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Analyse

Le scandale Duffy fait boule de neige et éclipse le débat sur le libre-échange

Écrit par Matthew Little, Epoch Times
04.11.2013
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  • La crédibilité du premier ministre canadien, Stephen Harper, est affectée par le scandale des dépenses injustifiées de certains sénateurs conservateurs. (Matthew Little/Époque Times)

OTTAWA – Le traité de libre-échange avec l'Union européenne va affecter plusieurs générations de Canadiens, mais personne n'y porte grande attention avec tout ce qui se déroule avec le scandale du Sénat.

L'opposition voit une occasion rêvée de s'attaquer à un animal blessé, tandis que les journalistes sont affamés de toute bribe d'information compromettante.

Cependant, comme c'est trop souvent le cas, l'ampleur de la controverse est difficile à cerner depuis l'intérieur de la bulle de la capitale fédérale. Alors que certains se demandent si le scandale des dépenses injustifiées au Sénat et les tentatives de l'étouffer vont causer la chute du premier ministre Stephen Harper, le Canadien moyen n'est peut-être pas tant écorché.

C'est du moins l'opinion de John Wright, un vice-président chez Ipsos Reid. Il cite un sondage Ipsos réalisé pour CTV qui indique que 73 % des répondants appuient la motion des conservateurs pour suspendre sans salaire les sénateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau, même si 67 % des Canadiens estiment que M. Harper n'a pas bien géré la situation.

Malgré les plaintes de certains députés et sénateurs conservateurs qui s'opposent à la motion du Sénat – qui priverait les trois sénateurs d'un examen complet de leur conduite – M. Harper n'a pas aliéné sa base conservatrice. Il est exagéré de suggérer que cet épisode pourrait provoquer la chute des conservateurs, affirme M. Wright.

«Je ne crois pas qu'il y ait une glissade», ajoute-t-il.

Les deux tiers des Canadiens pourraient détester Stephen Harper et il serait encore en mesure d'obtenir une majorité, explique M. Wright. Toutefois, il est très significatif que 80 % des Canadiens souhaitent la tenue d'une enquête, remarque-t-il.

Jusqu'à ce jour, M. Harper est encore bien en haut des niveaux d'appui de Brian Mulroney et Michael Ignatieff avant que ceux-ci mènent leurs partis à un effondrement dans les scrutins.

Toutefois, M. Harper pourrait avoir peine à obtenir une majorité, voire une minorité, si une élection était tenue maintenant. Nanos Research et Forum Research placent tous deux les conservateurs derrière les libéraux si une élection avait lieu ces jours-ci. Il faut cependant souligner que les partisans conservateurs plus âgés sont plus enclins à aller voter que ceux du NPD ou des libéraux.

Ce qui est clair comme de l'eau de roche, c'est que l'affaire s'est envenimée avec les efforts du Cabinet du Premier ministre (CPM) d'étouffer l'affaire. Si les enquêtes initiales sur les dépenses injustifiées d'importants sénateurs conservateurs avaient pu suivre leur cours, il est peu probable que le premier ministre aurait été autant éclaboussé et sa crédibilité mise en doute.

Maintenant M. Harper doit faire face à un barrage quotidien de questions au sujet de son rôle dans l'affaire, que ce soit les ordres qu'il aurait pu donner à des employés du CPM pour intervenir dans les affaires du Sénat, ou la pression exercée sur les sénateurs pour qu'ils se confessent et remboursent les dépenses afin d'éviter une enquête.

Wright suivra-t-il dans les traces de Duffy?

Même si les Canadiens ne sont pas autant excités par les révélations-chocs de cette affaire comme le sont les habitués de la Colline du Parlement, ça pourrait changer.

Mike Duffy a utilisé son privilège parlementaire, qui le protège contre les accusations de diffamation, pour vider son sac et critiquer de manière virulente le CPM durant son temps de parole au Sénat. Il a aussi révélé les discussions de coulisses qu'il a eues avec le CPM au sujet de la manière dont il devait traiter cette affaire.

De ce fait, M. Duffy a pu s'enlever de la pression tout en endommageant possiblement la crédibilité du premier ministre de façon permanente.

Il en résulte que maintenant beaucoup de gens se demandent si Nigel Wright, l'ex-chef de cabinet de Harper qui a donné le chèque de 90 000 $ à M. Duffy, pourrait faire comme ce dernier. Dans les semaines menant à la motion actuelle visant à suspendre les sénateurs, M. Duffy a insinué qu'il avait beaucoup à dire au sujet des accusations qui pèsent contre lui et concernant le rôle du Cabinet du premier ministre.

Mike Duffy, qui n'a plus grand-chose à perdre, a joué le tout pour le tout. Maintenant que M. Harper fait porter le blâme à son ex-chef de cabinet pour l'implication du CPM, certains se demandent si M. Wright pourrait monter aux barricades.

Le 28 octobre, M. Harper a changé son fusil d'épaule au sujet de M. Wright. Auparavant, le premier ministre avait fait l'éloge de M. Wright, acceptant sa démission en défendant ses motifs. L'argument des conservateurs était que Nigel Wright voulait s'assurer que les contribuables soient remboursés, de là le chèque de 90 000 dollars.

Maintenant, M. Harper affirme que M. Wright a été congédié pour mauvaise conduite, ternissant la réputation d'un homme qui a aidé le Parti conservateur depuis les jours où le Parti progressiste-conservateur et l'Alliance canadienne divisaient le vote conservateur.

Jusqu'à maintenant, M. Wright n'a pas dit un mot. Toutefois, plusieurs se demandent si cela va demeurer ainsi si le premier ministre continue de lui faire porter le blâme.

Version originale : Duffy Scandal Snowballs, Freezes EU Debate

 

 

 

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