale, il s’agit d’éviter autant le risque inflationniste que déflationniste. La politique poursuivie par la BCE montre que l’institution n’est pas confortable avec une inflation trop faible et la baisse récente de ses taux directeurs de 0,25% illustre sa volonté de minimiser les risques de basculement vers la déflation. «Plus l’inflation est faible, plus le risque de voir des chocs imprévus faire basculer l’économie en situation de déflation est élevé», rappelle Christian Noyer.

L’inflation faible peut être une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages dans un contexte de ralentissement de hausse de salaires, car elle peut soutenir la consommation. Mais en même temps, elle est une mauvaise nouvelle pour le redressement de l’économie d’un pays, car elle induit l’effet haussier sur des taux d’intérêts réels à long terme (hors inflation). Au regard de ces conditions monétaires dégradées, la charge de la dette augmente mécaniquement, ce qui rend plus difficile le désendettement et réduit des investissements.

Les pressions à la baisse des prix risquent de perdurer dans la zone euro tant que la croissance n’atteindra pas le taux supérieur à son potentiel et que les capacités de productions excédentaires existeront. Il reste à espérer que cet ajustement des prix arrive à son terme avant que la dynamique déflationniste ne prenne le pas.

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